En matière d’écologie, je n’ai certainement pas tout compris mais peut-être ai-je lu en diagonale ou alors j’ai dû sauter des paragraphes !
Pourtant, je suis attentif à ne pas créer de désordres à l’environnement ; je ne laisse pas couler l’eau dans le lavabo lorsque je me lave les dents, je trie mes déchets enfin, ceux que la grande distribution m’octroie puisque tout ce que j’achète est sous blister ou dans des emballages en plastique alors que, dans mon jeune temps, lorsque j’avais besoin d’acheter une vis ou un boulon le quincailler me les vendait à l’unité et les emballait dans un petit sachet en papier ; et, pour acheter lait ou yaourt, il me suffisait de traverser la rue, non pas pour trouver un emploi mais, comme Perette, avec mon pot au lait j’allais chez la crémière.
Tout change et il faut évoluer avec le temps si on ne veut pas être ringard !
Non, mon incompréhension principale ne se rapporte pas seulement à la crémière ou au quincailler qui aujourd’hui ont quasiment tous disparu mais concerne un produit dont l’homme moderne ne peut se passer : l’électricité.
J’ai peut-être mal digéré le message écologiste mais, je croyais avoir compris qu’il ne fallait plus de nucléaire, plus de charbon, plus de gaz, plus d’hydrocarbure pour produire l’électricité dont nous avons et nous aurons de plus en plus besoin : la domotique, faire rouler son véhicule tout électrique, faire une démarche administrative grâce à internet – carte d’identité, carte d’immatriculation d’un véhicule, déclarer ses revenus en ligne etc .etc. - dont on nous assure qu’il s’agit d’une simplification des démarches administratives et donc, qu’il n’est d’autre avenir que dans les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques !
Et, c’est là où je m’interroge sur ma compréhension du message !
Comment faire pour que la totalité des habitants de notre pays puissent utiliser tous les services à partir d’une production d’électricité qui, par définition, est alternative ?
En effet, les éoliennes ne peuvent produire que pour des vitesses de vent comprises entre 15 et 90 km/h ; en deçà ou au-delà, bernique, pas de jus ! Quant aux panneaux photovoltaïques pour qu’ils produisent il faut de la lumière pour qu’ils en transforment environ 15% en énergie électrique et, moins la lumière est intense, plus le rendement est mauvais donc, tout dépend de la région, de l’orientation, de l’inclinaison des panneaux etc. etc. et là aussi, bernique pour une production optimale !
Alors, comment faire pour répondre à la demande lorsque les conditions pour une production alternative ne permettent pas de répondre à la demande ?
Il faut donc des moyens de production qui puissent prendre le relai ; de fait, un double équipement et donc un double investissement. Il y a bien la production hydraulique mais, en France, la quasi-totalité des sites aménageables le sont déjà et cette production ne représente qu’un peu plus de 10% de la demande ; en 1958, lorsque je faisais mes études, 95% des sites aménageables l’étaient déjà.
Au secours, expliquez-moi comment faire sans le nucléaire et la production thermique à flamme (turbines à gaz, charbon, hydrocarbure) pour compenser le manque de production !
La production d’électricité n’est pas le seul sujet qui me préoccupe à savoir : la production de l’acier et du ciment dont la civilisation moderne ne peut se passer.
Puisqu’il faut bannir l’usage du charbon, comment fabriquer de l’acier ?
Mis à part la fabrication d’acier de recyclage dans des fours, eux aussi électriques, la fabrication de l’acier nécessite toujours d’avoir du minerai de fer et du coke or, le coke est toujours obtenu par distillation de la houille qui produit du coke, du gaz et des sous-produits, goudron et benzol, quant à la fabrication du ciment, il est nécessaire de disposer de laitier issu de la fabrication de l’acier ce qui lui confère une stabilité accrue aux agents chimiques agressifs.
Sans acier et sans ciment, comment ériger des éoliennes dont les mâts sont de plus en plus hauts pour améliorer le rendement ce qui nécessite, selon la hauteur du mât, de fabriquer des socles composés de 25 à 40 tonnes d’acier et de 250 à 400 m3 de béton ainsi que des viroles avec 10 à 15 tonnes d’acier et de 40 à 60 m3 de béton.
Par hasard, le serpent se mordrait-il la queue ?
Autre interrogation de ma part, lorsque tous les foyers français seront équipés en véhicules électriques, ces voitures pas chères ! comment faire face à l’accroissement de la consommation qui en résultera alors que les pales des éoliennes ne seront pas en mesure de tourner ?
Si nous manquons de jus pour nous éclairer, peut-être pourrions-nous ressortir les jolies lampes pigeons de nos grands-parents si nous les avons gardées ou en relancer la fabrication ! Ah oui, j’oubliais, mauvaise pioche, elles fonctionnaient au pétrole lampant !
A propos de pigeons, ne voudrait-on pas leur faire avaler des couleuvres, ce serpent qui justement se mord la queue ?
Alain Amsellem