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ruedespuces - Page 243

  • L'opposition Droite:Gauche a-t-elle un futur ?

     

     Est-il possible de concevoir la démocratie, et surtout la démocratie locale sans une opposition Droite/Gauche, ou sans une opposition du tout. Notre village de Saint Martin a eu la chance dans le passé de toujours pouvoir opposer au moins deux listes aux élections municipales, deux listes clairement identifiées politiquement, une de droite et une de gauche. Et comme on pouvait panacher, c'était amusant et probablement que les candidats qui n'avaient pas leur place se trouvaient automatiquement éjectés, un peu comme on sèche la salade grâce à la force centrifuge. Avec les nouvelles lois électorales, nous sommes à Saint Martin dans une élection de liste, donc plus de force centrifuge, ce qui doit amener les citoyens qui briguent un mandat à choisir avec encore plus d'attention leurs colistiers. J'ai voté pour la première fois à saint Martin lors de la dernière élection municipale, et j'ai donc pris la peine de lire ce que disaient les manifestes des deux listes et je suis allé aux réunions publiques, et là j'ai eu la surprise, heureuse et malheureuse d'entendre des discours très proches les uns des autres, sans aucune résonance politique, de gauche ou de droite. Heureuse car la vie municipale et la politique locale ont sûrement assez peu à voir avec les clivages droite/gauche, et malheureuse car les programmes étaient tellement peu originaux et totalement insipides que le choix n'en devenait plus un, et que les gens votent très certainement pour une liste ou pour une autre en fonction de trois critères, une appartenance politique, une amitié ou inimitié pour tel ou telle candidat, mais pas en fonction du programme !  (Pour moi le problème ne se posait pas car mon épouse était sur une liste…) Avec un scrutin de liste il faut 15 personnes (population entre 1000 et 1499 hab) , et donc pour faire deux listes cela fait 30 soit 15 hommes et 15 femmes. Trouver 30 personnes de qualité, qui ont la volonté de s'engager pour leurs semblables, qui ont le temps nécessaire à consacrer à cette tâche et qui ont la résilience pour durer 6 ans me parait être une tâche plus que difficile.

    Trouver 15 hommes qui sont prêts à y aller ce n'est pas difficile, restera à voir s’ils ont les qualités, le temps et la résilience, mais trouver des candidats mâles ne semble pas le plus dur. Cependant trouver 15 femmes paraît plus ardu, pour plein de raisons autres que leur qualité intrinsèque. Culturellement elles n'ont pas l'habitude de se mettre en avant, les statistiques nous montrent que les femmes continuent à assurer la plus grosse partie des tâches ménagères, et comme elles travaillent aussi, cela ne laisse pas beaucoup de place pour une activité complémentaire aussi astreignante que la mairie. En plus nous savons que les femmes ont beaucoup moins de problème d’ego que nous les hommes et que pour elles paraître et apparaître n’a pas la même importance.

    Si en plus de ces difficultés pour constituer deux listes cohérentes et solides on met au débat que la politique locale relève plus d’une programmatique de projets que d’élans politiques, que les moyens ne permettent pas les grandes envolées , que la plupart des politiques sociales et industrielles, qui permettraient des différenciations gauche droite, ne sont pas de la compétence municipale , alors peut-être faut-il se poser la question de savoir si avoir deux listes est une chance ou une malchance , car on court le risque d’élire une liste imparfaite et d’avoir éliminé des candidats de valeur .

    Quoi qu'il en soit l’avenir sera intéressant et sera celui que nous déciderons pour nous et pour notre commune

    Régis Duchamp

    RLD

  • Sa dernière séance

     

    Les derniers rayons dorés du soleil éclairaient la cour, ils s’activaient pour préparer la séance prévue pour ce soir d’été. C’est alors qu’elle sentit une main se poser sur son dos. On entendit quelques grincements dus à son âge. Ses pieds aussi n’étaient pas en très bon état. Elle sentait que ce serait sa dernière sortie. Pleine de nostalgie, elle pensa à tous les bons moments de sa longue existence.

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    J’ai toujours évolué dans le milieu du spectacle. Pas dans de grandes salles parisiennes, mais dans ce village aux maisons de pierres et toits de tuiles. Une grande bâtisse avec trois salles superposées et deux cours attenantes permettaient aux villageois d’organiser des manifestations. Au niveau de la route, ce bâtiment avait été rénové et incarnait la modernité dans les années 50. Les soirs de cinéma, une enseigne de néon inscrivait  en rouge « LE FOYER » sur le fronton de façade crépie.

    De part et d’autre de la porte métallique largement vitrée, il y avait deux grands panneaux d’affichage. On pouvait y voir les affiches présentant les films qui allaient être projetés prochainement. Dans ces années où le cinéma était le divertissement le plus répandu, que de rêves à la vue des affiches présentant les corps bronzés et musclés des gladiateurs de Ben Hur, les dauphins du monde du silence ou les superbes robes de Sissi !

    Je suis restée longtemps dans le hall de la salle de cinéma. La plupart du temps je n’assistais pas aux séances, mais j’entendais le documentaire puis les informations commentées toujours par la même voix off. La voix du petit mineur lançant sa pioche sur la cible Balzac 0001 annonçait les réclames et la fin de la première partie.

    C’est sur moi que les ouvreuses préparaient la corbeille en osier contenant les caramels et bonbons vendus à l’entracte. Tout le monde ne se contentait pas de ces friandises et je voyais sortir les spectateurs munis de leur contremarque de couleur pour aller dans deux magasins ouverts même à l’heure tardive des séances du soir. Un bistrot et une épicerie. Un coup de sonnette strident ramenait tout le monde pour la reprise de la séance.

    J’ai quand même vu les films qui avaient le plus de succès. On me positionnait sur le côté de la salle afin de ne pas trop gêner le passage. Ce coin était pour les séances ordinaires le « coin des amoureux ».

    De temps à autre, des troupes théâtrales jouaient sur la scène qui était au pied de l’écran. J’ai été couverte de tissus colorés et décorée de galons et pompons en première place ou malmenée selon les rôles qui m’étaient confiés.

    Le début de la semaine était long, seule dans le hall. Le jeudi, la porte s’ouvrait et un gros sac en toile grise était déposé à côté de moi. Ce n’est que lorsqu’on m’a monté dans la cabine de projection que j’ai découvert ce qu’il contenait : les bobines de pellicules nécessaires pour la séance. Elles voyageaient seules en train selon un circuit programmé afin d’être à temps dans les lieux de projection. Le limonadier allait les chercher à la gare et les livrait lorsqu’il passait dans le quartier avec sa camionnette.

    La cabine de projection au troisième étage était accessible par un escalier extérieur en métal étroit. À l’évocation de cet endroit me reviennent en mémoire une odeur : la colle, et un bruit : celui des galets qui faisaient progresser le film dans l’appareil de projection.

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    Après avoir fait vibrer, rire ou pleurer de nombreux cinéphiles, quelquefois les copies étaient usées, les images rayées, les perforations de la bande d’entraînement de la bobine déchirées, ce qui pouvait provoquer une rupture du film et l’arrêt de la projection. C’est alors que les cris et les sifflets des spectateurs frustrés d’avoir été interrompus dans leur fiction résonnaient jusque dans la cabine. Le projectionniste s’affairait alors pour sortir les bobines du projecteur, recoller la pellicule et tout remettre en place pour la reprise de la séance. Puis il passait un moment près de moi pour décompresser. Mais il ne s’attardait pas car la projection demandait beaucoup de vigilance.

    Deux gros projecteurs occupaient la salle de projection. Dans chacun tournaient deux bobines : celle sur laquelle se déroulait le film et une autre pour recevoir le film une fois que les images étaient projetées sur l’écran au travers d’un trou percé dans le mur séparant la cabine de la salle de spectacle.

    À l’arrière des bobines, dans chaque projecteur, la lumière provenait d’un arc électrique produit entre des électrodes dont il fallait surveiller l’écartement. Par crainte du feu, de nombreux extincteurs rouges étaient à disposition.

    Le projectionniste devait suivre le film sans se laisser prendre par l’action et être vigilant pour repérer des marques visibles sur l’écran par son oeil avisé afin de procéder au changement de bobine. En fin de séance, les bobines devaient être rembobinées pour être prêtes pour la projection suivante.

    À la sortie de leur sac, les bobines pouvaient être empilées sur moi. Toujours avec beaucoup de précaution, afin qu’elles soient utilisées dans un ordre précis pour la compréhension de l’oeuvre et le respect du travail du réalisateur.

    Les ouvreuses, les projectionnistes n’étaient pas des professionnels mais des jeunes bénévoles du village.

    Puis les changements de mode de vie, l’arrivée de la télévision et des nouvelles normes de sécurité ont eu raison du fonctionnement du cinéma et de l’utilisation de la salle.

    Je suis restée quelques années sans voir personne, puis la salle située sous le cinéma a été restaurée. C’est là que j’ai participé à des mariages, départs en retraite, soirées belote ou loto.

    Ce soir, ce sont de nouveaux bénévoles qui ont mis en place des séances de cinéma en plein air. Les nouvelles technologies ont allégé les structures nécessaires pour une telle soirée. Les images numériques d’un DVD sont émises par le vidéoprojecteur sur un écran mobile.

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     Seul le film a été projeté ce soir, les documentaires font maintenant l’objet d’un festival. Comme à chaque fois, tout le monde n'a pas perçu le film de la même façon. Autour d'une collation où figurait en bonne place une soupe, cette fois de fanes de radis, les conversations sont allées bon train

    La soirée « Ciné soupe » se termine, il est l’heure pour les organisateurs de rentrer les chaises.

    La voix forte d’un organisateur se fait entendre :

    « Je pense qu’il est temps de se séparer de cette vieille chaise bancale. »

    C’est alors qu’une main ferme m’a saisi et jeté dans la benne à ordures. C’était MA dernière séance mais les projections continuent...

    Blagnac 25 septembre 2013

    Chantal Defour

  • La vache

    La vache :

    Il y a quelques jours, dans un super marché du Cheylard (Je n'écris pas Super U car je serais obligé de nommer également inter-marché) j'ai rencontré une vache. J'ai naturellement était surpris, comment ne pas l'être ?

    Alors bien sûr je lui ai demandé ce qu'elle faisait là. Elle venait acheter du lait ! De plus en plus étonné, je lui ai dit : « Vous, une vache, acheter du lait ? » « Et bien oui » me dit-elle « Pour ce prix là, je ne peux pas en faire moi même ! »

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    (Je dois avouer que je n'ai pas inventé cette histoire, mais que je l'ai empruntée à un humoriste Allemand)

    François