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ruedespuces - Page 112

  • ruedespuces n°38

    Janvier 2022

  • Editorial

    A la recherche d'un sujet pour ce premier éditorial de l'année, je demande conseil à une amie: « Cherche un truc positif ! » me répond-elle. Bonne idée. Ce ne doit pas être trop difficile dans l'époque passionnante que nous vivons. Je ne parlerai donc ni de covid, ni d'élection, ni d'école, ni des prix qui augmentent.

    l'air est frais mais le soleil est là, Les jours s'allongent, on se rapproche du printemps, plus que 58 jours.

    On pourrait aussi boire pour oublier.

    Mais, peut-être le « truc positif » faut-il le chercher au niveau local. En dehors du fait que nous sommes à Saint-Martin de plus en plus en sécurité ( nouvelles règles de circulation ou installation de caméras) bien que la crise sanitaire restreigne les associations dans leurs activités (des assemblées générales sont annulées), celles-ci n'ont pour la plupart, rien perdu de leur dynamisme. La date du prochain festival de musique est déjà fixée, la boutique du comité des fêtes sur la place change de décoration au grès des saisons, l'association « Les bouchons » s'active, le secours catholique est plein de projets, l'ASS continue ses compétitions. L'organisation pour la vaccination à la salle des fêtes est un succès dont beaucoup de villes ou villages pourraient prendre exemple. De plus, le site internet de la mairie a fait peau neuve et le blog « ruedespuces » continue en télétravail à trouver chaque mois des sujets d'articles.

    Et puis, il y a l'amour, l'amitié, la musique, les livres et le bruit de la rivière.

    Dans ce numéro : Un article politique, un qui pose la question de l'espoir ou du désespoir, un sur une information étonnante, un article dans la suite de la série sur le tourisme, un comparatif entre les communes de Saint-Martin et du Cheylard et une recherche sur l'origine du plan d'eau et du camping.

     

    l'équipe de ruedespuces vous souhaite une bonne lecture ainsi qu'une bonne année 2022.

     

    François Champelovier

  • Le Monsieur de la tour

    Après Paris, après Berlin, Yves Oppenheim avait décidé de se retirer à la campagne. Il voulait trouver, dans un village près de la nature, une grande maison afin d'avoir de la place pour ranger tous ses tableaux et pour pouvoir y travailler. C'est sur l'ancien moulinage de Marc Poncet à Saint-Martin-de-Valamas que son choix s'est porté.tour de la varenne.jpg La tour faisant partie de ce bâtiment appartenait au château de la Varenne qui date du IVème siècle, certains habitants ne connaissant pas son nom parlait de Yves en le nommant « Le monsieur de la tour ».

    Nous sommes quelques-uns à avoir eu la chance de le fréquenter. A la Glycine le matin, en buvant le café on appréciait son humour, sa simplicité, son immense culture autant sur l'histoire, sur le cinéma , sur la littérature et bien sûr sur l'art. Il avait également rejoint notre groupe d'amis qui depuis des années avons l'habitude de nous retrouver après le marché du jeudi pour un repas convivial.

    Yves avait vécu de nombreuses années à Paris où il avait fréquenté nombre de personnes célèbres des milieux de l'art, de la mode ou du cinéma. Il lui arrivait au détour d'une conversation d'évoquer d'une façon naturelle tel ou telle « vedette » de la même façon que nous même nous parlons de notre voisin. Aussi, il nous arrivait de lui faire part de notre étonnement de voir comment il avait l'air heureux de se trouver en notre modeste compagnie 

    Il aimait aussi les randonnées que nous lui faisions faire dans nos montagnes Boutièroises. Il avait un très mauvais sens de l'orientation mais, s'il nous arrivait de nous tromper de chemin, c'est lui qui prenait les affaires en main, nous entraînant (on ne pouvait quand même pas le laisser partir tout seul) dans des endroits improbables ! Ses avis sur les gens étaient très tranchés et surtout sur ses collègues artistes. Il était très critique sur la politique culturelle actuelle, reprochant à la France de ne pas assez défendre ses propres artistes.

    Il a affronté la maladie avec courage et jusqu'à la fin, malgré d'intenses douleurs, il ne s'est jamais plaint, se faisant seulement du soucis pour son jeune fils.

    Saint-Martin-de-Valamas peut s'enorgueillir d'avoir eu pour habitant de 2016 au 2 Janvier 2022, cet artiste reconnu.

    Yves a fait partie dès le début du comité de rédaction de « ruedespuces ». Il nous faisait part de ses conseils et de ses critiques.

    Salut l'ami. Salut l'artiste.

     

    Yves est né à Madagascar en 1948. Il a suivi sa scolarité à Marseille et à 20 ans, il est parti à Paris pour se former aux métiers artistiques. Après avoir cherché sa voie parmi les différentes formes d'art il s'est installé à Paris comme peintre à partir de 1983 puis à Berlin en 2001. Il a exposé à Paris, Bruxelles, New-York, Lisbonne, Athènes, Genève et Berlin. On peut voir ses œuvres au Musée d'art moderne de la ville de Paris, au Centre Pompidou, au Carré d'art à Nîmes aux FRAC de Paris et de Montpellier, au Musée des Beaux Arts à Dole et au Musée de Châteauroux.

     

    En 2021, il a fait son entrée à l'Elysée ! En effet, Brigitte Macron ayant décidé de changer la décoration a fait enlever les tapisseries existantes (qui sentaient le tabac) pour les remplacer par des tapisseries contemporaines. Dans le salon Cléopâtre une tapisserie des Gobelins a été remplacée par « une œuvre de Yves Oppenheim qui fait écho au tapis à effets graphiques signé Jean-Paul Philippe ».

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    François Champelovier