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ruedespuces - Page 192

  • Après la pluie, le beau temps

    A toute chose malheur est bon, dit-on. Plusieurs phrases expriment à peu près la même chose : « Ceux que le malheur n'abat point, il les instruit. » ou « On ne paie jamais trop cher une bonne leçon. » et encore « Après la pluie, le beau temps. »

    Si l'on donne quelques valeurs à ces dictons on peut espérer que les nombreuses victimes de ce COVID 19, les efforts des soignants, des caissières, et de tous ces gens qui dans l'ancien monde permettaient à la société de fonctionner tout en étant dans l'ombre et mal payés feront que ceux qui nous gouvernent en tirent les leçons.

    D'ailleurs, les différents messages que les autorités nous envoient semblent indiquer que le malheur les a instruit et que le monde d'après ne sera pas le monde d'avant. Le président de la république, lui même, déclarait le 13 avril : « Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Et Le premier mai, il annonce que « c'est grâce au travail que la nation tient », Il indique également « avoir une pensée en ce jour pour les organisations syndicales qui ne peuvent tenir les traditionnels défilés, avoir une pensée pour les travailleuses, les travailleurs de notre pays ».

    C'est pourquoi on peut s'attendre à ce que, lorsque nous serons déconfinés, l'effort sera porté sur le rétablissement du modèle social qui avait été créé au sortir de la dernière guerre et qu'ainsi l'amélioration des services de santé sera une priorité, les hôpitaux ne seront plus obligés de faire du profit, le personnel soignant sera payé à sa juste valeur, l'industrie pharmaceutique sera rapatriée en France (ou en Europe) ce qui permettra éventuellement de créer un laboratoire à St-Martin, l' ARS va s'occuper rapidement de trouver un médecin pour notre village, les services publics seront à nouveau favorisés, ainsi des cars Valence St-Agrève seront mis en circulation. De même une agriculture de proximité prioritairement bio recevra les subventions qui étaient jusqu'à présent allouées à l'agriculture intensive de façon à ce que nos enfants et "nozaînés" puissent manger une nourriture saine. Le réchauffement climatique sera par la même occasion stoppé.

    Pendant le confinement, beaucoup d'expériences d'auto-organisations sociales, de systèmes d'entraide ont été mis en place montrant de beaux exemples de solidarité. Le chacun pour soi n'est donc pas une fatalité et on peut s'attendre à ce que ces expériences soient reprises également sur notre territoire.

    Beaucoup de bonnes initiatives ont été prises permettant ainsi de sauver des vies. Il est d'ailleurs dommage que la décision un temps envisagée de maintenir les aînés (nozaînés) confinés n'est pas été retenue, d'autant plus qu'il aurait été aisé pour les forces de l'ordre d'effectuer des contrôles, pas besoin d'avoir un signe distinct au revers de la veste, les cheveux blancs, les démarches hésitantes, les cannes ou les déambulateurs auraient suffi pour les repérer.

    Il serait trop long d'énumérer toutes les choses positives que cette pandémie nous a apportées. Nos maisons sont bien rangées, nos jardins bien entretenus et même la pluie, qui après un long épisode de sécheresse est enfin arrivée les a rendu prêts pour de belles récoltes.

    Bien sûr, il y a eu quelques cafouillages concernant les masques, les tests ou autres matériels médicaux, mais ceci a permis au personnel hospitalier de faire la démonstration de sa capacité à s'adapter, à faire preuve de créativité, d'abnégation et de courage. Ils ont d'ailleurs bien été récompensés par la population qui tous les jours à 20 H les a applaudi. Et puis, aux dernières nouvelles ils vont avoir droit à des médailles...

    Après la pluie le beau temps.

    François

  • La complainte du confinement

    Inspiré par le confinement, j'ai voulu faire des vers, ce devaient être des alexandrins mais, ayant trop de rimes dans mon panier, ce sont devenus des hexamètres

    La complainte du confinement

     

    Casque à l'oreille

    Ecouter Beethoven

    Le Garail se réveille

    Le temps est perturbé

    Sortir ? Pas la peine

    Puisqu'on est confiné

    La maison est rangée

    Le jardin est bêché

     

    Casque à l'oreille

    Ecouter du Chopin

    Tout comme la veille

    On voit pas les copains

    Mais la pluie a cessé

    Puis la nuit est tombée

    La télé est allumée

    Et les morts sont comptés

     

    Casque à l'oreille

    Ecouter Jean Ferrat

    La montagne belle

    Plus d'un kilomètre

    Malgré tout on ira

    Ne pas se soumettre

    A leurs lois si bêtes

    Expliquées par Sybeth

     

    Casque à l'oreille

    Ecouter du Schubert

    Le faucon s'émerveille

    Que le ciel soit si clair

    Le chat me regarde

    Comme si il savait

    Que c'est la camarde

    Qui nous maintient cloîtrés

     

    Casque à l'oreille

    Ecouter du Mozart

    C'est toujours pareil

    Du matin jusqu'au soir

    Un bonjour aux voisins

    Evidemment de loin

    Que manger aujourd'hui

    Des pâtes ou du riz

     

    Masque sur la face

    passer sur la place

    Les cafés sont fermés

    Les terrasses vidées

    La glycine fane

    L'église est déserte

    La vie est en pane

    Le pays en alerte

     

    Masque sur la face

    passer sur la place

    On a dû s'éviter

    Et puis on s'est croisé

    Distance respectée

    Le papier attesté

    carte d'identité

    Le départ certifié

     

    Casque sur la face

    Masque à l' oreille

    La maison est bêchée

    Le jardin est rangé

    La nuit est allumée

    La télé est tombée

    La glycine en pane

    Et la vie se fane

    Vivement le onze mai

     

    François

  • Le petit musée linguistique

     Certains croient peut-être que cette rubrique n'est que foutaises, balivernes et billevesées. Nous allons démontrer le contraire puisque nous nous attaquons aujourd'hui à un des grands mystères de l'Univers (à l'égal des trous noirs galactiques), à savoir: le pluriel en X de certains substantifs et adjectifs (exemple : des cheveuX). Parce que, après tout, on peut s'interroger sur cette anomalie dans la langue française, alors que la règle usuelle veut que l'on marque le pluriel par S. Vous ne vous êtes jamais posé la question ?Eh bien dans les lignes qui suivent, vous aurez quand même la réponse, et vous n'allez pas être déçu.

     Au commencement, c'est-à-dire au Moyen-Age, alors que la langue romane avait succédé au latin, on écrivait bien : des chienS, des cheveuS, des hibouS. Mais seuls les clercs lisaient et écrivaient. Et  il se trouve qu'au fil du temps, ils prirent l'habitude de remplacer US à la fin des mots par un signe ressemblant assez fortement à X, ce qui donnait: des cheveX , des HiboX, etc. téléchargement (5).jpgNotez bien qu'à l'époque , le reste du monde s'en foutait, puisque presque personne ne savait lire. Mais avec le développement de l'instruction et l'invention de l'imprimerie, tout changea : les facéties graphiques des copistes ne furent plus comprises: on restait devant une bizarrerie: la prononciation ne correspondait pas à l'écriture. Il fallait procéder à un réajustement. On ne voulut pas toucher à ce X mystérieux, qui resta comme marque du pluriel, et on rajouta U pour rétablir la prononciation adéquate, et c'est ainsi que des chevex devinrent des cheveUX et des hibox des hiboUX. Et le plus extraordinaire, c'est que personne (et notamment les linguistes ou l'Académie française) n'osa toucher à cette anomalie, depuis des siècles. 

     Et c'est ainsi qu'aujourd'hui, ce qui n'était qu'une fantaisie scripturale des moines copistes est devenue une règle orthographique qui pourrit la vie de nos écoliers, sans aucune raison, alors qu'il eût été tellement simple (et l'est toujours) de rétablir le pluriel en S partout. Allez, carpe diem, quand même!

    Gilbert