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  • La plus belle voie douce d'Europe

    Ca y est, nous pouvons nous enorgueillir d’avoir avec la Dolce Via la plus belle voie douce d’Europe ! Petit à petit, l’aménagement de la voie a gagné nos villages de la haute vallée de l’Eyrieux jusqu’à St-Agrève, sans oublier le tronçon qui relie Le Cheylard à Lamastre. Outil de développement touristique unique, on trouve maintenant habituel d’y voir circuler de façon quasi ininterrompue l’été, toutes sortes de cyclistes et toutes sortes de vélos car, si la voie a été conçue à destination des cyclistes, des marcheurs et des cavaliers, il faut avouer que les premiers sont largement majoritaires. Effet « covid », volonté de renouer avec des activités « nature », de parcourir une région encore préservée, autant de raisons qui peuvent expliquer l’explosion de la fréquentation de la voie observée en 2020, et dont de nombreux prestataires de service, hébergeurs, commerçants, sont en droit de se réjouir. Et moi avec, dont l’activité autour du vélo connaît un regain de demandes : location de vélos et demandes de séjours organisés en augmentation. Tout cela pourrait sembler idyllique, mais une part de mon esprit toujours un peu critique m’amène à me dire que si tout cela est bien, cela pourrait être mieux ! Il est vrai que, comme on dit, Rome ne s’est pas faite en un jour et que la réalisation des aménagements nécessaires sur ce type de voie (toilettes, points d’eau, garages à vélo sécurisés,…) ne peut pas être aussi rapide que l’augmentation du nombre de cyclistes (ah, les fameuses demandes de subventions !). Côté accueil, il est dommage de refuser régulièrement d’accueillir des familles ou des groupes par manque d’hébergements susceptibles d’accueillir des touristes en « nuitée sèche », ou de ne trouver aucun point de chute pour des groupes un peu conséquents. Côté restauration, on progresse, mais pour l’instant il vaut mieux ne pas avoir une grosse faim entre Le Cheylard et St-Agrève ! Il est aussi dommage de voir nos bus des lignes régulières équipés de porte-vélos s’arrêter…au Cheylard, « oubliant » le haut de la vallée. Il est aussi surprenant de voir les offices de tourisme ouverts à temps partiel même en plein été, et à temps « très partiel » pour certains hors juillet- aout, tandis que nos instances touristiques mettent régulièrement l’accent sur la nécessité de « travailler les ailes de saison » ! Non que cela me déplaise de jouer, de par ma position, l’ « office de tourisme bis » (j’aime le contact, et encore plus parler vélo…), mais je trouve dommage de penser que bon nombre de touristes de passage « manquent » une partie de notre patrimoine naturel, particulièrement riche dans cette région du PNR des Monts d’Ardèche, classée de plus Géopark ; la Dolce Via est une belle « colonne vertébrale » qui invite à s’en échapper, tant les itinéraires cyclables sont nombreux et attractifs : il y a de multiples possibilités de « capter » un public qui, avec le développement des vélos assistés, n’est plus rebuté par notre relief plutôt exigeant.

    Des idées, nous sommes nombreux, petits acteurs du développement touristique de la haute vallée de l’Eyrieux, à en avoir, mais nous nous sentons un peu isolés dans nos domaines d’activité respectifs, sans beaucoup de possibilités de mettre toutes nos propositions en commun ni à les exposer à nos instances touristiques…un défi à relever pour les années à venir ?

    Françoise Batifol

  • Dans le retro

     QUELQUES  EVENEMENTS  CLIMATIQUES  EXCEPTIONNELS  A  SAINT MARTIN DE VALAMAS ( 1950 – 2000)




     Il semblerait que le réchauffement climatique en cours entraîne des épisodes météorologiques dévastateurs de plus en plus fréquents depuis deux décennies. IL ne faudrait cependant pas oublier que de tels épisodes aussi destructeurs, voire dramatiques ont eu lieu dans un passé plus ancien: dans les lignes qui suivent, nous nous bornerons à ceux qui se sont déroulés entre 1950 et 2000. En effet, l'auteur de ces lignes n'a véritablement connaissance que de ceux-ci (en raison de son âge -qui n'est tout de même pas très avancé) et encore pour certains que de façon très imparfaite, ne les ayant vécus que de façon un peu lointaine, à la fois dans le temps et dans l'espace. L'auteur demande donc l'indulgence des lecteurs pour certaines imprécisions et serait d'ailleurs ravi que ces derniers prennent la plume pour compléter, rectifier ou préciser ce qui est rapporté ici: après tout, la mémoire est oeuvre collective.

     Les faits rapportés concernent évidemment le secteur de Saint Martin de Valamas, incidemment les environs, mais ces épisodes ont pu être strictement locaux, ou bien régionaux, voire nationaux. .Enfin la liste présentée ne saurait prétendre à l'exhaustivité. Retournons donc quelques décennies en arrière...



      Février 1956: un épisode de froid qui est resté dans les annales et les mémoires, tant par sa durée (un mois entier) que par son intensité (jusqu'à -20°): évidemment, les canalisations d'eau avaient gelé (heureusement , l'eau courante n'était pas encore installée partout), mais certains arbres aussi (ce fut le cas des oliviers dans le sud de la France. Cette période de froid exceptionnel était généralisée à l'ensemble du pays.



    3 août 1963: autre épisode tout aussi fameux, mais plus localisé. Ce 3 août, après deux journées de forte pluie, le ciel s'est effondré d'un coup sur l'Ardèche. Au cours de l'après-midi, pendant près d'une heure, les habitants ont vu, non de la pluie, mais de véritables seaux d'eau se déverser sur leur tête. Les conséquences de ce déluge furent des rues et des routes éventrées (elles s'étaient transformées en rivières de 20 ou 30 cm de profondeur), des éboulements innombrables, des rivières en folie (une plaque sur une arche du pont de la Condamine rappelle cette crue historique). Le secteur le plus touché fut la vallée du Doux, avec des campings dévastés et l'on déplora des victimes à Tournon. Cataclysmique !



    Noël 1970: épisode qui a touché la Drôme et l'Ardèche; des chutes de neige exceptionnellement abondantes durant 24h ont abouti à une couche de 60 à 80 cm: on ne comptait plus les toitures effondrées, les arbres cassés, les fils électriques à terre. Les routes étaient évidemment impraticables, à tel point que les écoliers bénéficièrent d'une semaine de vacances supplémentaire en janvier. Les tas de neige dégagés des routes atteignaient plusieurs mètres de hauteur et sont restés de nombreuses semaines avant leur fonte complète. Le fait le plus curieux était que l'épicentre de la tempête ne se trouvait pas sur les hauteurs montagneuses mais dans la vallée du Rhône, entre Valence et Montélimar, avec une couche neigeuse de plus d'un mètre, bloquant de très nombreux automobilistes sur l'autoroute; on a parlé d'une « marée blanche » à cette occasion. 50 années plus tard, cela ne s'est jamais reproduit.



     ? septembre 1980: dans la nuit de samedi à dimanche, de fortes pluies s'étaient abattues sur le secteur amont de la Saliouse, entraînant des éboulements sur les pentes, charriant roches, terre et arbres qui se bloquèrent sur les pont successifs jusqu'à ce qu'ils cèdent les uns après les autres sous la pression des flots et ouvrent ainsi la voie à la rivière déchaînée jusqu'à Saint Martin, envahissant le stade de Champchiroux (certains ont retrouvé des poissons sur les berges après le crue), manquant détruire le pont sur la Saliouse et arrachant les arbres comme s'ils avaient été des allumettes. Au Pont des lièvres, l'eau est montée à hauteur de l'usine en face du pont, noyant les machines et à Limis le vieux pont fut emporté. Heureusement, les autres rivières avaient été beaucoup moins touchées, évitant ainsi des dégâts qui auraient pu être catastrophiques.



     27 décembre 1999: cet épisode de vent tempétueux est encore dans de nombreuses mémoires, car sa violence fut extrême (vents à plus de 150 km/h ) et a touché la quasi totalité de la France. Le secteur de Saint Martin ne fut pas le plus affecté: néanmoins, les cheminées effondrées, les toitures détériorées furent nombreuses. Les forêts aussi furent touchées, notamment celles composées de sapins Douglas, dont les racines superficielles n'offraient guère de résistance à la puissance du vent; dans les secteurs les plus exposés, ce sont des bois entiers qui se sont retrouvés au sol.




                                                                Gilbert  Verdier

  • Voyager avec des guides touristiques

    Le guide Joanne « France-Auvergne-Morvan-Velay-Cévennes » était préconisé dans l’excursion au Mézenc de 1881. Des guides de voyage, avant d’être touristiques, ont commencé à exister après les récits de voyage ou les conseils pour voyager, ils ont ensuite évolué vers les formes plus spécifiques des ouvrages actuels. Il serait trop long d’en faire une liste, probablement non exhaustive, mais voici quelques points de repère.



    « La guide (1)des chemins de France » de Charles Estienne, éditeur à Paris en 1552, s’adresse à des gens qui souhaitaient se déplacer (liste de villes, temps, relais…) et non à des gens qui auraient souhaité admirer le paysage. Évidemment dans ce petit livre, il n’y a rien sur les Boutières ; le Vivarais est seulement cité ainsi que la ville du Puy.



    A partir de 1708, la « Liste générale des Postes de France pour le service du Roi et la commodité du public » est publiée chaque année. C’est en quelque sorte le premier guide du voyageur. Celui-ci doit vérifier qu’il a bien la liste « officielle », c’est à dire « gravée avec les armes du Roi » et non « imprimée » (2). En 1835, une route de poste rejoint Le Cheylard par Saint-Péray et Vernoux (3).



    L’ouvrage « La Loire historique, pittoresque et biographique : de la source de ce fleuve à son embouchure » par G. Touchard-Lafosse, illustré de gravures, comprenant des cartes, le tracé des voies de chemin de fer et édité en 1840-1844, préfigure les guides touristiques. On y trouve une description de la région du Gerbier : « Le mont Gerbier-de-Joncs s'élève à 1,563 mètres au-dessus du niveau de la mer ; il présente une masse trachytique dépourvue sur ses flancs de toute végétation, si ce n'est à sa base et vers le nord… Rien de plus aride que l’aspect de cette montagne, dont les versants, nus et rocailleux, réfléchissent les rayons du soleil avec une chaleur dévorante.. »



    En 1851, Louis Hachette, s’inspirant d’une idée anglaise, publie sous le titre « Bibliothèque des Chemins de fer » un ouvrage en concurrence avec « Bibliothèque du voyageur » édité par Napoléon Chaix (4). Il rentre alors dans une vive concurrence avec Karl Baedeker (Allemagne) et John Murray (Angleterre) aussi éditeurs de guides. Les Guides Joanne prennent la suite de cette collection sous le nom de celui qui en avait assuré la direction, Adolphe Joanne. Son fils Paul a pris la suite. En 1866, les éditions Hachette proposaient la collection des « Guides Diamant » (5) pour « touriste plus pressé, moins érudit mais toutefois assez exigeant » en petit format et papier plus léger. En 1919, les Guides Joanne prennent le nom de Guides bleus, une publication se situant entre les guides du Touring Club de France de 1906, et les Guides Verts de Michelin de 1926.



    Dans la version de 1874 du Guide Joanne, disponible sur le web, on trouve une description de Saint-Martin-de-Valamas, page 327 :

    « Route 80 du Puy à Privas. A. par Le Cheylard. 100 kil. Route de voitures.

    49 kil. 1/2. Saint-Martin-de-Valamas. ch.-l. de c. de 2187 hab., est bâti sur une colline, au confluent de l'Eysse et de l'Érieux, et au-dessus de jolis vergers qu’ombragent des muriers et des noyers centenaires.

    On franchit l'Eysse près de son confluent avec l'Érieux et l'on suit le cours tortueux de cette dernière rivière, qui coule à 500 ou 600 met. à g. de la route. Sur la rive g. se montrent les ruines du château fort de Rochebonne, entre deux torrents qui descendent en cascades des hauteurs voisines. La tour la plus élevée, dit M. Albert du Boys (Album du Vivarais), est bâtie sur un rocher qui semble être lui-même une tour gigantesque et qui est complètement inaccessible ; l'ancien donjon s'élevait sous l'abri même de ce rocher, et n'en était sépare que par une ruelle étroite. Une espèce de pont communiquait de ses créneaux à la base inférieure de la tour perchée dans les airs.... Des débris d'escaliers, des cheminées richement sculptées et suspendues à diverses hauteurs, annoncent que cet édifice avait trois étages tous habités. Le caractère de l'architecture ne parait pas remonter au-delà du XVI° siècle. »



    Ces guides ont évolué d’un aperçu linéaire, les itinéraires vont de lieu en lieu, à une approche plus globale et régionale décrivant un territoire (6). Ils se sont aussi multipliés pour devenir plus locaux. Par exemple, pour les Boutières : « La Haute-Loire et le Haut Vivarais. Guide Du Touriste, Du Naturaliste et de L'archéologue (1911) » ; « L’Ardèche Le Vivarais » (1972) ; « Ardèche Verte Haut Vivarais » (1991) ; « Guide touristique de la montagne ardéchoise » (1993) ; etc. 

    Actuellement un « Guide pratique Ardèche » qui donne une description de chaque village du département est présent sur le territoire depuis plus de 40 ans. Il est disponible en mairies.

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    On peut aussi consulter un article des Archives de l’Ardèche : « L'Album du Vivarais : un guide touristique du XIXe siècle » Lien : https://bibliotheque-archives.ardeche.fr/actualites/actualite/165

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    A suivre…

    Jean-Claude Ribeyre

    1 - Guide, « action de guider ou de montrer le chemin », était féminin jusqu’au XVIIe siècle.

    2 - Une recommandation indiquant qu’il y avait des contrefaçons.

    3 - Les routes de poste disparaissent en 1873.

    4 - Éditeur des célèbres indicateurs des chemins de fer, habituellement appelés  « Indicateurs Chaix ».

    5 - Il existe un guide diamant « Les stations d’hiver de la Méditerranée » avant que la l’appellation « Côte d’Azur » ne soit créée. On y trouve la liste des trains de luxe et internationaux et relations entre Paris et les stations d’hiver.

    6 - Des Guides Joanne au Guide Vert Michelin : points, lignes, surfaces. In Situ, revue des patrimoines, Marie-Vic Ozouf-Marignier, 2011