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ruedespuces - Page 203

  • La bourse ou la vie

    Nous sommes dans la période des Assemblées générales. Nos villages, heureusement possèdent de nombreuses associations qui les rendent vivants. Ces réunions sont l'occasion de se rencontrer et sont des moments de convivialité. En soit, le rapport moral, le rapport financier ou le renouvellement du bureau sont un peu barbants, mais, bien sûr, pour ces bénévoles, ces présidents, ces secrétaires, ces trésoriers et toutes ces petites mains qui prennent de leur temps pour faire vivre le territoire il est important qu'ils se sachent soutenus par la population. Mais, surtout, lorsque la corvée des bilans est passée, on passe aux choses sérieuses : Le pot de l'amitié ! (Quel joli nom) C'est enfin l'occasion, un gobelet dans une main et dans l'autre un téléchargement.jpgmorceau de pizza, de discuter avec chacun, indépendant de ses sensibilités politiques ou religieuses. C'est dans ces occasions que l'on constate que l'intelligence, celle capable de douter, celle capable d'écouter des arguments opposés permet des échanges cordiaux et enrichissants.

    Ce qui caractérise nos sociétés villageoises, c'est bien cette convivialité. Nous ne sommes pas assez conscients du bonheur que nous avons de vivre dans un endroit encore préservé. Préservé par la violence d'une société dont le fric est le moteur, encore préservé de l'égoïsme d'une société d'apparence.

    Mais, nous sommes en danger. Non contents d'avoir créé des métropoles où on entasse tout le monde, on n'a de cesse de détruire les campagnes avec l'inexorable disparition des services publics. Sans compter sur le manque de médecins dans notre canton (voir le billet d'Andrée « Santé et désert médical ») qui risque d'avoir d'énormes conséquences..La disparition des services de santé, en dehors de supprimer des emplois, rendra notre village encore moins attractif. Les jeunes continueront de partir et les nouveaux habitants se feront encore plus rares.

    Faire venir un médecin au village ? Les solutions, parait-il, ont un coût important que la commune ne pourrait supporter. C'est ici que la société du fric nous rattrape. Peut-on, au nom d'un réalisme comptable mettre la vie de tout un village, de tout un canton en jeu ? Est-ce ça le progrès ? La bourse ou la vie ? Arthur Rimbaud dans « Les illuminations » parle de « L'horreur économique » Nous y sommes.

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    Doit-on se contenter d'attendre que nos élus aient trouvé une solution ou, nous, les citoyens, tous concernés, devons nous les appuyer ? De quelle façon ? Une pétition ? Un collectif ?

    François

  • Quelques réflexions en vrac sur l’aménagement du territoire.

    En réponse à la sollicitation de François, par ce petit billet, à bientôt 80 ans à quelques mois près, je m’autorise quelques réflexions sur l’aménagement du territoire français ; réflexions qui plairont peut-être à certains, qui déplairont sans doute à d’autres ou encore qui en feront sourire quelques autres, mais toute réflexion est forcément subjective en fonction du parcours de vie de chacun.

    Citadin, parisien de naissance, malgré les années de guerre qui ont bercé ma tendre enfance, j’ai vécu des jours heureux dans un quartier de la capitale qui ressemblait à un village de province et où le matin j’étais réveillé par le chant du coq ou le hennissement du cheval du marchand de charbon. 

    Depuis plus de trente ans maintenant j’ai eu la chance et le bonheur de pouvoir partager ma vie à mi-temps entre une ville de la banlieue parisienne en lisière de la forêt de Montmorency et la campagne dans les hautes Boutières mais ce bonheur s’amenuise au fil des ans ; que de changements au cours de ces trente années.

    On dit que gouverner c’est prévoir ! Nos hommes et nos femmes politiques ont prévu mais pas pour améliorer nos conditions de vie à la ville comme à la campagne.

    Avec la construction de mégapoles qui, telles que la grenouille de Jean de La Fontaine qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, elles enflent démesurément au point qu’un jour elles éclateront tellement la vie y devient insupportable téléchargement (2).jpg; il est d’ailleurs sans doute probable que ce mal-être n’est pas étranger aux mouvements sociaux que nous connaissons actuellement. On bétonne à tout va, on imperméabilise les sols et avec le dérèglement climatique généré par l’activité humaine on crée des catastrophes en autorisant des constructions en zones inondables.

    Circuler en région parisienne en voiture ou en transport en commun est une abomination ; des trains et des rames de métro bondés, des incidents à répétition qui génèrent des retards presque chaque jour, des embouteillages permanents sur les routes limitant la vitesse moyenne autour de 20km/h.

    Et dans les campagnes ! Là où il pourrait faire bon vivre, ce n’est pas mieux ! On s’agglutine dans les villes au détriment des zones rurales où disparaissent les services publics de proximité mais pas seulement ; publiques ou privées des écoles ferment, les trésoreries, les bureaux de poste sont délocalisés, les gendarmeries aussi… th (2).jpg

    Et un raton laveur !

    Nous pourrions faire un inventaire à la Prévert sur le sujet ! 

    La population rurale, celle qui permettait de préserver harmonieusement les campagnes a disparu.

    Dans la France de 1789 qui comptait 27 millions d’habitants, la population rurale représentait 78% de la population totale ; d’après les chiffres du ministère de l’Agriculture, en 1968 elle ne représentait plus que 35% des 49,8 millions de français ; pire, en 2005 la population active agricole est tombée à 3,5% de la population totale.

    A l’heure où pour sauver la planète il faut revenir à une agriculture biologique et recourir à la binette, où trouver la main d’œuvre à mettre au bout du manche ?

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    Et puis, pour compenser, certains préconisent de faire pousser des légumes en ville alors que tant de terres restent en friches par manque de bras - cherchez l’erreur - ou encore de végétaliser les immeubles ce qui bien souvent concourt à la dégradation des bâtiments.images (2).jpg

    Sans être passéiste, sans avoir la nostalgie de la politique paternaliste des entreprises du XIXe siècle ou du début du XXe, le but de toute entreprise était d’offrir un service, de créer des emplois et accessoirement de faire des bénéfices ; cette notion a aujourd’hui totalement disparue. Les grands créateurs d’entreprises s’intéressent d’abord aux profits qu’ils vont pouvoirs en tirer et des dividendes qu’ils vont pouvoir distribuer, la création d’emplois est la variable d’ajustement qui permet de maximiser les dividendes et, au bout du compte, pourquoi pas offrir un service bien que, l’obsolescence programmée ayant été inventée, ce service est de moins en moins bien rendu. Cela n’empêche en rien de culpabiliser les consommateurs parce qu’ils font trop de déchets.

    Alors, certains me diront : « arrête de geindre, délaisse ta vie dans une grande métropole, installe-toi définitivement à la campagne ; malgré bien des inconvénients on y vit tout de même un peu mieux et l’air y est plus pur. »

    Hé oui, pourquoi pas ! Toutefois, lorsque l’on a une épouse qui a eu la chance de bénéficier d’une greffe de foie, il lui faut nécessairement un suivi médical important et régulier : hépatologue, cardiologue, néphrologue, dermatologue, hématologue…et, en habitant en hautes Boutières, pour avoir toutes ces consultations c’est forcément à Lyon ou à Montpellier, déserts médicaux obliges !

    Toutefois, les déserts médicaux ne sont pas seulement l’apanage des milieux ruraux ; dans les grandes villes aussi il y a un manque criant de médecins ; actuellement, mieux vaut ne pas avoir un médecin référent qui doit partir en retraite car tous ont des carnets de rendez-vous bien remplis et ne prennent plus d’autres patients.

    Comme je le disais plus haut, gouverner c’est prévoir mais avec l’instauration du numérus clausus il était indéniable qu’un jour ou l’autre la France manquerait de médecins mais, cette mesure n’est certainement pas la seule raison de la pénurie ; les études de médecine sont en partie payées par la collectivité et un juste retour de service à la communauté me semble nécessaire. Pour faire un parallèle avec le corps enseignant dont les études sont aussi en partie payées par la collectivité, à moins d’enseigner en école libre, instituteurs et professeurs exercent leur métier là où ils sont nommés.

    Nous sommes loin de l’égalité affichée sur tous les frontons de nos édifices publics et, comme disait Colluche : « Il y en a qui sont plus égaux que d’autres »téléchargement (4).jpg

    Toutes nos grosses têtes pensantes feraient bien d’essayer d’avoir les pieds sur terre au lieu de se regarder le nombril mais, on ne peut pas penser finances avant tout et offrir des services de qualité et de bien être à la population française.

    Alain Amsellem

  • Transports en commun

     

    A l’heure des élections, il est de bon ton de parler des transports en commun (*) et fait exprès, nous voilà récompensés en ce début d’année 2020 par de nouveaux horaires de transport interurbains, un aller-retour supplémentaire tous les jours même le dimanche, un retour ajouté en milieu de journée au départ de Valence, pour la ligne 12 (Eyrieux).

    L’information est donnée par une fiche A4 posée sur la banque d’accueil de la Mairie de Saint-Martin de Valamas. Nous voilà informés.

    Mais, mon regard s’est porté sur le haut de la feuille, il s’agit bien de la ligne Valence-Le Cheylard, moi naïf qui supposait que la ligne assurait la jonction Saint-Etienne, Saint-Agrève, Saint-Martin, Le Cheylard, Valence. Non la ligne 12 (Valence) a son terminus à Le Cheylard et celle de Saint-Etienne a son terminus à Saint-Agrève. 

    Pour illustrer mon propos, je joins la carte des transports de l’Ardèche ainsi que les nouveaux horaires. Le site internet de la Région Alpes-Auvergne-Rhône (sic) est le suivant : https://www.auvergnerhonealpes.fr/286-ardeche.htm.

    Vous noterez ainsi, que 3122 citoyens (**) de ce canton de Saint-Martin de Valamas, au cœur des Boutières, est sans desserte de transport en commun.

    Il n’y a donc plus de lignes inter-urbaines du Canton de Saint-Martin, en ce début du XXI ème siècle, qui permettent d’accéder aux principales villes alentours : Le Puy, Saint-Etienne, Valence.

    Alors même, qu’au début du XX ème siècle, il y avait au moins un transport ferroviaire qui reliait Saint-Martin au plateau Ardéchois (Saint-Agrève), mais également à la vallée du Rhône (Lamastre-Tournon et Le Cheylard-La Voulte). 

    Que s’est-il passé ? Je ne vais pas développer ce point, d’autres s’en chargeront, peut-être, mieux que moi.

    Il est vrai que la voiture a modifié l’environnement du transport, la population a diminué dans les Boutières. Mais si ces raisons peuvent expliquer la situation des transports d’aujourd’hui, peuvent-elles justifier une telle situation, c’est-à-dire l’absence de transport en commun dans ce canton enclavé des Boutieres ? ou, serions-nous devenus des « citoyens de seconde zone » ?

    Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet controversé, mais il reste à imaginer le futur, avec peut-être d’autres projets que le transport routier, malgré une vallée bien étroite. Voilà un beau défi !

    Dites-nous ce qu’une telle situation vous inspire ?

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    Alain R.

    Ce 10 Février 2020

    (*) : Je n’évoque pas les transports scolaires en place aujourd’hui.

    (**) : source Wikipédia – population pour l’année 2014 – pas d’accès au site internet de l’Insee lors de la rédaction de cet article. Désolé.