Il est toujours difficile de trouver un sujet.
Comment font les écrivains devant leur page blanche ? On écrit pour dire quelque chose, pour transmettre une information, une idée, une émotion, raconter une histoire, relater un évènement, décrire un environnement, une situation grave ou comique…
Encore faut-il être lu !
Encore faut-il intéresser ceux et celles qui prendront quelques minutes de leur temps pour lire notre prose, ou nos poèmes.
Interrogé sur ce point, l’animateur de ce blog m’a suggéré de parler de mes vacances à Saint Martin !!!!
Attends un peu ! Comme à l’école ? Comme lorsque le maitre ou la maitresse, après la rentrée des classes proposaient systématiquement de raconter une journée de vacances! …. Je suis sûre que cela parle à beaucoup d’entre vous ( de mon âge en tout cas ! ).
Seulement, le sujet « Saint Martin « est éminemment délicat ! Car quelle position adopter ? ( Surtout pour une « étrangère » ) !!!
Bien sûr, d’aucuns connaissent maintenant mon attachement à ce village, affectif, émotionnel. Je m’y plais, je m’y nourris. J’aime la nature et les gens. J’aime le sens de la convivialité et de l’entraide. On sent en chacun des racines solides, de l’encrage à la terre. Cette vie dans une nature généreuse façonne les êtres et fait de cette « générosité » une marque de fabrique, une caractéristique des plus attrayante et attachante. Et les regards bienveillants, les sourires, les « bonjours » quant on se croise dans les ruelles…
Et puis l’été, il n’est pas rare de trouver devant sa porte un plat de haricots, quelques poignées de petites rates, ou un panier de cèpes et de girolles.
Oui oui ! Mais ….
Ah bon ! Parce qu’il y a un mais ?
Mais bien sûr ! Comme en tout être humain, il y a une face cachée, disons… des petites contradictions qui agacent.
Par exemple ?
Allez ! je me lance ! Et c’est là où je crois que je vais me faire des ennemis, alimenter la rubrique « commentaires ».
Il règne un petit parfum de contestation, de rébellion, de manque de rigueur, de joyeux désordre, où l’on rêve de liberté sans contraintes.
Il n’est pas rare d’entendre de ci de là (aux terrasses de café par exemple), des plaintes sur les incivilités commises par certains, en matière d’occupation de l’espace publique, de propreté ou de gestion de déchets. Mais si l’on fait remarquer qu’il existe des règles et qu’il existe des moyens de les faire respecter, alors là ! Zeus ou Jupiter n’ont qu’à bien se tenir, la foudre s’abat sur votre tête, la victime s’allie au bourreau et l’on vous répond qu’il n‘en n’est pas question, qu’ici ça ne se fait pas, que les gens devraient s’y soumettre d’eux-mêmes. La régulation bienveillante, selon certains, serait un phénomène naturel et spontané. Chacun devrait comprendre, de lui-même, que le « bien vivre ensemble » comporte comme la médaille, deux faces : des droits mais aussi des obligations, à parts égales bien entendu !!! Pauvre Rousseau ! Condamné à errer dans les ruelles de ce village en quête d’adhésion sociale à cette sagesse.
Mais ça, c’est la théorie. Toute droite sortie du siècle des lumières. Car en pratique… Tant que la théorie n’a pas été soumise à l’épreuve des faits concrets, elle n’est pas validée. La démarche scientifique connait bien ce processus. Et là ! ça ne colle pas !!!
Mais bon ! Pas de panique ! Comme toujours, « la mesure » est la meilleurs conseillère. Le bon positionnement se situe au milieu.
Nul doute que ce bourg, d’un peu plus de mille âmes, qui cohabitent « presque harmonieusement de générations en générations, saura continuer à vivre en osmose avec la nature qui l’entoure, dans le respect du vivant afin de conserver ce label que je lui ai attribué : « mon petit coin de paradis » !
Evelyne Chomarat