NOVEMBRE 2022
ruedespuces - Page 75
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ruedespuces n°47
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Editorial
Un article paru dans le journal « La Commère 43 » annonce que les élus de Saint-Agrève organisent une réunion le 14 novembre. « Les thèmes abordés concerneront l'éclairage public et la sobriété énergétique ; et comment réagir face aux risques majeurs (…) Une large place sera laissée aux échanges avec le public 'Parce que c'est avec les idées et les remarques de chacun que nous pouvons collectivement améliorer le présent et le futur des habitants de notre commune' »
A la lecture de cette annonce, l'envie me vint de l'utiliser pour faire une suggestion à nos élus avec, une nouvelle fois, le risque de me mettre à dos quelque élu susceptible. Et puis, la nuit portant conseil, un début de vieillesse peut-être, une fatigue passagère me firent changer d'avis. Car, après tout, ne sommes-nous pas bien dans notre campagne ? Quel besoin de vouloir améliorer le présent et le futur des habitants de notre commune alors que la vie y est si agréable ? Que voudrions-nous changer ? Nous avons le calme, la nature qui en cet automne nous offre ses meilleures couleurs, des commerces où trouver tout ce dont on a besoin et des bistrots où l'on peut rencontrer les amis. Il suffit de lire les journaux, écouter la radio, regarder la télé ou parcourir les réseaux (a)sociaux pour se rendre compte de la chance que nous avons. Laissons donc aux élus le soin de mener les affaires de la commune comme ils l'entendent, nous leur avons donné un mandat pour cela.
Dans ce numéro : les objets d'autrefois, une balade dans le cimetière de St.Martin, un poème en occitan, une histoire de cartes anciennes et une sur un événement rare. On vous parle aussi de pléonasmes et d'une incompréhension. Et un article de dernière minute sur des réflexions décarbonées.
Nous vous souhaitons une bonne lecture
François Champelovier
Liens :
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Le cimetière de Saint-Martin
En ce mois de novembre, j’avais envie de partager avec vous ma perception du cimetière de Saint Martin. L’allée qui y mène était un lieu de jeux pour les enfants de la place surtout la journée. A la nuit tombée c’était un défi. « il y a des feux follets » « tu n’es pas cap d’y aller la nuit ». Pour ma part quelques fois après le repas mon père me demandait si je voulais aller avec lui au cimetière. Il avait toujours quelque chose à voir ou à me montrer. Il faut dire que c’est un des lieux de saint Martin les plus ensoleillé avec une vue magnifique sur le bas du village, les montagnes, Rochebonne, Crezenoux…. Après avoir passé la porte d’entrée à droite je reconnaissais le caveau de la famille Ribes, mes cousins, puis nous tournions à gauche, très vite mon père s’arrêtait devant le caveau de ses parents que je n’ai pas connu. Le caveau à coté c’était celui de la famille de ma maman. Cette proximité était pour moi enfant rassurante « même au cimetière nous serions en famille ». Puis on faisait « le tour » comme il disait et tout le long j’avais droit à des anecdotes sur la vie des défunts ou l’évolution du cimetière. Cette promenade n’avait rien de triste.
Il me faisait découvrir
- des inscriptions avec des erreurs de gravure
- des épitaphes riches en enseignements sur la vie et le métier des personnes mais aussi des intrigantes, pour moi ‘ mort en odeur de sainteté’
- Des gravures inachevées: seuls les noms de la personne et sa date de naissance étaient inscrits. Il suffirait de faire graver la date de mort le moment venu. Je crois que la somme nécessaire était mise de côté.
Mon père me parlait aussi de l'évolution du cimetière
- Les tombes en haut de l’allée centrale à gauche sont anciennes et se ressemblent. Elles avaient été faites ensemble lors de la création du cimetière. L’ancien cimetière était autour de l’église. On peut voir une trace sur le mur de l’église peu après le passage étroit à droite de l’église.
- Lors du premier agrandissement du cimetière les 2 tombes qui étaient situées de part et d’autre du caveau des prêtres ont dû être déplacées pour permettre la communication
entre les 2 parties. Le caveau des religieuses a été mis derrière la petite chapelle des prêtres et l’autre sur la gauche dans le nouveau cimetière. Ses ornements anciens tranchent avec les autres tombes.
Autrefois la mort était plus présente dans les mœurs qu’aujourd’hui. Avec nos parents, enfants nous allions aux enterrements et à partir d’un certain âge visitions les morts de notre famille. Je ne saurai dire si c’était mieux qu’aujourd’hui ou l’on ne meurt pas mais on part…
Il y a quelques années une amie découvrant la région m’a demandé d’aller voir le cimetière. Dans ses voyages elle était curieuse de voir comment selon les pays et même les régions, les monuments funéraires ont des formes très différentes. Soudain elle me dit : « il y avait beaucoup de nobles dans ton village » j’ai été surprise puis j’ai réalisé que souvent le lieu d’habitation était indiqué pour différentier les familles au patronyme identique.
Chantal Sabatier Defour