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ruedespuces - Page 3

  • Ostracisme *

    L'histoire que nous allons vous conter se passe en l'an deux mille vingt quatre dans un petit village de la république française : Des chiens de chasse les prenant pour des sangliers se sont attaqués à des cochons domestiques. Le propriétaire de ces animaux, passablement énervé il est vrai, alla chercher sa carabine et abattu les 7 chiens qui s'acharnaient sur les pauvres bêtes. Ceci aurait pu se terminer par une plainte des chasseurs et une rencontre au tribunal, mais, la presse régionale à l'affût de sensationnalisme s'empara de l'affaire. Une aubaine pour une feuille de choux à la recherche de lecteurs dans un territoire d'ordinaire assez paisible.

    Ces faits ont lieu dans un petit hameau où vit une quinzaine de personnes en communauté. Un événement survenu dans les années 70 colle à la peau de ce lieu : Une affaire de hold-up qui a mal tourné et le meurtre de 3 personnes dont un gendarme. Les membres actuels de la communauté cultivent leurs légumes, font de l'élevage, gèrent leurs bois de façon écologique, (débardage avec chevaux) et sont spécialisés dans la fabrication de magnifiques charpentes. Ils n'embêtent personne, sont intégrés dans la population et participent à la vie du village. Mais voilà, ils ne vivent pas comme tout le monde. Le journal qui, il y a 50 ans, a fait ses choux gras de l'affaire, continue à se régaler en excitant les bas du front du coin.

    On se croit revenu dans des temps que l'on souhaitait ne plus revoir. Alors que les enfants n'ont bien sûr rien à voir avec les faits relatés plus haut, voilà que trois d'entre eux qui voulaient s'inscrire au club de foot du village ont été refusés car faisant partie de la communauté ! Les pompiers n'ont pas non plus voulu de l'un d'eux, plus âgé.

    Pauvres parents ! Pauvres parents qui n'acceptent pas que leurs chers petits côtoient ces enfants qui ne vivent pas comme eux.

    Pauvres enfants ! Pauvres enfants que l'on marque du fer rouge et que l'on détermine à devenir des révoltés contre une société qui ne veut pas d'eux.

    Ou, comment des parents, des associations peuvent-ils décider d'exclure des enfants à cause de leur appartenance à un groupe ?

    François Champelovier

    *rejet hostile, par une collectivité d'un de ses membres

     

  • Rébus

    Lors de la précédente édition en date du 15 septembre 2024, il fallait trouver comme monnaie "ultra-locale" la Guitare utilisée lors du Festival du Village des Musiciens :

    Viscum Album : Gui

    Pataud chien de Cendrillon ( pas tôt ) :  tard

     

    IMG_20240908_133444_968.jpg

     

    Pour cette fois-ci c'est une expression que l'on vous propose de trouver avec cette illustration :

     

    IMG_20241022_181841.jpg

     

    Bonne recherche et à l'année prochaine pour l'édition du 15 janvier 2025 !

     

    Marie-Noëlle

  • J'ai lu

    Sandrine Collettemadelaine avant l'aube.jpg

    Madelaine avant l'aube

     

    Dans ce très beau roman sur la nature humaine Sandrine Collette nous décrit la vie dans un petit hameau, à une époque où les seigneurs avaient le droit de vie ou de mort sur les paysans.

    Un passage que je reproduis ici m'a particulièrement intéressé car il montre admirablement que malgré l'amélioration de nos qualités de vie les rapports humains n'ont pas beaucoup changés.

     

    « Que la vie soit mal faite, nous le savons tous.

    Nous avons la conscience aiguë de l'imperfection du monde ; les terres pourraient être partagées équitablement, et la richesse, et le travail. Mais le monde n'est pas juste, il ne l'a jamais été. Nous avons toujours été les gueux et nous avons toujours eu des maîtres. Nous ne savons pas d'où cela vient. De l'éternité sans doute. Il n'est pas sûr que nous puissions changer de ce côté-là, non que nous n'en avons pas la force, mais nous n'en avons pas l'idée. Les maîtres sont les maîtres.

    La vie s'enchaîne sans que l'on se demande si c'est juste ; sans que l'on se pose la question de savoir s'il y aurait mieux à faire. Mais ah. Il aurait fallu ouvrir des possibilités et nous ne savons pas comment s'y prendre, pour peu que cela nous intéresse. Parfois il vaut mieux conserver un monde injuste dans lequel chacun connaît sa place, plutôt que de tout fiche en l'air et n'être sûr de rien. Ce que l'on a aujourd'hui, on l'a, même si c'est minuscule. Les hommes ont toujours quelque chose à perdre, ne serait-ce que la vie. En y pensant bien, le simple fait d'avoir un toit est déjà une chance. Manger, se chauffer.

    Tout trop peu et mal, mais cela existe. Alors avons nous intérêt à ce que le monde change ? Je ne m'explique pas autrement que par cette incertitude la capacité qu'ont les hommes à étouffer eux-mêmes leurs élans de révolte. »

     

    Ce roman est disponible à la bibliothèque de Saint-Martin-de-Valamas

    François