Les lecteurs de ce blog commencent à me connaître, ils savent que je ne suis pas par définition un homme de gauche, même si je peux être iconoclaste pour un nanti dit de droite, n’est-ce pas Julie sans nom ? Donc ma vision d’un monde d’après est forcément différente de celle de certains, chacun son paradigme, mais comme personne ne peut savoir ce qu’il sera, la mienne en vaut bien d’autres. Je lirai avec attention tous les commentaires, d’où qu’ils viennent, mais par pitié ayez le courage de signer votre nom. Il ne peut pas y avoir de démocratie dans l’anonymat, l’abstention et les « on dit », mais dans l’échange à visage découvert.
Dans cette phase post COVID il y a de belles choses et d’autres très inquiétantes. Tout le monde a compris que les choses allaient changer, et qu’il y aurait un monde d’après différent de celui d’avant. Y compris les patrons et employeurs qui ont intégré que le réchauffement climatique aura des conséquences économiques et sociales de très grande ampleur et que l’intégration dans leur politique à court et moyen termes de ces changements est une question de survie. On peut donc dire, ou en tous cas espérer, que la sphère sociétale va se mettre en mouvement pour d’abord accompagner le réchauffement climatique, puis assez vite le combattre. Oui je sais, ce n’est pas suffisant, mais quand même c’est beaucoup mieux que la négation du phénomène dans laquelle on était il y a encore 2 ans. Ça ce sont les bonnes choses, mais ce COVID a aussi révélé des choses totalement dramatiques pour notre démocratie. Aucun parti politique n’a quelque chose d’original à dire. Depuis l’indécision du pouvoir , la tentative du LR de s’insérer en catimini entre Macron et le Rassemblement National en prônant un immobilisme digne de Chirac, la gauche qui ne sait proposer que le retour de l’impôt sur la fortune comme solution miracle à la crise post COVID, solution déjà défendue avant et qui amènerait au mieux 2 milliards quand il en faut 500 , le RN qui n’apporte rien de nouveau à son discours sectaire de repli sur l’état nation, la CGT qui s’attaque directement à toute forme de travail comme étant un phénomène aliénant, la CFDT …. Au fait ils existent toujours ? etc…. Même les philosophes ne savent pas quoi nous dire, en face de ce retour en arrière à une mortalité non contrôlée et totalement aléatoire. Quelle misère intellectuelle, quel manque d’imagination, tout le monde nous parle du monde d’après mais personne ne sait, ou n’ose s’essayer à décrire ce qu’il sera.
J’ai regardé l’autre jour un film sur Winston Churchill lors des derniers jours de paix en 39 jusqu’à l’évacuation des plages de Dunkerque. C’était un fou, aventurier, alcoolique, mais c’était un visionnaire et un homme de passion. Il est où le Churchill du monde d’après ? On est en train de nous ressortir Charles, je préfère Winston, le premier était un réactionnaire, royaliste supporter de Maurras, quand le second était plutôt révolutionnaire, aventurier, et totalement iconoclaste dans le monde contraint de l’Angleterre de l’entre-deux guerres. Il est où cet homme politique capable de nous emmener dans le monde d’après en nous promettant des larmes et du sang mais en suscitant l’enthousiasme général ? Parce que ne nous leurrons pas, il y aura des larmes et du sang dans ce monde d’après, certains se réjouiront d’une perspective de collapse systémique, et même si la finalité d’un tel événement pourrait être bonne pour la planète, l’entre deux, qui sera long, sera aussi douloureux pour tout le monde. Et souhaitons qu’après avoir redécouvert les épidémies meurtrières, nous ne redécouvrions pas leur corollaire quasi systématique, les famines encore plus meurtrières, car un effondrement du système entraînera inévitablement des guerres civiles et des famines terribles. A ce jour le paradoxe veut que nous soyons sauvés par des techniques de la Finance honnie, espérons seulement qu’un Winston sorte du bois et nous montre le chemin, aussi escarpé soit-il, pour atteindre ce monde d’après que tout le monde rêve idyllique, mais qui sera plus sûrement cauchemardesque.
Régis Duchamp