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ruedespuces - Page 2

  • Le suc de Sara

    Ce volcan là, on ne peut pas le rater.

    En arrivant au carrefour dit « des 4 routes » sur la D215, en allant de Saint-Martin-de-Valamas à Borée, il s'offre en plein écran à la vue du voyageur, qu'il domine du haut de ses 1521 mètres. Mais il est néanmoins moins connu et moins populaire que ses illustres voisins (Gerbier de Jonc 1551m et Mézenc 1754m). Pourtant, son allure fière, à l'aspect alpin devrait attirer les randonneurs. Si ce n'est pas le cas, c'est qu'il y a une raison : il est d'un accès beaucoup plus difficile que ses voisins et il n'y a pas de route qui mène à proximité. (donc pas de buvette où se désaltérer, pas d'aménagement pour le repas, marche d'accès difficile et longue.) Bref ce n'est pas un volcan pour les faignants !

    Sa forme pyramidale qui s'élève à quelque 600m de haut, fascine autant qu'elle impressionne (les pentes du cervin ne font elles même que 1200 m), le Sara n'est donc pas ridicule et son ascension réserve quelques surprises et même quelques sensations fortes au promeneur.

    Avant même de commencer l'ascension proprement, on rencontre sur l'Eysse (flanc nord) une étonnante coulée de lave issue du suc et qui s'est répartie sur le versant de la montagne d'en face. Cette coulée a été coupée par les deux cours d'eau qui confluent à cet endroit : l'Eysse et un ruisseau secondaire. La coulée a été sciée ( d'où le nom de « coin de la scie ») L'endroit est particulièrement sauvage, isolé, avec des éboulis considérables apportés là par les deux cours d'eau . Mais l'ascension ne fait que débuter.

    A une heure de marche de là, à 1250m on atteint un col qui offre une vue superbe sur l'énorme rocher des Cuzets sis à quelques kilomètres, sur les flancs sud du Mézenc. C'est là que les difficultés commencent avec, après un parcours facile en forêt, la traversée d'un grand pierrier formé d'énormes blocs de basalte instables et où il convient d'être extrêmement prudent. D'autant plus que les difficultés continuent avec un sentier presque à pic au dessus du vide et où l'utilisation des mains s'avère indispensable.

    Après cette difficulté un peu sportive on accède au sentier de crête, un peu aérien mais sans difficulté, au milieu d'une végétation clairsemée composée d'arbustes. Enfin c'est l'arrivée au sommet qui domine de 600m la vallée de l'Eysse (au nord) et la vallée du Pradal au sud . On tutoie le Mézenc et le Gerbier de Jonc, on domine la région des Boutières (sucs de Borée) et dans le lointain on distingue le Vercors et avec un peu de chance le Ventoux. Mais ce qui domine c'est la sensation d'isolement, l'impression de se trouver à l'écart de toute civilisation, malgré quelques voitures qui passent sur la route de Borée, mais sans aucun bruits qui ne nous parviennent : Atmosphère unique qui ne doit pas nous empêcher de casser la croûte sur la petite plate forme et de goûter un repas bien mérité, avant de prendre le chemin du retour.

    -Attention, au retour il convient d'être très prudent, la descente est plus délicate que la montée ! On ne saurait trop recommander d'emporter une carte IGN du secteur et de ne pas partir seul. En cas d'accident, les secours ne seront pas là immédiatement (difficultés d'accès) .

     

    Gilbert Verdier

  • L’affaire du suicide de l’abbé Chassaing.

    Abbé Chasaing.jpg

     

    Bien loin des Boutières, mais moins loin que St-Pierre et Miquelon, l’affaire du suicide de l’abbé Chassaing dans le salon de sa maîtresse, Alice Crespy, qui a été accusée de l’avoir assassiné, a défrayé la chronique en 1913. Ce fait divers qui a eu lieu à Agen était encore rappelé, fin 2023, dans le journal Le Petit Bleu d’Anger et il faisait partie de l’exposition « Les archives du crime en Lot-et-Garonne » qui s’est terminée en mars 2020.

    Parmi les articles relatant cette affaire j’ai choisi ceux qui ont été écrits par un ardéchois des Boutières et publié dans La Bataille Syndicale Quotidienne. Le premier, du 6 août 1913 titrait : La faute de l’abbé Chassaing.

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            « Le procès de Mme Alice Crespy rappelle le procès du Cri du Peuple de Brest. Nous n’avons pu, pris par la nécessité de répondre aux persécutions gouvernementales, lui donner toute la place qu’il méritait. Il était cependant bien symptomatique.

          Nos camarades de Brest avaient publié dans le Cri du Peuple la courte note que voici :

          L'abbé Chassaing est ce malheureux vicaire de la paroisse de Saint-Hilaire qui vient de se suicider parce que son évêque voulait le séparer de sa maîtresse. Le seul blâmable en l’espèce est l'évêque qui sait très bien que 90 %, au moins, de ses jeunes et vigoureux vicaires ont à portée de leur main une paroissienne, quelquefois plusieurs - et souvent les mieux de la paroisse - avec laquelle ou lesquelles ils vivent plus ou moins maritalement. Si l'évêque de Quimper veut avoir des renseignements, à ce sujet, qu'il confesse toutes les « Casque d’Or » du département. 


          Là-dessus, 469 vicaires des diocèses de Quimper et d’Agen poussent des cris d’indignation et traînent le Cri du Peuple devant les tribunaux laïcs, à défaut du Saint-Office ; et le gérant Le Tréis est condamné à 25 francs d’amende et 10 francs de dommages-intérêts.


         De sorte que les tribunaux de la République se sont fait les défenseurs de la chasteté des ecclésiastiques !


         Or, Mme Alice Crespy vient de conter aux jurés d’Agen comment elle connut l’abbé Chassaing :
    au confessionnal. Le confessionnal devient un lieu de rendez-vous infiniment commode et discret. Les maris n’osent y mettre le nez et les agents des mœurs les fréquentent peu. Comme le vicaire d’Agen n’est tout de même pas une exception, que d’autres curés, bien en chair, sont sujets aux mêmes tentations, il est certain qu’en toute justice le tribunal correctionnel de Brest aurait dû acquitter notre ami Le Tréis et condamner aux dépens les 469 vicaires, que diable !


    Puisque le Juste lui-même pèche 7 fois par jour, il y avait bien au moins un de ces 409 qui n’était plus vierge ! »

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    La suite au prochain numéro.


    Jean Claude

  • La glycine centenaire, autre plante remarquable Saint-Martinoise.

    Je suis une grande amoureuse des plantes, quelle quelles soient, elles m'attirent irrésistiblement !

    S'il y en a une, à Saint-Martin, qui a marqué mes souvenirs d'enfance, c'est bien la glycine du Bar / Restaurant éponyme, enfin ce qu'il reste aujourd'hui de la plante...

    Mes premiers souvenirs de cette glycine remontent avant 2000, quand enfant, nous descendions du plateau pour aller au Lac de Saint-Martial, passions devant "La Glycine" et nous y arrêtions parfois manger une glace "surprise" dans un petit coffre fort bleu, sous cette glace se trouvaient des décalcomanies...

    Une imposante et splendide glycine ornait la façade de l'établissement, parme, odorante, magnifique !

    Elle me rappelais la glycine de chez mes grands-parents en Belgique.

    Ensuite, quand nous nous sommes installés dans la vallées, il y a de ça un peu plus de 10 ans, j'ai revu cette glycine, taillée, entretenue et toujours majestueusement là. J'aimais voir sa floraison, son rythme, ses couleurs changeantes au fil des saisons : son vert tendre printanier, son bleu pastel, puis son vert foncé de l'été avant la chute automnale de ses feuilles jaunes.

    Et puis un jour du printemps 2024, le drame... La glycine décapitée telle Marie-Antoinette ! 

    Nous en faisions état dans l'édition d'avril 2024.

    Alors imaginez-vous la joie que j'ai eu en découvrant de bon matin en allant travailler, un lundi, il y a de ça 15 jours, que la glycine était repartie de son pied mère et avait même fleuri ! 

    Pas de grosses fleurs, non, mais elles étaient là bien présentes !

    Glycine résurection.jpg

     

    Après quelques recherche menées par Jean-Claude nous pouvons dresser un bref historique de cette vénérable plante, tout aussi vénérable que le tilleul de l'école Saint-Joseph est des 3 séquoias de Saint-Martin ( même si la glycine a eu la même destinée que le séquoia de Praneuf, ils ont tous deux survécus). Nous pouvons également la déclarer centenaire et lui donner un âge à quelques années près : 115 ans !!

     

    J'espère que cette vénérable glycine pourra désormais continuer à s'épanouir et continuer d'être témoin de la vie qui se déroule sur la place Saint-Martinoise ( elle doit en avoir vu des choses en 115 ans ! ). 

     

    Petites recherches sur la glycine :

    D’après M. Dugua : « La halle couverte située en face de l’Hôtel de ville était propriété communale. Elle était attenante à l’ancienne maison Raymond Bonnet (plus tard Nicolas) »

    Le café Raymond Bonnet (maintenant La Glycine) existait en 1896 mais localisé rue du Garail, il est localisé sur la place depuis 1901. Ce Raymond est né en 1865 à St-Barthélémy. Il a eu un fils Raymond né à St-Martin en 1895 et une fille Raymonde née en 1899 ; simple pour la généalogie !

    M. Nicolas (Raoul né à St-Sauveur en 1894, est le gendre de M.Bonnet et a épousé Raymonde le 21 août 1920 à St-Martin (les parents de Raoul habitaient St-Martin, son père était négociant). La mère de Marie Louise Raymonde était veuve et débitante.


    Entre la carte postale « 1903-foire-st-martin » et la « place-1914 » la maison Bonnet a été refaite. Il y avait donc de la glycine en 1914.

    thumbnail_1903-foire-st-martin Glycine.jpg

    Carte postale « 1903-foire-st-martin »

    place-1914 glycine.JPG

    Carte postale « place-1914 »

     

    En 1911, il y avait sur la place : un Victorin Faure, cafetier, à côté d’un Henri Grange, pâtissier. En 1906 pas de M. Faure mais un M. Grange est pâtissier.

    C’est toujours le « Café Bonnet » en 1961 avec de la glycine.

    thumbnail_1961-place Glycine.jpg

     

    Les dates notées sont du collectionneur qui a déposé les carte postales aux Archives Départementales 07 et elles sont acceptées.

     

    Marie-Noëlle et Jean-Claude pour les recherches.

     

    Si vous avez des anecdotes avec cette glycine et son Bar / Restaurant éponyme, n'hésitez pas à nous les envoyer : ruedespuces07310@gmail.com