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ruedespuces - Page 207

  • Les chataîgnes

     

    Lorsque François me demanda si je voulais narrer quelque histoire dans le blog « ruedespuces », je le questionnai : « Qu’est ce qu’un petit rat des villes peut apporter d’intéressant aux petits rats des champs ?». « Tu pourrais raconter des histoires parisiennes ». « Pourquoi pas ? ».



    C’est en me rendant dans mon supermarché habituel que j’ai été interpellée.

    A l’étal des fruits et légumes, mes yeux tombèrent sur des châtaignes, bien disposées dans une caisse en bois, entre des noix et des noisettes. ( La caisse en bois étant dans la capitale le summum de la « boboitude », la promesse de campagne, d’espaces verdoyants, de produits sains en direct du producteur ! ). 67478_w300h300c1.jpg

    Telle Perette et son pot au lait, mes papilles s’éveillèrent. Je visualisai un âtre flamboyant, les fruits grillés par des braises rougeoyantes. J’entendis les claquements secs des coques qui éclatent. Et puis le fruit brûlant dans la main qu’on décortique, et enfin ce goût sucré et boisé…

    Mais sur l’étiquette il était écrit « marrons 7,90€/kg ». Une sous-espèce de châtaigne greffée pour la culture ! Je demandai au vendeur :

    • « Avez-vous des châtaignes  ?

    • Et bien oui, là…

    • Oui mais là, ce sont des marrons.

    • Mais c’est la même chose !

    • Et bien non !

    • Oui mais nous, en Ile de France, on ne connaît que ça !

    •  D’où viennent vos marrons ?

    • Bah ! Nous on s’approvisionne à Rungis… »

    Alors Perette avala sa frustration. Je passai mon chemin.67478_w300h300c1.jpg



    Quelques jours plus tard, je pénétrai dans un magasin bio. 

    Là, entre des caisses en bois de noix et de noisettes, se trouvaient des châtaignes. (La caisse en bois ayant la même fonction que dans le supermarché traditionnel, ce qui prouve que le marketing est universel !).

    Cette fois, il était écrit : « châtaignes bio ». 

    Je restai perplexe. Je ne suis pas une spécialiste de la culture de châtaigne, mais il me semble que c’est le fruit d’un arbre sauvage, vivant en communauté forestière. Cela voudrait-il dire qu’il existe des châtaignes non bio ? cultivées ? avec des pesticides ? récoltées mécaniquement ?

    Je n’en sais rien, mais toujours est-il que ces trois petites lettres b-i-o avaient fait grimper le prix de  25%, soit 9,90€/kg. 

    J’allai me détourner, lorsque mes yeux finirent de lire la petite ardoise qui servait d’étiquette (ça aussi ça fait authentique !) et, en dessous de « châtaignes bio » était écrit « origine Ardèche ».

    Alors là, Perette jubila et reprit espoir.  Mes papilles exultèrent, ma main déposa quelques poignées du petit fruit tant convoité dans un sachet en papier (on est quand même dans un magasin bio !), et je me dirigeai vers la caisse pour finaliser mon achat.

    Que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas !67478_w300h300c1.jpg



    Citadinement vôtre .



    Evelyne Colloud-Chomarat

  • Mais ou sont les oiseaux ?

    Comme chaque année, vers la mi-novembre, j’ai ressorti les mangeoires et distributeurs de graines, que j’avais nettoyés soigneusement et rangés au printemps dernier. Je les ai disposés dans notre jardin, puis je suis allée acheter des graines et du saindoux, pour confectionner de jolies tablettes à picorer. J’ai rempli les distributeurs de graines de tournesol et autres, bio de préférence, et j’ai mis de côté les tablettes de graisse en attendant qu’il fasse un peu plus froid.

    Deux jours après, les graines étaient toujours là, et pas un oiseau à l’horizon….Une semaine plus tard, il a plu, beaucoup, j’ai dû jeter les graines qui étaient toujours là par manque de convives, et qui auraient fini par pourrir. J’ai re nettoyé les accessoires et…..pleine d’espoir, j’ai remis de quoi picorer. Personne, pas un petit piaf, mais que se passe t’il ? Bien sûr, l’hiver n’est pas très froid, il ressemble davantage à un printemps, en témoignent les nombreux bourgeons qui pointent dans le jardin. Mais quand même, les années précédentes mon jardin, même par temps doux, était très fréquenté. Il y avait même parfois des petites disputes, voire carrément des prises de bec autour des mangeoires.

    A part un rouge-gorge solitaire et intermittent, cette absence d’oiseaux finit par m’inquiéter, alors je vais sur internet, et j’en cherche les causes.

    La première, et la plus connue, c’est bien sûr l’empoisonnement par le biais des épandages massifs et systématiques de pesticides utilisés dans l’agriculture dite « conventionnelle » –qui détruisent certes des insectes ravageurs mais privent du même coup beaucoup d’oiseaux –prédateurs naturels- de leur nourriture de base- et on détient probablement une grande partie des réponses aux questions sur la raréfaction des passereaux !

    2° explication  : la douceur des conditions météorologiques de ces dernières semaines et du changement climatique en général. Rappelons que les oiseaux que nous voyons en hiver ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui sont présents en été ; en effet, les mésanges, les rougegorges, les pinsons et autres petits passereaux migrent, même partiellement, quittant leurs sites de reproduction pour des territoires plus cléments en hiver. Les populations estivales, notamment celles des contrées nordiques, se déplacent ainsi vers le sud après leur saison de reproduction, et les individus que l’on observe dans notre région en hiver viennent donc de zones plus septentrionales. Si l’hiver dans ces pays est doux, les oiseaux migrent moins loin et il se peut donc que les individus qui stationnent habituellement chez nous soient restés plus au nord. » (1).

    3° explication : Une autre explication porte sur l’inhabituelle abondance de nourriture en forêt telle la bonne fructification des hêtres et qui pourrait expliquer que bon nombre de passereaux amateurs de faines ne soient guère pressés, pour le moment, de s’approcher des habitations… Il faudra donc attendre l’épuisement de cette ressource pour voir si davantage d’oiseaux s’en rapprochent.

    Et enfin les spécialistes rappellent que les successions de printemps calamiteux ont fortement impacté bien des couvées et provoqué des baisses assez conséquentes de nombreuses espèces !

    En voilà des explications !!! c’est donc pour cela que chaque année il me semble que nos petits copains ailés sont moins nombreux. Ainsi, je ne vois pratiquement plus de moineaux, et leur gazouillis du matin me manque. J’entends bien encore un hibou le soir, qui me semble bien seul…. Nos campagnes sont elles si mal en point que la vie animale y disparait  ?

    Mais bon, je me résigne à accepter les explications sus-mentionnées, et je m’accroche surtout à la 3° explication, je me dis que lorsqu’ils auront mangé tout ce qui est comestible dans la forêt, ils finiront par venir ; je continue donc à changer les graines, mettre des pommes et des poires, de la graisse puisqu’il a commencé à faire froid, et quelques visiteurs viennent enfin. Hier j’ai modifié les emplacements des mangeoires, changé l’eau des coupelles, dans l’espoir qu’un banquet ait lieu dans mon jardin ! aujourd’hui il fait très beau et très doux, je m’octroie un moment chaise- longue dans le jardin. Et que vois-je entre mes grands cils ??? Une effervescence inhabituelle : des mésanges bleues, des charbonnières et une à tête noire, et ohohoho deux rouge-gorge qui se défient sur la mangeoire, l’un des deux finira par manger par terre, où il rencontrera quelques pinsons et un merle. Un autre invité arrive, un joli bouvreuil. Je suis tellement contente que je ne bouge plus, je respire à peine, toute à la joie de les observer. Qu’ils sont beaux, tout petits, si fragiles, on ne peut qu’avoir envie de les aider, de les protéger. Est-ce le temps, le nouvel aménagement (je ne pense pas) ou ont-ils vraiment fini de dévorer la forêt ? Comment savoir ?

    Ainsi donc, ils n’ont pas totalement disparu. Quel bonheur, cela veut dire que nous avons encore le pouvoir de remédier à leur probable disparition. Aidons- les à se nourrir, laissons- leur des endroits pour nicher, haies, arbres et arbustes, construisons des nichoirs, et consommons local, nos producteurs pratiquant de plus en plus l’agroécologie. Oui, prenons soin de ce et de ceux qui nous entourent, pour qu’au printemps, au petit matin, nous soyons encore, pendant très très longtemps, réveillés par les gazouillis des oiseaux, endormis avec le hululement des hibous et des chouettes, le coassement des grenouilles, et qu’un après-midi d’été, allongés dans l’herbe, ce soit le bzzbzzbzz des abeilles, le csirsicsi des grillons, le vol d’un papillon et les petites pattes d’une coccinelle grimpant sur notre main qui nous fassent sentir merveilleusement bien.

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    Pour info : pour la 8° année consécutive, le 25 ou le 26 janvier, la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) invite les citoyens à participer au comptage national des oiseaux des jardins. Pas besoin d’être un expert, il suffit simplement d’avoir un peu de temps (une heure), d’aimer regarder ce qu’il se passe dans son jardin et de savoir compter. Facile !

    Choisissez un jour d’observation, le samedi 26 ou le dimanche 27 janvier et un créneau d’une heure, idéalement en fin de matinée ou en début d’après-midi, lorsque les températures sont un peu plus chaudes et les oiseaux plus actifs ;

    Trouvez un lieu d’observation, un jardin ou un balcon, en ville ou à la campagne. Un parc public peut tout à fait servir de lieu d’observation. Et postez-vous dans un endroit abrité et discret pour ne pas les effrayer ;

    Comptez et notez durant une heure tous les oiseaux qui visitent le jardin. Pour les reconnaitre plus facilement, des fiches sont disponibles sur le site de l’Observatoire ainsi qu’une fiche d’aide pour le comptage. Prenez en photo ceux pour lesquels l’identification n’est pas certaine et envoyez-nous le portrait de l’oiseau sur oiseauxdesjardins@lpo.fr ;

    Transmettez les données sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins : oiseauxdesjardins.fr.

    Et ça sert à quoi ?

    Ces données, récoltées lors de cette opération de science participative, permettent d’en apprendre davantage sur ces « oiseaux communs ». C’est-à-dire ? Sur les évolutions en cours, sur leur comportement à cette saison, sur le type de nourriture consommée, sur les oiseaux présents et ceux absents. Et oui car ces données sont analysées !

    Rendez-vous sur oiseauxdesjardins.fr

     

    Hélène

  • Commune, Communauté de Communes et démocratie locale

    La Commune

    Le conseil municipal est l'assemblée délibérante élue de la commune chargée de « régler, par ses délibérations, les affaires de la commune »

    Le conseil municipal gère la plus petite collectivité territoriale française disposant d'une autonomie juridique et financière : la commune.

    Nous avons ici, dans le numéro de décembre expliqué le rôle du maire. « Passant beaucoup de temps à la mairie, le maire arrive lors des réunions du conseil municipal en ayant la connaissance des dossiers et, en général seules les décisions préparées arrivent en séance, de sorte qu'il ne reste plus qu'au conseil municipal d'approuver ou éventuellement de s'abstenir. »

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    La Communauté de Communes.

    Nous avons également vu que ces dernières années, dans nos villages, le maire a dû abandonner beaucoup de ses compétences au profit de la Communauté de Communes. Donc le plus important pour les élections municipales de mars, n'est pas de choisir un maire, mais un représentant à la Communauté de Communes capable de défendre les intérêts de nos communes « satellites » en général et de la notre en particulier. Les communes ont intérêt à se mettre en commun face au poids du Cheylard dont la voie domine la politique communautaire. Il sera donc intéressant, lors de la présentation des listes de connaître le nom (en règle générale, le maire) de la personne qui, à Val'Eyrieux aura la charge de nous représenter.

    La démocratie :

    Ces derniers temps, la question de la démocratie dans notre pays est de plus en plus abordée. Pour partir à la reconquête de la démocratie les premiers échelons territoriaux, commune et communauté de communes sont les lieux privilégiés, parce qu’ils sont les lieux de décisions les plus proches des citoyens. S’il est des domaines où les engagements des candidats peuvent se heurter à des réalités économiques, sociales ou administratives il en est un qui dépend exclusivement de la volonté des élus : la démocratie municipale ou communautaire. Les élus locaux peuvent et doivent jouer un rôle de premier plan dans la restauration de la démocratie en commençant eux-mêmes par donner l’exemple.

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    Nous vivons en France dans un système de démocratie représentative.

    Dans une commune ou une communauté de communes, conseillers municipaux, maires ou président de la communauté de communes sont chargés de représenter la population et de décider des actions à mener afin d'oeuvrer pour le bien commun et pour défendre les intérêts du territoire.

    Pendant la prochaine législature, ceux que nous choisirons auront donc le droit et le devoir d'agir en notre nom. Cela veut dire qu'ils devraient avoir des comptes à nous rendre, et pas seulement à la fin de leur mandat.

    Au cours d’une mandature des questions imprévues surviennent qui nécessitent des décisions lourdes de conséquence. Pourquoi quelques dizaines décideraient seuls pour des centaines ou des milliers alors qu’il est possible de les faire décider tous avec un Référendum décisionnel local tel qu’il existe depuis 2003 ?

    Par exemple, lors de la dernière campagne pour les élections municipales, la question de la privatisation de l'eau n'a pas été abordée. N'aurait-il pas été utile, sur un sujet concernant un bien commun de demander l'avis de la population ? Ou bien, être élu cela veut-il dire : Laissez-nous gérer les affaires et occupez-vous des vôtres, c'est à dire de payer vos impôts. 

    François