Un bel été nous avons en ce dernier mois de février 2019. Un mois de mai hivernal au moment où j'écris ces lignes. Ceci n'est bien sûr pas une preuve du dérèglement climatique dont les scientifiques nous assurent qu'il est bien réel et dû en grande partie aux activités humaines. Ces scientifiques dans des rapports récents nous expliquent qu'avant la fin du siècle notre planète risque de devenir une étuve invivable. Tout ceci ne semble pas beaucoup nous émouvoir. Tout occupés que nous sommes à consommer joyeusement, nous enfuyons nos têtes sous le sable à la manière des autruches. Ainsi, nous acceptons volontiers les discours de nos dirigeants, qui, loin de prendre des décisions politiques visant à changer le système favorable à leurs amis banquiers, nous expliquent que la solution au problème du réchauffement est de nous adapter. (Il est d’ailleurs significatif que le synonyme d’adaptation soit acclimatation!)
-Les périodes de canicule deviennent de plus en plus fréquentes : On s’adapte. On achète des climatiseurs ou des ventilateurs, on prend ses vacances à la montagne plutôt qu’à la mer, on conseille aux personnes âgées de s’hydrater etc.
-Le niveau des mers monte : On s’adapte. On construit des digues dans les pays qui en ont les moyens financiers, on évacue les territoires qui risquent d’être inondés.
-L’air que nous respirons devient de plus en plus pollué : On s’adapte. On met des masques et on soigne nos maladies.
-L’eau devient une denrée de plus en plus rare : On s’adapte. On augmente le prix du mètre cube.
-Ouragans, cyclones, tornades, orages violents sont de plus en plus fréquents : On s’adapte. Après avoir soigné les blessés, enterré les morts, on reconstruit.
-A la suite de sécheresses des populations fuient leurs pays et essaient de se réfugier dans des endroits plus hospitaliers : On s'adapte, on construit des murs.
Tant que nous pouvons nous adapter, tout va bien. On est prêt à accepter tous les inconvénients dus aux changements atmosphériques aussi longtemps que nos voitures peuvent circuler et que nos appareils électriques fonctionnent. Mais combien de temps pourrons-nous nous adapter ? A partir de quelle température la vie deviendra impossible ?
Bien sûr, l’être humain, lors de son évolution chère à Darwin a su s’adapter aux différents changements météorologiques ou géographiques. Mais aucun changement ne semble avoir été aussi rapide que celui auquel nous assistons. Notre vision optimiste des capacités de l’homme à s’accommoder des aléas dus en grande partie aux activités humaines est mortifère.
De nombreuses espèces animales ont disparues au cours des dernières années, (Un rapport du Giec paru ces derniers jours montre qu'une grande partie des espèces a déjà disparu) pourtant, comme les humains ils avaient su s’adapter jusqu’à ce que ceux-ci détruisent leur espace vital. Pourquoi cette tendance ne toucherait-elle pas les femmes et les hommes vivant sur cette belle planète ?
Quand prendrons-nous conscience que cette course à la croissance, que ce monde égoïste, ce monde où l’idéal est de devenir milliardaire ou premier de cordée, ce monde dont les seules valeurs sont celles du fric nous mène à notre perte ? Combien de catastrophes seront nécessaires avant que les peuples décident de mettre fin à ce système où chacun est le concurrent de chacun, alors que l’humanité n’a traversé les siècles que grâce à la solidarité ?
François