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ruedespuces - Page 98

  • Le "Johnny" de vogue

    Hier je suis allé partager la scène avec d’autres musiciens pour des petites impros sans prétention.

    j’y ai retrouvé par hasard un « Johnny de vogue » que je connaissais.

    Ce terme est un peu trivial, mais je ne sais pas comment le formuler autrement. Par ce néologisme j’entends des chanteurs amateurs ou semi-pros qui reprennent des chansons de Johnny Hallyday.

    Il n’y a nulle moquerie ou commisération de ma part car j’ai beaucoup de sympathie, d’amitié et de considération pour eux. En plus je ne suis pas meilleur que ces gars-là.

    Et on les reconnaît avant qu’ils ne chantent à leur façon de s’habiller, de parler et même de bouger. Même sans qu’ils arborent la croix d’argent de Johnny guitare. Pas seulement pour les jeux de scène de chaque chanson de leur idole qu’ils essaient de reproduire à l’identique, mais à l’identification corporelle qu’ils affichent : les jambes un peu écartées, les mouvements des bras, la posture, la façon de pointer le doigts sur le public ou replié pour dire « viens ici » et emmener le public dans les chansons.

    johnny.jpg

    Ces Johnny, ils n’ont pas tous le même âge, la même taille, la même carrure, mais on les reconnaît tout de suite.

    Et ils sont parfaitement sincères et désintéressés, même si quelques uns en font commerce de façon semi-professionnelle ou comme Jean-Baptiste Guégan qui en vit. Mais même ceux là sont dans l’esprit. Ce n’est pas comme les « Elvis » qui chantent pour les mariages à Las Vegas. Johnny c’est leur vie.

    Et je pensais en moi-même en pensant au Johnny d’hier : comme leur chagrin doit être présent, leur vie encombrée de coups de blues et le vide immense quand ils se réveillent le matin en se disant : « merde, Johnny est toujours aussi mort ! »

    Et ce n’est pas les photos de leur idole qu’ils ont collé au mur ou dans des cadres sur leurs cheminées qui leur remonte le moral de cette absence si cruelle.

    Mais pour l’heure le public est complice et partage leur amour pour la star disparue, car les chansons qu’ils interprètent sont des putains de bonnes chansons que tout le monde connaît et que tout le monde aime partager, même au second degré.

    Et je pensais aussi que la fuite inéluctable du temps va faire son oeuvre et que d’ici une petite dizaine d’années, même si les bonnes chansons de Johnny seront éternelles, sa présence scénique, sa façon de marcher, de bouger, de s’exprimer ne diront plus rien à personne et ne feront plus écho au nouveau public. Mais le Johnny de vogue continuera son show avec des gestes que les gens trouveront bizarres car il n’y aura plus de référence et plus personne n’aura vu le vrai sur scène.

    Chacun de nous a son Johnny qui lui manque. Samedi je suis allé écouter Tony Kazima qui donnait un concert au profit de l’Ukraine. J’étais tellement content de l’entendre qu’à un moment je me suis dit « c’est super, il faut que j’en parle à Vincent ». 

    Hélas.

    On a chacun son Johnny qui lui manque.

    Georges verat

  • De quoi j'me mêle ?

    En réaction au billet « Des hommes, des idées et des pierres » paru dans le numéro d'avril, un commentaire signé par un conseiller municipal a attiré l'attention de quelques lecteurs qui m'ont fait part de leur étonnement. Je me permet donc ici de répondre plus précisément que je ne l'ai fait dans la rubrique « commentaires ».

    Je pensais que le travail des employés municipaux méritait d'être remarqué et honoré. Peu avant d'écrire mon billet, une information avait attiré mon attention : Le candidat Emanuel Macron annonçait que dans son programme les enseignants seraient payés en fonction de leurs prestations. Imprudemment, pensant que ma tendance à employer le second degré était de notoriété publique, j'ai cru bon d'incorporer cette information à l'hommage que je voulais rendre aux hommes de l'art en suggérant que « peut-être il en soit de même pour ces employés municipaux. ». Je pensais même que ce billet était plutôt positif par rapport à l'action de la commune.

    A voir la virulence du commentaire faisant suite à ce billet, J'ai peur d'avoir lancé un pavé (de la Calade de la Mairie) dans la mare (du conseil municipal).

    Oui, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Qu'il me soit permis de faire remarquer que chaque habitant, par ses impôts, contribue indirectement à rémunérer les employés municipaux, nous sommes donc tous un peu "payeurs". 

    Mais voilà, comment un modeste citoyen aurait-il l'audace de donner un conseil à des gens qui ont justement été élus pour leurs compétences ?

    Non, il ne s'agissait pas d'un conseil mais d'une suggestion destinée à rappeler à la municipalité quelle chance est la notre d'avoir de tels professionnels qui nous épargnent d'employer des entreprises privées pour ces travaux d'embellissement du village.

    Bien sûr, comme le suggère finement l'auteur du commentaire : Voulant me mêler d'affaires relevant du domaine public, j'aurais dû « monter une liste, me présenter aux élections municipales, législatives, départementales, etc. » Mais voilà, pour cela il faut se sentir capable de représenter les citoyens dans leur ensemble. Je n'ai pas cette prétention. Cela m'empêche t-il de donner mon avis ? Un avis, simplement un avis, pas un conseil. Le citoyen lambda, électeur, n'a t-il le droit que de voter et ensuite se taire ?

    Une place sera réservée dans le prochain numéro au conseiller municipal en question pour un droit de réponse, à moins qu'il préfère que l'on règle ça autour d'un verre de Bourgogne.

    François Champelovier

  • Dans l'espace d'un an

     

    Dins l'afar d'un an                                Dans l'espace d'un an

     

    Parpalhös bleujes, mata bleva              papillons blancs, touffe bleue...

    Tres cabiföls subri blavet ;                    Trois petits fous sur les bleuets ;

    Per los tastar...se congestar                 Pour les goûter...se régaler

    Puèi anar alisar d'autras belas ;           Puis aller caresser d'autres belles ;

    Nescliar lo mial e la sabor ;                  Mêler le miel, d'autres saveurs ;

    Flairar la menta e la verbena.              Flairer la menthe et la verveine

    E tornar mai trobar la rösa,                  Et à nouveau chercher la rose

    Rösier tardif, rösa nolenta ;                 Sur rosier tardif, rose parfumée ;

    Los parpalhös son esblaujats              Les papillons sont éblouis

    E viron, viron coma baudufe                Et tournent, tournent comme toupie

    Sans tarabasta e treboleri.                  Sans bruit, sans émoi.

     

    Parpalhöls bleujes, mata bleva...       Papillons blancs, touffe bleue...

    Avetz passats la tardor de la vida  !   Voici l'automne de la vie !

    Dins un pauc...sos un calhau,            Dans peu de temps... sous une pierre,

    Sos un fuèlha eissuta,                        Sous une feuille sèche,

    S'escondra Parpalhöl.                        Se cachera le papillon.

    D'el, n'en trobarem...pas rès.             De lui, nous ne trouverons rien.

    Un pauc de polsa sèca...                   Un peu de poussière sèche...

    Dins un caire...una baböta,                Dans un coin...une chrysalide,

    A la prima, sorta sas banetas             Au printemps, sortira ses antennes

    E se veira tornar mai :                        Et nous verrons à nouveau :

    Parplhöls bleujes, mata bleva.           Papillons blancs et touffe bleue

     

    Marie Norcen