En fait, la photo ci-dessus n'a aucun rapport avec le texte ci-dessous. Nous souhaitions seulement vous faire profiter de cette photo représentant une liste de candidats aux élections municipales de 2008 que nous avons retrouvée en faisant le ménage.
En fait, comme les vêtements, le langage a ses modes. Je me souviens, dans les années 80, je n'habitais pas en France et, lorsque j'y venais en vacances je remarquais que le mot « oui » n'existait plus dans ma langue maternelle, tout le monde disait à la place : « absolument ». « Vous allez bien ? Haabsolument. » On ne l'entend plus guère aujourd'hui. Le « oui » a repris du service. Par contre une expression a envahi le paysage audio-visuel, mais pas seulement, puisque même dans les Boutières on l'entend. Lors d'interviews beaucoup d'intervenants séparent chaque phrase par « en fait ». En fait, ça ne fait de mal à personne mais, en fait, moi, en fait ça m'énerve.
Au mot « mimétisme » dans le petit Robert je lis : « Propriété que possèdent certaines espèces animales, pour assurer leur protection, de se rendre semblables par l'apparence au milieu environnant, à un être de ce milieu, à un individu d'une espèce mieux protégée ou moins redoutée. ». C'est donc ça ! En fait, les humains, tel le caméléon, imitent ses semblables, en fait, pour se protéger. Se protéger en ne se faisant pas remarquer, en fait, en se fondant dans la masse.
Pour cette raison, tant qu'un virus nous menace, peut-être n'est-il pas nécessaire de rendre le masque obligatoire, si les présentateurs, les journalistes se mettent tous à en porter à la télé, et lorsqu'une majorité en sera affublée, le reste ne voulant pas se faire remarquer, le portera par mimétisme. En fait, au lieu de nous donner l'ordre de nous confiner, il eut mieux valu nous montrer des prisonniers dans leurs cellules, assez souvent bien sûr pour qu'on ait l'impression que c'est une situation normale.
Un aîné dé-confiné