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ruedespuces - Page 150

  • Habiller les arbres !

    C’est une première pour les Saint-Martinois : découvrir l’habillage des arbres du village.

    L’idée qui n’est pas nouvelle est apparue aux Etats Unis en ce début des années 2000. Elle s’est ensuite répandue dans certaines villes françaises, ou villages comme celui de St Martin aujourd’hui.

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    Si elle s’apparente aux fleurissements des balcons, cette démarche est audacieuse et fantasque, qui exprime une forme de gratuité, inutile en apparence. Une forme de coloriage de l’espace public, un embellissement.

    C’est à la lecture de la Lettre d’information municipale que j’apprends cette initiative : Recouvrir d’un lainage quelques arbres du village.

    Est-ce une forme de protection des arbres contre les intempéries ? Cela me renvoie à lecture toute récente du livre de Laurent Tillon (*) « Être un chêne, sous l’écorce de Quercus » qui évoque sous différents aspects les secrets de la biodiversité et qui nous rappelle l’importance des arbres dans notre milieu de vie.

    Je ne peux m’empêcher également d’associer cette démarche à une forme artistique bien connue des photographes : le land art. Expression artistique qui s’est exercée, pour ne citer qu’un exemple, lors de l’emballage du pont Neuf(**), le plus vieux pont de Paris.

    Mais non, ce n’est pas du Land Art, ni une protection des arbres face aux intempéries. 

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    Aujourd’hui, cette activité est considérée comme une forme d’expression artistique et désignée sous différents noms, comme par exemple : le « graffiti street – dessin dans la rue » ou « yarn bombing – bombardement de fil » ou encore « knit graffiti – graffiti en tricot ». 

    Cependant, notre regard peut imaginer plus simplement une expression qui permet de relier, d’échanger sur l’utile et l’inutile d’une chose et d’autres réflexions encore. Nous faire sourire.

    Nous y voilà, « faire sourire ou rire », n’est-ce pas là le propre de l’Homme ?

    Alors que cette période d’épidémie de Covid ne se prête pas à une certaine légèreté de la vie, mais alors pas du tout ! nous voilà avec un médicament efficace et sans danger, un placebo, pour lutter contre toute cette sinistrose.

    Ce projet initié par Hélène Tomas, bénévole, est accompagné par la médiathèque des Boutières, auquel participe moult bénévoles, si volontaires.

    Concrètement, c’est ce 01 avril que débute l’habillage des arbres. Ce jour-là, je retrouve une partie de l’équipe sur la place du village.

    Elles sont cinq à s’activer : Hélène, Madeleine, Martine, Mireille, et Séverine. Toutes sur des tâches d’assemblages, d’accrochages du lainage à l’arbre. Chacune faisant appel à l’autre ou utilisant les aiguilles, les ciseaux, les fils, les ouvrages, …etc.

    La journée se prête à cette activité extérieure avec un ciel bleu et une température clémente.

    L’habillage prend forme, avec des couleurs vives que les rayons du soleil rehaussent. 

    Tout cela demande avis sur la composition comme dans la confection d’un tableau.

    J’apprends dans le même temps, que tel ouvrage a été réalisé par le Club Tricot de l’Ehpad, que des pompons et des pantins ont été confectionnés par les enfants de l’école primaire St Joseph et que des pompons l’ont été par les enfants du Centre Aéré selon la méthode dite « à la fourchette ». 

    D’autres enfin, se sont activés à la maison ou ont remis des pelotes de laine ou de fils.

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    Je constate ainsi que cette initiative a conduit à la participation de toutes les générations.

    Je débute mes prises de vue de cette première composition, quand une nuée de moineaux nous envahit. 

    Ce sont les enfants de l’école primaire. Ils tournoient autour des arbres à embellir et avec leurs mains agiles concourent à la fixation de leurs pompons ou pantins. Je regarde à travers l’œilleton de mon appareil photographique ces mouvements d’enfants. Je m’interdis de diffuser ces images sans autorisations parentales. 

    Mon objectif initial est de réaliser quelques clichés de cet événement et de faire part de l’enthousiasme des acteurs présents.

    Et voilà comment dans un village un projet aussi festif que coloré peut rapprocher jeune et moins jeune.

    Le peu de temps que j’ai consacré sur cette place du village, j’ai vu des yeux pétiller de plaisir, savourer le plaisir d’être ensemble, d’échanger, de montrer ce dont on est capable.

    Je vous invite à aller visiter ces habillages visibles sur le mois d’avril.  Vous pouvez les voir sur La Place du village, au bas de la rue du Garail, au quartier du Pont, sur la Dolce Via, à la sortie du village direction Le Cheylard, à Champchiroux et j’en oublie certainement. Profitez-en pour engager une conversation sur cet art de la rue et peut-être sourire ou pousser un grand rire !

     

    Bonne journée

    A Saint-Martin de Valamas, ce 01 avril 2021. Presque confiné.

    Merci à Andrée, Hélène et Séverine pour leur recommandation.

    Texte écrit et illustré par Alain Roméas



    (*) Laurent Tillon qui a publié « Être un chêne, sous l’écorce de Quercus » est biologiste ingénieur forestier à l’Office Nationale des forêts.

    (**) Le pont neuf a été emballé par l’artiste Christo et son épouse Jeanne-Claude, organisatrice de l’événement, au cours de l’année 1985. De leur vrai nom : Christo Vladimiroff Javacheff et Jeanne-Claude Denat de Guillebon.

  • Le Monde d'Après

    Texte lu dans la lettre d'information de ce mois d'avril :

    Le printemps est la période idéale pour profiter des nombreux sentiers du territoire. L'Office de Tourisme Ardèche Hautes Vallées vous invite à vous évader et prendre l'air sur les divers parcours de randonnée grâce à son portail web : rando.ardeche-hautes-vallees.fr

    Nous proposons aux responsables du tourisme de Val'Eyrieux de profiter de cette situation sanitaire pour préparer le monde d'après. Cette expérience que nous vivons depuis un an devrait nous inciter à carrément se débarrasser de ces Offices de Tourisme dont on vient de faire la démonstration qu'ils ne sont pas indispensables. N'infligeons pas aux touristes cette corvée qui consiste à pousser la porte d'un Office de Tourisme, à dire bonjour à la dame, à poser une question, à dire merci et au revoir alors qu'il suffit de quelques coups de pouce sur son smartphone pour avoir le même renseignement sans être obligé de parler avec un être humain.

    J'ai fait, il n'y a pas longtemps, la visite virtuelle du musée du Louvre, quel plaisir, bien calé dans mon fauteuil en buvant mon café de pouvoir admirer toutes ces œuvres célèbres, sans attente au guichet, sans fatigue et gratuitement. On pourrait proposer ainsi une visite virtuelle de l'Atelier du bijoux et pourquoi pas, organiser des randonnées virtuelles.

    Je me porte volontaire pour, muni d'une caméra, faire en entier les circuits de Rochebonne et de Brion. Pourquoi, en effet, infliger aux touristes ces sentiers pierreux, ces pentes arides et abruptes des Hautes Vallées de l'Ardèche alors qu'ils pourraient profiter de nos territoires sans risque de chuter et sans essoufflement. Servons-nous des avancées technologiques qui nous sont offertes pour être une des premières Communautés de Communes à proposer aux touristes de visiter notre territoire sans fatigue, par n'importe quel temps sans prendre le risque de rencontrer en chemin des autochtones avec lesquels ils pourraient être confrontés.

    En ce qui concerne les randonnées du mardi organisées par l'association des Chemins Oubliés, on pourrait, pour les touristes qui voudraient absolument venir sur place sans être gêné par la présence d'un guide, imaginer de les faire accompagner par un drone équipé d'un système audio qui expliquerait, par exemple à Rochebonne, l'histoire du château.

    Un nouveau monde s'ouvre devant nous, profitons en.

    François Champelovier

    PS : Sérieusement, le portail web : rando.ardeche-hautes-vallees.fr est très bien fait.

  • Et si le monde de demain n’était pas du tout à la hauteur de nos espérances ?

    « L’espérance est une vertu héroïque. On croit qu’il est facile d’espérer. Mais n’espèrent que ceux qui ont eu le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prenaient faussement pour de l’espérance. »

                                                               Bernanos - La Liberté pour quoi faire ?bernanos.jpg

     

    Episode 4

     

    Leylla se retourna sur sa couche, et s’aperçut qu’il n’était pas là. Cela la contraria, il avait la capacité de calmer ses angoisses, d’apaiser ses peurs. Leylla était née au Maroc et avait été élevée dans une famille musulmane modérée. Quand Mohamed VI avait été assassiné par AQMI, et que le Maroc avait à son tour basculé dans le chaos et dans des guerres semi-tribales, semi-religieuses, elle avait émigré aux USA. Elle assista pendant ses années-là à la montée lente, insidieuse mais irréversible de l’islamophobie américaine. Plus les US perdaient de leur puissance et plus ils s’engageaient militairement dans des guerres qui n’étaient pas les leurs et plus la population devenait xénophobe, d’une xénophobie culturelle et religieuse plus que raciale. Les USA ont appliqué une politique internationale qu’ils ont appelé « la défense de la culture occidentale ». Derrière la culture occidentale se cachait la défense de la culture judéo chrétienne. Cette politique, ou plutôt cette xénophobie qui tenait lieu de politique étrangère, a fourni tous les prétextes d’intervention quand les intérêts financiers occidentaux ou israéliens étaient menacés, quand les minorités chrétiennes ou juives étaient menacées, quand l’approvisionnement en matières premières était menacé. C’était une politique étrangère que l’on pourrait qualifier de colonialisme défensif, le but n’étant pas la conquête politique des autres nations, mais la conquête des ressources, par la force quand nécessaires pour maintenir la supériorité du monde occidental, entendez du monde Judéo Chrétien. Son mari la trouva sur le campus alors qu’elle était au bord de basculer dans les mouvements musulmans radicaux, non pas par ferveur religieuse, mais par réaction identitaire.

                Il la ramena en France au pied de la plus haute montagne des Cévennes nord, Le Mézenc, et là dans un cadre remarquable en tous points il lui donna dix très belles années de paix et de bonheur, jusqu’au jour où les fous de Dieux ont décidé de mettre fin à cette parenthèse. Jean son époux a toujours cru que sa laïcité le protégeait de tout et pendant dix ans il était arrivé à la persuader que c’était vrai. Un soir de Novembre 2034, ils étaient au coin du feu avec des amis tous vivants à La Rochette leur village.la rochette.jpg Le sujet de discussion avait été toute la soirée dominée par les atrocités perpétrées par des groupuscules chiites entre Recharinge et Yssingeaux en haute Loire. Cette région était traditionnellement habitée par des ultras protestants qui se surnomment eux même des purs et qui sans être aussi extrême que les Amish, vivent encrés dans le passé. Les purs sont essentiellement pacifiques, totalement intolérants mais pacifiques. Jean avait réussi toute la soirée à les convaincre que ces bandes armées ne viendraient pas jusqu’à La Rochette, que leur cible était les purs. Les amis s’en allèrent et ils rangèrent les reliquats des agapes de la soirée. Les chiens aboyèrent puis plus rien. Jean s’arrêta et écouta. Sans un bruit il prit Leylla par le bras et mis son doigt sur la bouche pour la réduire au silence. Il poussa le buffet du salon, dégagea le lit placard qui se trouvait derrière, ouvrit la porte, l’embrassa tendrement et l’obligea à monter dedans. Il referma la porte, elle l’entendit remettre le buffet à sa place et puis plus rien. Au moins 10 minutes se sont passées, Leylla était terrifiée dans sa cachette, et elle y étouffait. Elle comprit à quoi servait ces lits placards aux 18ème et 19ème siècle, il y faisait chaud même dans une maison qui à l’époque ne devait être chauffée que par la cheminée centrale et le poêle de la cuisine. Puis d’un seul coup deux explosion de grenades, des cris, des coups de feu de plus en plus proches, à nouveau un cri étouffé puis le silence. Après un certain temps qu’elle ne pourra jamais chiffrer tant ce laps de temps lui parut long, ce fut le fracas d’une maison que l’on met à sac, sa maison, puis à nouveau le silence. Après un temps qui lui parut très long elle décida d’essayer de sortir. Elle s’arcbouta sur le fond du lit placard et poussa très fort les portes avec ses pieds. A la 5ème poussée alors qu’elle commençait à perdre espoir, elle entendit le buffet bouger derrière les portes. Cela lui redonna du courage et finalement après plus d’une heure d’efforts acharnés elle réussit à se glisser hors de sa cachette. Ce qu’elle découvrit était à la hauteur de ses pires craintes. Jean avait été égorgé et baignait dans son sang. Non seulement ils l’avaient égorgé mais ils l’avaient ensuite émasculé et avait mis ses organes génitaux dans sa bouche. Cette mise en scène atrocement macabre avait pour but de montrer qu’ils savaient que Jean vivait avec une musulmane, en fait c’est pour elle qu’ils étaient venus jusqu’à la Rochette. La mise à sac de la maison n’avait eu pour but que de chercher Leylla. Le lit placard du 18ème et la présence d’esprit de Jean avait épargné Leylla d’une fin bien pire que la sienne. Elle fut prise d’une violente nausée, sortit brutalement dans le frais de la nuit. Ce qui s’offrait à son regard dehors n’avait rien à envier à ce qui était dedans. Toutes les femmes du village avaient été violées et éventrées, tous les hommes décapités au sabre.

    Au petit matin quand une troupe de gaulois, nom que se donne les troupes d’assaut de la Croix Flamboyante, entra dans le village par les quatre points cardinaux. Ils trouvèrent Leylla assise par terre, la tête de jean dans son giron, en train de le bercer d’arrière en avant. Ils étaient visiblement très frustrés d’avoir encore manqué le commando chiite. Ils étaient avides de sang, et la seule victime expiatoire possible était Leylla. Dans leur délire sanguinaire, ils se persuadèrent qu’elle avait vendu le village au commando, et qu’elle était leur complice. Ils la torturèrent pendant plusieurs heures, jusqu’à ce qu’ils se persuadent qu’elle ne savait rien. Alors en vrais soudards qu’ils étaient, ils commencèrent à la violer à tour de rôle et à écluser les réserves de gnôle de tout le village. Ils auraient sûrement fait plus vite s’ils avaient su qu’un enfant de 12ans Alexandre Roméas, avait échappé au massacre et avait filé vers le château de Brion pour prévenir les B.L.P.R. . Le Colonel envoya immédiatement une section de cavalerie d’une trentaine d’hommes dirigés par Johannes pour voir s’il y avait encore quelqu’un à sauver. La cavalerie était en fait des motards, montés sur des motos tout-terrains totalement silencieuses car électriques et rechargées par une batterie atomique portable, cadeau des réguliers avant qu’ils ne se replient au nord de la Loire.

    Johannes arriva à portèe de fusil de la Rochette par le chemin qui venait de Chanéac et rejoignait Borée par Serres et Graillouse. Ils remontèrent la vallée de la Saliouse par les crêtes versant est, si bien qu’ils arrivèrent sans bruit au-dessus de La Rochette avec le soleil levant dans leur dos qui éblouissait complètement les quelques gardes gaulois postés autour du Village. Au début ils ne comprirent pas la situation, ils pensaient trouver un commando chiite et ils se trouvaient en face d’une bande de gaulois indisciplinés. C’est une lapalissade, mais leur indiscipline n’en faisant pas moins des guerriers valeureux et forts dangereux. Il n’était pas question de les prendre à la légère. Johannes analysa la situation et pris tout son temps pour organiser son attaque. Il repéra le charnier des Rochetous, et en déduisit qu’il y avait bien eu une attaque chiite, l’état des corps était une signature. Il repéra une vingtaine de gaulois, et estima qu’il y en avait au moins une dizaine de plus dans cette grande bâtisse à la sortie nord du village qu’on appelle la « Maison du Monsieur ». Il déduisit qu’ils avaient au moins un prisonnier féminin vivant quand il vit pour la deuxième fois un gaulois sortir, dépoitraillé, bouteille de gnôle à la main et braguette ouverte. Il avait trouvé son objectif. Ils traversèrent à trois la Saliouse en aval du pont du moulin, puis neutralisèrent les deux gaulois chargés de sa surveillance. Ils tirèrent depuis la crête d’en face des traits d’arbalète et éliminèrent les quelques dix-huit autres gaulois repérés, puis foncèrent en silence pour prendre d’assaut la maison du monsieur. C’est là qu’ils découvrirent Leylla dans un état plus que déplorable, inconsciente, avec un soudard en train de la chevaucher en buvant de la gnôle au goulot. Johannes furieux fit le ménage, ses hommes, autant en colère que lui, ressorti de la maison une fois tous les gaulois tués ou arrêtés. Johannes ressorti et dit simplement finissons-en. Il n’y eut pas de prisonnier. 

        …(suite au prochain numéro)

     

    Louis Lévêque