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ruedespuces - Page 149

  • Le vent dans les Boutières

       C'EST  PAS  QUE  DU  VENT  !  LES  VENTS  DANS  LES BOUTIERES 

    On néglige trop fréquemment les vents comme élément important de la nature. Pourtant, ils influent grandement sur la vie des habitants: 

    • Ils apportent froid ou chaleur, précipitations ou sécheresse

    • Ils transforment les conditions naturelles, arrachant les arbres, cassant les branches

    • Ils peuvent modifier les conditions de vie, arrachant les toitures, déplaçant les objets (tuiles, tôles, bâches, etc.)

    • Ils transportent toutes sortes de matériaux : sable, poussières, neige, feuilles, graines, insectes et parfois même oiseaux...

     

     Pour tout cela, le vent ne doit pas être oublié dans le développement du vivant et si l'homme n'a pas réellement de prise sur lui, contrairement à l'eau, il peut néanmoins comprendre son action, s'en prémunir et parfois l'utiliser (éoliennes)



    Mais quels sont donc les vents soufflant dans les Boutières? Ils viennent de trois directions: nord, sud et ouest et ont des caractéristiques bien différentes: 

    De l'ouest : c'est la direction générale (ouest/est) des vents soufflant sur l'Europe occidentale et venant de l'océan atlantique. Ils apportent nuages, pluies modérées sur le secteur des Boutières, car elles  sont arrêtées par la barrière montagneuse du massif du Mézenc. Il prend dans les Boutières le nom de traverse ; il est frais et non froid et de puissance modérée.

    Du sud: c'est généralement un vent chaud. Citons:

     -Le marin:il souffle de la Méditerranée sur les régions méridionales de la France. Il apporte nuages et parfois des pluies abondantes, particulièrement en automne: ce sont les fameux épisodes cévenols  générateurs de crues redoutées. Parfois, ce vent du sud n'amène pas de nuages, mais uniquement de la chaleur; il dessèche alors la végétation: c'est le vent blanc.

     - Le sirocco: c'est un vent très chaud venu du Sahara. Il souffle rarement jusque dans les Boutières, mais alors il y apporte, avec quelques averses, ce sable venu du désert que l'on retrouve parfois sur les véhicules.

    Du nord: il prend ici le nom de bise; c'est un vent froid et sec qui souffle souvent en synchronisation avec le mistral de la vallée du Rhône (mais moins puissamment). En hiver, on le nomme burle lorsqu'il souffle sur la neige en rafales, la soulevant en nuages et l'accumulant en congères, particulièrement sur les plateaux bien dégagés (1).burle.jpg




                                                                    Gilbert Verdier



     (1)A ce sujet, tout Ardéchois qui se respecte a, un jour ou l'autre( ou même une nuit!), eu affaire à cette fameuse “burle”. Nous lançons un appel aux lecteurs pour qu'ils nous fassent part de leurs expériences dans ce domaine: ce sont généralement des souvenirs marquants. Alors pour encourager les lecteurs, voici justement la narration d'un épisode “burlesque”  dont le protagoniste a été l'auteur de cet article. A vos plumes!



      Ce devait être en janvier ou février 1975. J'étais alors jeune instituteur et je remplaçais une collègue en maladie à l'école de Rieutord (classe unique), au bord de la Loire, en aval de Sainte Eulalie. J'étais venu pour le week-end à Saint Martin et le lundi matin, vers 7 heures, je pris la route  pour me rendre au travail (il fallait moins d'une heure pour effectuer le trajet de 40 km). Au départ, à Saint Martin, il pleuvait légèrement et cette pluie dura à peu près jusqu'au col de Besses, après Saint Martial, où, à 1000 m d'altitude, elle se transforma en neige, mais modérée (pas de quoi, en tout cas, inquiéter le hardi aventurier que j'étais alors). De plus, j'avais aperçu, quelques lacets au-dessus, un camion des Ponts et Chaussées se dirigeant lui aussi vers le Gerbier de Jonc: je passerai derrière eux, sans problème, pensai-je; de plus j'avais alors une “deuche” que – c'est bien connu – rien n'arrête. Je  continuai ainsi, imperturbable jusqu'au dernier col avant le Gerbier, à 1350 m d'altitude. Le camion était passé depuis deux ou trois minutes, mais ce ne fut pas le cas pour moi: la burle avait formé une congère au col, haute de quelques cinquante centimètres, et la voiture y resta plantée dessus, les roues tournant dans le vide. Je tentai de dégager le véhicule à l'aide d'une petite pelle, mais dans la tourmente, rien n'y fit; la neige continuait de s'accumuler, rendant vains mes efforts. Je rentrai dans la voiture, pour échapper un tant soit peu au froid et au vent. Je n'en menai pas large, inutile de le dire, ainsi coincé dans la burle (impossible d'appeler des secours: le téléphone portable relevait alors de la science-fiction). Heureusement, avec ma logique coutumière, je pensai que le camion, étant monté, allait forcément redescendre (imparable, hein?). Et ce fut le cas, mais au bout de deux heures seulement ! Les deux agents des Ponts, serviables au possible et grâce à leur matériel, dégagèrent la voiture et je pus ainsi repartir pour parcourir le dernier kilomètre qui me séparait du sommet. Ce fut le kilomètre le plus long que j'effectuai au cours de ma longue carrière de virtuose des routes départementales: avec la burle qui masque tout, la neige qui effaçait tout repère sur les côtés, je parvins à travers un mur blanc, en roulant au pas et au bout de longues minutes, au terme de cette courte distance. Je basculai alors vers Sainte Eulalie, dans une descente bien dégagée. J'arrivai enfin à destination avec trois bonnes heures de retard. Je pus reprendre les cours l'après midi, tout auréolé de la gloire de celui qui avait vaincu les éléments déchaînés. 

    Telle fut cette courte mésaventure dans la burle, qui j'espère vous incitera à en narrer d'autres.



                                                                     Gilbert

  • L’équipement des automobilistes

    Les voitures du début du XXe siècle n’étaient pas les conduites intérieures que l’on connaît actuellement. Elles étaient pour la plupart complètement découvertes et les voyageurs exposés aux intempéries. Des conduites intérieures font leur apparition vers 1900, mais le nombre de modèles reste minoritaire. Il existait aussi des conduites intérieures reculées pour lesquelles seules les places arrières étaient dans un habitacle. De nombreux modèles étaient hybrides avec capotes… Les constructeurs automobiles passaient lentement d’un style hippomobile à celui de l’automobile et les couturiers et stylistes se lançaient dans la création de vêtements pour les automobilistes et les chauffeurs.

    Les premières créations étaient chaudes, enveloppantes et pour un chauffeur elles se devaient imperméables. Dans un supplément publié en décembre 1904 et consacré à l’automobile, le journal Le Temps publiait la photo d’un équipement pour chauffeur réalisé par le tailleur Störm. Le chauffeur ressemblait à un marin en pleine tempête. Ensuite une volonté d’élégance apparaît et le supplément du même journal publié le 13 novembre 1907 présentait les créations plus élaborées proposées dans le magasin La Belle jardinière (fondé en 1824). Voici un extrait :

    « Un des premiers soucis de ceux qui font de l'automobile, et non le moindre, est certainement de savoir comment s'habiller. Où trouver des renseignements, des conseils, des modèles? Il suffit de visiter l'Exposition de la Belle Jardinière, où une collection de vêtements de tous genres et de toutes sortes défie la critique du sportsman le plus soucieux de son confortable et de la correction de son mécanicien, de la chauffeuse la plus douillette et la plus élégante, et du professionnel le plus exigeant.

    Chauds et confortables paletots en loden du Tyrol [ tissu de laine imperméable typique de cette région ], en souples tissus de l'Écosse, en poil de chameau, en cuir, en fourrure; imperméables de toutes sortes, y compris ceux qu'exige le yachting automobile ; tout est réuni là.

    La Belle Jardinière n'a pas seulement pensé aux gens très riches et aux grosses bourses. Le motocycliste peut aussi satisfaire ses ambitions.

    Cette année, la Belle Jardinière expose un nouveau modèle de vêtements imperméables qui intéressera tous les sportsmen. C'est un vêtement d'étoffé ordinaire, qui est doublé en peau. La doublure n'est fixée aux différentes pièces de ce costume que par une combinaison de boutons à pression, que l'on met ou défait rapidement. En un mot, le vêtement est transformable, suivant le temps, en costume léger ou imperméable.

    Pour la livrée automobile, c'est à la Belle Jardinière, à son rayon spécial de livrées, si justement réputé, qu'appartient le mérite d'avoir pour ainsi dire fixé cette mode et d'en demeurer l'arbitre.

    On peut affirmer que pour le goût et l'élégance, dans tout ce qui concerne la toilette, même dans ses applications les plus difficiles, peut-être les plus ingrates, c'est toujours la France qui détient le record, et en France la Belle Jardinière. »

    Et en Ardèche ?

    En Ardèche les conducteurs d’automobiles ou d’autobus, et les touristes, étaient peut-être moins élégants mais, d’après les cartes postales, tout aussi chaudement habillés.

    A suivre…..

    Jean-Claude Ribeyre

    Le parapluie du chauffeur par Ström. Existe aussi pour dame. 

    On peut lire dans l’ouvrage La Belle époque à 30 à l'heure de Victor Breyer (journaliste et rédacteur dans la presse automobile de l’époque) : « Ainsi me semble-t-il utile de spécifier que le véhicule ne comportait ni pare-brise ni écran pouvant préserver les usagers des rigueurs de la bise. La circonstance explique les invraisemblables accoutrements couramment utilisés : peaux de bique, serre-tête, lunettes, et autres parapluies du chauffeur, ce dernier survêtement dû à l'ingéniosité de la maison Ström, tailleurs-spécialistes de l'époque. » A l’occasion de la course Paris Madrid, Le Figaro du 18 mai 1903 signalait que les champions s’équipaient à La Belle Jardinière avec … le « parapluie du chauffeur » et la « couverture-pantalon » brevetés par Ström

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    La dernière mode en automobile. Livrées de La Belle Jardinière pour automobiles. Extraits du supplément Le salon de l’automobile du journal Le Temps du 13 novembre 1907 (BnF, Gallica).

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    Devant le chalet refuge au pied du mont Gerbier de Jonc. Touristes se rafraichissant à la source de la Loire. Extrait d’une carte postale des éditions Prévot postée en 1923.

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  • Et si le monde de demain n’était pas du tout à la hauteur de nos espérances ?

    « L’espérance est une vertu héroïque. On croit qu’il est facile d’espérer. Mais n’espèrent que ceux qui ont eu le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prenaient faussement pour de l’espérance. »bernanos.jpg

                                                               Bernanos - La Liberté pour quoi faire ?

     

    Episode 9 de la Mosaïque du fou

    CHAPITRE 5 : Le Clash des Missions

     

     

    Comme Prévu Leylla pris la tête de la section 1 avec Jonas, constituée de tous les éléments arabophones de la troupe et les nageurs de combat. L’objectif était de descendre dans la vallée et d’attendre que les sections 2 et 3 leur remettent les armes après le coup de force, pour les évacuer en convoi semi immergé jusqu’à Charmes ou des forces amis en prendraient livraison pour les remonter au col de Rôtissons. Leylla constitua plusieurs petits groupes qui devaient descendre vers Valence le plus discrètement possible en passant par les Ollières puis remonter sur Vernoux pour redescendre par Saint-Péray. Ils se fixèrent près de chaque agglomération un point de rendez-vous afin de s’assurer que tout se passait bien comme prévu. Jonas parti avec trois de ses nageurs de combat ils avaient chacun une combinaison shorty des palmes un masque et un tuba dans un sac à dos. Le poignard était lui à portée de main. Ils passèrent par de vieux chemins muletiers, sur lesquels ils étaient à peu près surs de ne rencontrer personne. Au début du XXIème siècle ces chemins avaient été sauvés des friches et retapés par des associations de marcheurs, et cela à travers toutes les Boutières. Les pandémies successives limitant les voyages, les Français ont pris l’habitude de prendre leurs congés à la campagne et la marche sportive est devenu un passetemps très prisé, depuis 2022 et le début de cette guérilla, ils ont été petit à petit abandonnés par les marcheurs. Personne ne s’aventure seul et sans raison sur des chemins perdus, le danger est partout. Pour leur servir d’éclaireur Jonas a emmené son chien qu’il a appelé Ali… personne ne sait vraiment pourquoi. Ali a été élevé pour rester silencieux, un chien commando en sommes, sur ces chemins il part devant en silence et s’il flaire, entend, ou détecte une présence il revient ventre à terre vers son maitre et s’assoit devant lui. Ainsi tout le monde sait qu’un danger approche.

    Dans leur descente vers Les Ollières ils ont rencontré une activité inhabituelle à partir du Cheylard. Ils ont plusieurs fois été obligés de quitter le chemin car des marcheurs étaient à l’entour, et dans les passages ou ils pouvaient voir la route, ils ont noté une activité plus importante que normale. Ils ont mis plus de temps que prévu et ont pris le temps de regarder et d’analyser les allées et venues. Clairement il y avait des mouvements vers les Ollières, pourtant on ne leur avait rien signalé d’inhabituel les jours précédents. Ils arrivèrent au point de rencontre avec une demi-journée de retard, et seulement la moitié de la section 1 était arrivée à Copiols juste en dessous du col des Buffes. Leylla était là, il la rejoignit très vite, ils se regardèrent elle avait l’air très inquiète. Il faut prévenir les autres sections dit-elle ils envoyèrent un pigeon à brion et des éclaireurs vers les autres sections. Quelque chose se prépare dit Leylla, je le sens. Ils décidèrent d’envoyer un jeune français arabophone aux Ollières, on était vendredi jour de la prière et donc il y avait plein de mouvement, il passerait facilement inaperçu. Jibril fut désigné, 17 ans issu d’une famille d’origine Syrienne, immigrée en 2019 au plus fort des combats. Il partit sans arme et sans papiers avec juste un peu d’argent. Il parle bien l’arabe, et un arabe assez pur, pas celui du Maghreb. Pendant ce temps un des messagers envoyés vers les autres sections arriva au camp. Leylla lui dit « tu as fait vite », oui dit il la section deux est près d’ici, eux aussi ont été surpris par le trafic sur la route, et Joannes a réuni tout le monde aux Sautaux, juste au sud des Ollières, dans une ferme amie. Ils sont trop nombreux ils ne pourront pas rester là longtemps sans se faire repérer. Il a prévu de repartir la section 2 entre La Chièze, les Sautaux et le Chambon de Bavas, trois bourgs tenus par des protestants qui se tiennent très loin des extrémistes. Il demande si tu as des infos et si oui lesquels ? Leylla lui expliqua que Jibril était descendu aux Ollières pour réunir des infos et qu’il fallait attendre son retour. 

    Jibril arriva vers 21h00 une fois la nuit tombée. Il était très attendu par toute la troupe, avide de savoir. A 17 ans il était assez fier d’attirer cette attention d’autant plus qu’il avait conscience d’avoir bien travaillé. Alors lui dit Leylla, arrête de faire le beau et raconte. Ça s’est passé presque sans encombre, juste en sortant des Ollières un jeune étudiant Imam m’a demandé ou j’allais en pleine nuit. Comme il devenait trop insistant je lui ai réglé son compte. Pas très intelligent lui dit Leylla, et tu as fait quoi du corps ? pas de souci dit-il, les cochons de la ferme à coté sont en train de s’en occuper, Dis Leylla ils ne vont pas s’empoisonner à manger de l’Imam ? Demanda-t-il en pouffant de rire. 

    Bon alors dit-elle, sois sérieux ! Ok dit-il, il y a aux Ollières plein de camions de munitions et apparemment c’est celles qu’on allait leur voler ! Ils nous les livrent presque à domicile. Ce qui est moins drôle c’est qu’il y a plein de troupes chiites et sunnites, incroyable, si ceux-là arrivent à s’entendre on risque de passer un mauvais quart d’heure. Ils en attendent encore qui doivent arriver de la vallée de la Cance, avec un des penseurs sunnites qui doit venir les épauler dans la mission qui est la leur. As-tu pu savoir de quelle mission il s’agit demanda-t-elle. Non je n’ai pas pu, apparemment les soldats ne savent pas eux même, ils savent seulement que cela concerne des apostats qui sont dans les hautes Boutières. Wouhhha dit-elle, cela nous définit plutôt pas mal. Elle renvoya immédiatement l’éclaireur avec un message pour Joannes.

    Le lendemain juste avant L’aube elle senti une chaleur se coller à elle, une chaleur qu’elle connaissait bien. La main passa doucement sous son pull et caressa doucement mais très précisément ses seins, puis descendit le long de son ventre et………. Une vingtaine de minutes plus tard ils échangeaient en faisant le café.

    Il semble que comme nous le craignions, ils aient trouvé notre planque de Brion et qu’ils aient conclu une alliance entre musulmans pour venir nous exterminer attaqua, Joannes. L’intello de la Cance je pense que c’est le fameux Momo, s’ils le font venir c’est qu’ils anticipent une sérieuse résistance de notre part, c’est presque flatteur. En attendant il faut réagir et vite car je ne pense pas qu’ils attaquent tout de suite, mais ils savent que de tels mouvements de troupe nous serons signalés, donc s’ils veulent nous surprendre ils ont 2 voire 3 jours maximum pour s’organiser. J’ai envoyé des messagers pour que tous les chefs de sections nous rejoignent avant ce soir ici. J’ai aussi prévenu Brion et le Colonel, mais j’ai demandé au Fourrier de rester là-haut et de commencer à mettre en place ces petits pièges dont il a le secret et qui vont réserver de belles surprises à nos assaillants s’ils arrivent jusque-là. Bien en attendant qu’ils arrivent regardons la carte et essayons d’imaginer par où ils vont passer, et renvoies Jibril en bas qu’il ramasse autant d’infos que possible surtout sur l’arrivée de Momo. Ils ne feront rien sans lui. Ah oui au fait dit lui qu’il arrête de nourrir les cochons ! Il doit rester discret.

    suite au prochain numéro

     

    Louis Lévêque