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ruedespuces - Page 187

  • Le monde d'après

    Les lecteurs de ce blog commencent à me connaître, ils savent que je ne suis pas par définition un homme de gauche, même si je peux être iconoclaste pour un nanti dit de droite, n’est-ce pas Julie sans nom ? Donc ma vision d’un monde d’après est forcément différente de celle de certains, chacun son paradigme, mais comme personne ne peut savoir ce qu’il sera, la mienne en vaut bien d’autres. Je lirai avec attention tous les commentaires, d’où qu’ils viennent, mais par pitié ayez le courage de signer votre nom. Il ne peut pas y avoir de démocratie dans l’anonymat, l’abstention et les « on dit », mais dans l’échange à visage découvert. 

    Dans cette phase post COVID il y a de belles choses et d’autres très inquiétantes. Tout le monde a compris que les choses allaient changer, et qu’il y aurait un monde d’après différent de celui d’avant. Y compris les patrons et employeurs qui ont intégré que le réchauffement climatique aura des conséquences économiques et sociales de très grande ampleur et que l’intégration dans leur politique à court et moyen termes de ces changements est une question de survie. On peut donc dire, ou en tous cas espérer, que la sphère sociétale va se mettre en mouvement pour d’abord accompagner le réchauffement climatique, puis assez vite le combattre. Oui je sais, ce n’est pas suffisant, mais quand même c’est beaucoup mieux que la négation du phénomène dans laquelle on était il y a encore 2 ans. Ça ce sont les bonnes choses, mais ce COVID a aussi révélé des choses totalement dramatiques pour notre démocratie. Aucun parti politique n’a quelque chose d’original à dire. Depuis l’indécision du pouvoir , la tentative du LR de s’insérer en catimini entre Macron et le Rassemblement National en prônant un immobilisme digne de Chirac, la gauche qui ne sait proposer que le retour de l’impôt sur la fortune comme solution miracle à la crise post COVID, solution déjà défendue avant et qui amènerait au mieux 2 milliards quand il en faut 500 , le RN qui n’apporte rien de nouveau à son discours sectaire de repli sur l’état nation, la CGT qui s’attaque directement à toute forme de travail comme étant un phénomène aliénant, la CFDT …. Au fait ils existent toujours ? etc…. Même les philosophes ne savent pas quoi nous dire, en face de ce retour en arrière à une mortalité non contrôlée et totalement aléatoire. Quelle misère intellectuelle, quel manque d’imagination, tout le monde nous parle du monde d’après mais personne ne sait, ou n’ose s’essayer à décrire ce qu’il sera. 

    J’ai regardé l’autre jour un film sur Winston Churchill téléchargement (8).jpglors des derniers jours de paix en 39 jusqu’à l’évacuation des plages de Dunkerque. C’était un fou, aventurier, alcoolique, mais c’était un visionnaire et un homme de passion. Il est où le Churchill du monde d’après ? On est en train de nous ressortir Charles, je préfère Winston, le premier était un réactionnaire, royaliste supporter de Maurras, quand le second était plutôt révolutionnaire, aventurier, et totalement iconoclaste dans le monde contraint de l’Angleterre de l’entre-deux guerres. Il est où cet homme politique capable de nous emmener dans le monde d’après en nous promettant des larmes et du sang mais en suscitant l’enthousiasme général ? Parce que ne nous leurrons pas, il y aura des larmes et du sang dans ce monde d’après, certains se réjouiront d’une perspective de collapse systémique, et même si la finalité d’un tel événement pourrait être bonne pour la planète, l’entre deux, qui sera long, sera aussi douloureux pour tout le monde. Et souhaitons qu’après avoir redécouvert les épidémies meurtrières, nous ne redécouvrions pas leur corollaire quasi systématique, les famines encore plus meurtrières, car un effondrement du système entraînera inévitablement des guerres civiles et des famines terribles. A ce jour le paradoxe veut que nous soyons sauvés par des techniques de la Finance honnie, espérons seulement qu’un Winston sorte du bois et nous montre le chemin, aussi escarpé soit-il, pour atteindre ce monde d’après que tout le monde rêve idyllique, mais qui sera plus sûrement cauchemardesque.

    Régis Duchamp




  • Du déconfinement à Paris.... Petit inventaire à la Prévert

    Comme tout le monde, je fus soulagée le 11 Mai d’apprendre que la laisse qui m’avait été mise au tour du cou deux mois auparavant allait se détendre au-delà des 1km et 1 heure autour de mon domicile. Plus d’attestation de sorties. Mais attention ! Avec masque, gel et à distance raisonnable de mon alter ego !!! C’était mieux que rien !!! Je me précipitai dehors assoiffée de liberté de mouvement et de caresse de vent et de soleil sur mon visage. 

    Première étape, le tram. Les places condamnées étaient bien libres. Dans la zone à station debout, 8 macarons définissaient l’emplacement où le voyageur devait se tenir : respecté! Les masques étaient portés... Mais pas par tout le monde. Un pauvre hère (alcoolisé ou drogué ?) arpentait le train d’un bout à l’autre en gesticulant, vociférant, aux prises avec une violente colère, prêt à en découdre avec quiconque croisait son regard. Il hurlait, nous envoyant au passage moult postillons et gouttelettes. Si cet olibrius était porteur du Covid, nul doute qu’il était en train de contaminer toute la rame... Pas un agent de la RATP à l’horizon, ni de force publique nationale ou municipale. Allons ! Circulez ! Pour la plus grande joie du virus qui avait trouvé un terrain de jeu à sa mesure : un lieu clos et confiné. 

    Deuxième étape, le métro. Là, c’était la foire d’empoigne. Toutes les places assises étaient occupées, macarons ou pas, et dans la zone à station debout, nous étions au moins le triple du nombre autorisé. Il faisait déjà chaud et j’avais le nez dans les aisselles du grand type d’à côté qui se tenait, accroché, à la barre de maintien. Et pourtant, contre toute attente, je remerciai le Seigneur Covid qui m’obligeait à porter un masque. Je venais en effet de lui découvrir une protection olfactive à laquelle je n’avais pas pensé !!! 

    Troisième étape, le bus. Une zone était quasiment libre avec une seule personne assise, alors que le reste de l’espace était bien occupé. Je m’installai néanmoins et compris vite la situation. La personne en question était prise de quintes de toux incessantes et violentes. Comme elle portait un masque, elle devait se sentir invulnérable et donc ne prenait pas la peine de mettre sa main ou son coude devant la bouche. Je me levai aussitôt et fuis la zone à infestation possible, en espérant que le Seigneur cité plus haut ne me trouve pas à son goût. 

    Enfin dehors !!! Les terrasses des cafés avaient rouverts et étaient bondées. Il faisait encore 30 degrés en cet fin d’après midi. Le serveur courait en tous sens. Si les tables avaient bien l’air d’être espacées d’un mètre, le bistrotier avait oublié de prendre en compte la place qu’occupe le quidam qui s’y assoit. Je m’installai et constatai que le dos de ma chaise (et donc le mien) était à quelques centimètres de celui de mon voisin de derrière !!! Il n’avait donc rien compris! La distanciation physique, ce n’est pas pour les tables mais pour les humains !!! 

    Et puis, j’assistai à cette saynète qui en disait long sur la compréhension ubuesque de la situation sanitaire actuelle. Trois jeunes filles étaient attablées, dehors bien sûr, masquées (alors que ce n’est pas obligatoire dans l’espace public et que, boire un mojito avec un masque, ce n’est pas des plus pratique !!!). Un copain vint à passer... Chacune se leva à son tour, ôta son masque, lui claqua deux bises et ... remit son masque ??? Garçon ! Et un grand cours de pédagogie sur la pandémie pour la table trois s’il vous plaît !!! 

    Je terminai mon périple par une balade, rue de Rivoli, de la Concorde à l’Hôtel de ville en passant par le musée du Louvre. Notre encore Maire (jusqu’au 28 juin) avait décidé de dédier toute une portion de cette rue aux vélos et autres deux roues. images (5).jpgFaut-il préciser ici que les chinois ne nous ont pas envoyé qu’un virus, ils nous ont aussi transmis un effet collatéral du virus, à savoir l’utilisation massive du vélo. J’assistai donc pour la première fois à ... un embouteillage de vélos !!! Si vous êtes comme moi, vous n’avez vu ça qu’en Asie et à la télé. Mais à Paris ??? Pas de panique ça arrive... A l’intersection avec la rue du Général Lemonnier, je vis un enchevêtrement de vélos, motos, scooter, trottinettes, patins à roulettes, le tout dans un brouhaha de klaxons et d’invectives. La pauvre préposée à la circulation ne savait plus s’il fallait étendre les bras direction Nord/Sud ou Est/Ouest ! Car voyez-vous, un parisien reste un parisien. Qu’il ait entre les mains un volant ou un guidon, quand il est sur la voie publique, il n’obéit qu’à une seule règle : au feu vert je passe, au feu rouge... je passe aussi !!! 

    Et que dire de cette plaisanterie de Bernard Pivot qui, répondant à un journaliste qui lui demandait s’il portait un masque, s’écria : » Oh! mes oreilles accueillent déjà mes branches de lunettes, mes appareils auditifs en leur creux, et en plus il faudrait y ajouter un masque ! J’en ai marre qu’on les prenne pour des porte-manteaux ! » 

    Citadinement votre. 

    Evelyne Colloud Chomarat

  • Il est où le bonheur ?

    Il est où le bonheur ? je fredonne souvent cette chanson, tout en me disant que je le sais bien, où il est ! Il suffit d’écouter les infos, de lire les journaux, de voir ce qui se passe dans le monde, pour trouver que là, en France, plus spécialement à Saint-Martin de Valamas, le bonheur n’est pas difficile à trouver. Mais trouver n’est pas le bon terme, on ne « trouve » pas le bonheur comme on trouve un trèfle à quatre feuilles. Si mon enfance et ma jeunesse n’ont pas été des plus simples, j’ai presque toujours mangé à ma faim, eu un toit sur la tête, et des gens autour de moi suffisamment attentionnés pour ne pas me sentir malheureuse.  J’ai fait des choix, souvent bataillé, eu des échecs , des réussites, rencontré un homme mentalement solide qui m’a aidée à acquérir une certaine force et  une résilience qui me permettent  d’avancer et de savourer la vie avec bonheur. Je n’ai jamais regardé dans l’assiette du voisin pour envier sa bonne soupe, mais toujours en me demandant que faire pour améliorer la mienne. 

    «  Le bonheur ne dépend pas de ce que l’on a, mais de ce que l’on fait, de notre capacité à agir , peu importe l’activité du moment qu’on est en harmonie avec soi-même » (Alain – Propos sur le bonheur 1925).Partant de ce principe,  si l’on aime tricoter par exemple, au lieu d’envier cette voisine qui tricote tellement bien, on ferait bien soi-même d’apprendre à tricoter. Quelle satisfaction de porter cette écharpe faite de mes mains ! Il n’y a pas de fatalisme, tous les faits du monde ne sont pas soumis à un destin tout tracé. Nous ne pouvons pas dire « « on ne m’a jamais appris à tricoter » … mais voir les choses sous un autre angle : ce n’est pas parce que j’ai réussi que je suis contente, mais parce que j’étais contente d’apprendre que j’ai réussi. J’ai mon écharpe, et je n’ai plus envie de celle de la voisine. Je ne crois pas à la chance, je crois à mon besoin de faire mon chemin en ne comptant que sur moi, je n’ai, comme nous tous, qu’une vie, et je ne veux pas en être une triste spectatrice. 

    Mais nous n’avons pas tous le déterminisme nécessaire pour agir sur notre destin et contribuer ainsi à notre bonheur, je suis persuadée qu’il faut de la volonté pour être heureux, pas forcément la volonté de réussir dans la vie, mais celle de réussir sa vie. Bien sûr…..vivre en France, aux USA, au Danemark, au Yemen  ou en Palestine nécessite  une volonté différente ….les forces adverses n’étant pas du même acabit. 

    Je crois important également d’être à l’écoute des autres, et de savoir aider, apporter notre oreille, notre épaule, notre soutien. Notre bonheur tient aussi dans le bien-être de ceux qui nous entourent. Si je suis heureux et que mon entourage est heureux, il y a de grandes chances pour que l’entourage de mon entourage soit également heureux. 

    Certains trouveront ma vision très simpliste, mais « à trop chercher le bonheur, on finit par oublier celui que l’on a devant soi… » (Alain, oui, encore lui, je l’aime beaucoup et vous conseille la lecture de son Propos sur le bonheur) Beaucoup de philosophes ont écrit sur le bonheur, les journaux (surtout féminins) regorgent de recettes plus fantaisistes les unes que les autres, faire une cure détox, prendre du magnésium, des vitamines, du soleil, être égoïste, jeûner, se promener tout nu dans la nature,  etc…etc… et pourtant tellement de gens sont malheureux. Peut-être devrions nous mettre le bonheur aux programmes scolaires, ou créer des séances de coaching « bonheur » , trois semaines en immersion totale avec un gourou heureux ? Pourquoi, à niveaux et modes de vie comparables, certains sont heureux et pas d’autres ?  

    Et vous, vous pensez qu’il est où le bonheur ?

    Hélène Duchamp