QUELQUES EVENEMENTS CLIMATIQUES EXCEPTIONNELS A SAINT MARTIN DE VALAMAS ( 1950 – 2000)
Il semblerait que le réchauffement climatique en cours entraîne des épisodes météorologiques dévastateurs de plus en plus fréquents depuis deux décennies. IL ne faudrait cependant pas oublier que de tels épisodes aussi destructeurs, voire dramatiques ont eu lieu dans un passé plus ancien: dans les lignes qui suivent, nous nous bornerons à ceux qui se sont déroulés entre 1950 et 2000. En effet, l'auteur de ces lignes n'a véritablement connaissance que de ceux-ci (en raison de son âge -qui n'est tout de même pas très avancé) et encore pour certains que de façon très imparfaite, ne les ayant vécus que de façon un peu lointaine, à la fois dans le temps et dans l'espace. L'auteur demande donc l'indulgence des lecteurs pour certaines imprécisions et serait d'ailleurs ravi que ces derniers prennent la plume pour compléter, rectifier ou préciser ce qui est rapporté ici: après tout, la mémoire est oeuvre collective.
Les faits rapportés concernent évidemment le secteur de Saint Martin de Valamas, incidemment les environs, mais ces épisodes ont pu être strictement locaux, ou bien régionaux, voire nationaux. .Enfin la liste présentée ne saurait prétendre à l'exhaustivité. Retournons donc quelques décennies en arrière...
Février 1956: un épisode de froid qui est resté dans les annales et les mémoires, tant par sa durée (un mois entier) que par son intensité (jusqu'à -20°): évidemment, les canalisations d'eau avaient gelé (heureusement , l'eau courante n'était pas encore installée partout), mais certains arbres aussi (ce fut le cas des oliviers dans le sud de la France. Cette période de froid exceptionnel était généralisée à l'ensemble du pays.
3 août 1963: autre épisode tout aussi fameux, mais plus localisé. Ce 3 août, après deux journées de forte pluie, le ciel s'est effondré d'un coup sur l'Ardèche. Au cours de l'après-midi, pendant près d'une heure, les habitants ont vu, non de la pluie, mais de véritables seaux d'eau se déverser sur leur tête. Les conséquences de ce déluge furent des rues et des routes éventrées (elles s'étaient transformées en rivières de 20 ou 30 cm de profondeur), des éboulements innombrables, des rivières en folie (une plaque sur une arche du pont de la Condamine rappelle cette crue historique). Le secteur le plus touché fut la vallée du Doux, avec des campings dévastés et l'on déplora des victimes à Tournon. Cataclysmique !
Noël 1970: épisode qui a touché la Drôme et l'Ardèche; des chutes de neige exceptionnellement abondantes durant 24h ont abouti à une couche de 60 à 80 cm: on ne comptait plus les toitures effondrées, les arbres cassés, les fils électriques à terre. Les routes étaient évidemment impraticables, à tel point que les écoliers bénéficièrent d'une semaine de vacances supplémentaire en janvier. Les tas de neige dégagés des routes atteignaient plusieurs mètres de hauteur et sont restés de nombreuses semaines avant leur fonte complète. Le fait le plus curieux était que l'épicentre de la tempête ne se trouvait pas sur les hauteurs montagneuses mais dans la vallée du Rhône, entre Valence et Montélimar, avec une couche neigeuse de plus d'un mètre, bloquant de très nombreux automobilistes sur l'autoroute; on a parlé d'une « marée blanche » à cette occasion. 50 années plus tard, cela ne s'est jamais reproduit.
? septembre 1980: dans la nuit de samedi à dimanche, de fortes pluies s'étaient abattues sur le secteur amont de la Saliouse, entraînant des éboulements sur les pentes, charriant roches, terre et arbres qui se bloquèrent sur les pont successifs jusqu'à ce qu'ils cèdent les uns après les autres sous la pression des flots et ouvrent ainsi la voie à la rivière déchaînée jusqu'à Saint Martin, envahissant le stade de Champchiroux (certains ont retrouvé des poissons sur les berges après le crue), manquant détruire le pont sur la Saliouse et arrachant les arbres comme s'ils avaient été des allumettes. Au Pont des lièvres, l'eau est montée à hauteur de l'usine en face du pont, noyant les machines et à Limis le vieux pont fut emporté. Heureusement, les autres rivières avaient été beaucoup moins touchées, évitant ainsi des dégâts qui auraient pu être catastrophiques.
27 décembre 1999: cet épisode de vent tempétueux est encore dans de nombreuses mémoires, car sa violence fut extrême (vents à plus de 150 km/h ) et a touché la quasi totalité de la France. Le secteur de Saint Martin ne fut pas le plus affecté: néanmoins, les cheminées effondrées, les toitures détériorées furent nombreuses. Les forêts aussi furent touchées, notamment celles composées de sapins Douglas, dont les racines superficielles n'offraient guère de résistance à la puissance du vent; dans les secteurs les plus exposés, ce sont des bois entiers qui se sont retrouvés au sol.
Gilbert Verdier