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ruedespuces - Page 171

  • Cinéma "Le Foyer"

     

    Dans les années 50 -60 le cinéma ‘le Foyer’ occupait une grande place dans la vie de Saint Martin. Il nous a permis de découvrir le 7eme art, d’élargir nos horizons de découvrir des films et partager nos émotions. 

    En fin de semaine on se dirigeait vers la salle du haut du patronage bien emmitouflé l’hiver ou l'été en passant devant les personnes assises devant leur pas de porte. Il y avait 3 ou 4 séances par week end .



    En arrivant à la plaine, l’enseigne au néon faisait briller en rouge le mot ‘Le foyer’ sur la façade du bâtiment.

    C’était  l’association des familles de la paroisse qui gérait cette activité. 

    La programmation était faite en collaboration avec le groupement des cinémas familiaux de Lyon.



    Les bobines de films arrivaient par le train.

    Chaque bobine pesait au moins 3kg et il y en avait 6 ou plus selon les films. Jean Plantier alors limonadier transportait le sac contenant les bobines de la gare jusqu'au cinéma.

    Des bénévoles assuraient le fonctionnement de cette activité.

    Les garçons s’occupaient du bon déroulement de la projection et les filles géraient la caisse, le placement des spectateurs, les contre marque à l’entre-actes, la vente des bonbons et caramels. 

    Le produit de cette vente permettait de faire une sortie annuelle avec tous les bénévoles.



    L'accès de la cabine était extérieur à la salle par un escalier en métal

    Le format des films était de 35mm et les bobines duraient environ 20 minutes.

    La projection devait se faire avec soin à cause des risques d’incendies.

    Il y avait 2 projecteurs qui fonctionnaient alternativement. La lumière était produite par un arc électrique entre 2 électrodes en charbon dont il fallait surveiller la position et la changer fréquemment.

    Afin de ne pas avoir de coupure de séance il fallait :

    - surveiller l’annonce du changement de bobine : 2 marques en haut à droite de l’image

    - lancer le second appareil avec la bobine suivante.

    - préparer le premier appareil si nécessaire avec une nouvelle bobine pour continuer la projection.

    - ré-enrouler le film afin qu’il soit en bonne position pour la projection suivante.

    Quelquefois le film cassait et la salle était rallumée pendant que le projectionniste enlevait les bobines, recollait la pellicule  et remettait l’appareil en état de marche. Ces manipulations étaient délicates à cause des produits inflammables utilisés et se faisaient sous les rumeurs de la salle ….

    Les séances commençaient par un documentaire  puis les actualités de « Pathé »et les réclames « cinéma et publicité »  Jean Mineur.

    Puis venait l’entre-acte au son de la musique de quelques 45 tours : Dalida…

    Il était possible d’aller chercher des friandises chez Madame Chirossel dont l’épicerie restait ouverte pour l’occasion ou de se désaltérer aux cafés Blanc et Mathon.



    Ci-dessous la liste des premiers films présentés à saint Martin :


    Bien d’autres films ont marqué les uns ou les autres : Le silence de la mer, les SISSI , Ben-Hur, Laurence d'Arabie, Mon oncle ….

    En novembre 53 un incendie a endommagé la salle de cinéma. Le chauffage était assuré par un poêle.  

    Les évolutions techniques ont nécessité la modification des appareils pour les films panoramiques puis en 1960 l'installation du cinémascope.

    Puis la télé est arrivée…



    Les recherches m’ont permis de voir que les femmes avaient une part active importante dans l’association des familles qui s’occupait de ‘l’entretien des écoles libres de l’organisation de cours d’enseignement ménagés ou agricole, de toutes œuvres particulières sportives, d’activités sociales, religieuses et morales, de cercles d’études, de séances récréatives, artistiques théâtrales, de séances de cinéma, bibliothèque, patronage, colonies de vacances, d’assistance et d’entraide. ‘

    Il est signalé dans les statuts que les femmes peuvent faire partie du bureau. Ce qui était réalisé dès l’année 48 comme en témoigne les documents si dessous :




     

    Ce n'est pas le projecteur de Saint Martin mais on peut voir le principe de fonctionnement

    Chantal Defour (Sabatier)

  • Je n’sais pas vous, mais moi…

    J’avais pensé écrire un petit billet sur le » couvre-feu « à Paris ( locution guerrière plus percutante  que « confinement partiel »), le passage de « Il est cinq heures Paris s’éveille » à « Il est vingt et  une heure Paris sommeille ». 

    Je vous aurais parlé des terrasses encore bondées à 20h45, de cette jeunesse insouciante,  parlant et riant à gorge déployée à quelques centimètres les uns des autres. J’aurais décrit les rues se vidant de leur circulation à 20h55, avec ses véhicules filant à vive allure  vers leur destination, en espérant que la maréchaussée ne dégaine pas son 135€.  Cendrillon s’était faite « sucrée » sa permission de minuit contre une raccourcie de trois heures,  histoire de réduire sa « teuf » chez le prince charmant à une peau de chagrin ! Trois petits tours et  puis s’en vont, pas le temps de tomber amoureux qu’elle est déjà repartie ! 

    Mais voilà, le virus en a décidé autrement.  

    Alors, second confinement ou deuxième confinement ? 

    J’entends déjà le débat des puristes. Il est généralement admis qu’un second confinement  laisserait supposer qu’il n’y en ait pas d’autres, en tout cas pas pour l’instant, et que pour un  deuxième confinement l’énumération pourrait continuer. 

    D’ailleurs cette dernière option est envisagée par les experts scientifiques, les fameux qui savent  tout à titre individuel mais qui ne sont d’accord sur rien à titre collectif ! 

    Quoiqu’il en soit, tu es autorisé à bosser, à aller à l’école, et en dehors de ça, tu restes bouclé  chez toi, sauf attestation dérogatoire de sortie. 

    Mais comme le gouvernement a trouvé que nous avions bien acquis les compétences nécessaire  au remplissage de ladite attestation lors du premier confinement, cette fois il met la barre plus  haut et nous contraint à trois documents. 

    Ah ! Mes pauvres neurones ! Il leur arrive parfois de se faire des noeuds. 

    Imaginez… Sachant que vous rentrez chez vous après votre journée de travail (parce que votre  activité de vous permet pas de télé-travailler), qu’au passage vous récupérez vos enfants à  l’école, que vous vous arrêtez chez le boulanger pour acheter du pain et que vous portez une  baguette à votre belle-mère qui elle ne sort pas, parce qu’elle est une personne à risque. Combien  vous faudra-t-il d’attestations et combien de cases cocherez-vous ? C’est à vous ! Vous avez  quatre heures !!! 

    Nous nous retrouvons de nouveau avec la laisse sur le cou, sortie autorisée à un kilomètre autour  de chez soi et pendant une heure !  

    Il aurait fallu que la marraine de Cendrillon aille cueillir la citrouille au fond du jardin et l’évide,  attrape six souris, un gros rat et une ribambelle de lézards pour transformer tout ce beau monde  en un carrosse doré avec chevaux gris pommelé, cocher et laquais, qu’elle déguise sa filleule en  sapin de noël, que celle-ci aille à la fête et en revienne, le tout en une heure ! Et à condition bien  sûr que le palais du prince soit à moins d’un kilomètre de la chaumière au fond des bois !!! 

    Allons ! Cessons ces sarcasmes et sachons faire preuve de civisme! 

    Beaucoup de gens souffrent dont les petits commerces… Mais là encore, il y a de quoi  s’interroger. 

    Dans les vitrines des magasins de mon quartier, je vois fleurir les pancartes : « Ici,  click&collect » ???? Je connaissais l’unité de temps, de lieu et d’action dans les pièces de  théâtre, et il me semblait que l’unité de langue allait de soi !!! Ce n’est même pas un anglicisme.  On pourrait traduire par : »cliqué collecté ou cliqué retiré ». Mais cliquer (ou encore mieux clicker  comme je l’ai trouvé) ça veut dire quoi ? Un petit bruit sec, celui de la touche qui s’enfonce dans  la souris, qui déclenche un programme sur l’ordinateur, lequel génère une action, celle de  commander un produit ou service. Et collecter ? On collecte plus communément de l’argent qu’un  objet.  

    Et que d’opérations invisibles entre le moment où vous cliquez et le moment où vous collectez!  Les bugs (oups les erreurs) dans les processus, ça existe.  

    Par exemple, la marraine de Cendrillon avait cliqué au moyen de sa baguette magique sur des  escarpins Louboutin et elle a collecté une paire de charentaises ! Ce qui au passage n’a pas eu  l’air de déranger le prince qui arpenta le royaume en tous sens pour retrouver l’heureuse  propriétaire desdites pantoufles. 

    Bon vous l’aurez compris, je suis d’humeur belliqueuse. 

    Alors, je n’sais pas vous, mais moi… Ca y est, c’est décidé… J’ai décidé d’attaquer la lecture de  Proust, histoire de voir si le temps passé en confinement c’est du temps perdu ou du temps  retrouvé !!! Et pas dans la collection La Pléiade, non ! … En remote loading sur mon smartphone,  avec mes écouteurs airpod et en son dolby 2.0 !!!! 

    Citadinement votre. 

    Evelyne Colloud-Chomarat

  • Une histoire du pont Courion !

    L’actualité du moment ne manque pas en sujets brûlants ou prégnants, mais c’est finalement une suggestion de François, le sujet de cet article, un sujet assez banal mais qui a son histoire : le pont Courion.

    Un pont bizarre, flanqué là au-dessus de l’Eysse, un affluent de l’Eyrieux, et qui résiste aux crues lors des épisodes dits Cévenols !

    Mais est-ce vraiment un pont ou une passerelle ?

    Cet ouvrage dénommé localement « pont Courion », est connu de quelques Saint-Martinois. Pourtant, si proche et si visible, il suffit de se pencher de quelques fenêtres du bourg pour l’apercevoir au bas du Village de Saint-Martin. 

    Par le passé, ce pont desservait des terres agricoles exploitées sur sa rive droite, à proximité du bourg.

    Dans les années d’après-guerre, les années sixties, il permettait d’enjamber l’Eysse pour aller suivre un match de football en talons aiguilles au pré rond (le pré de M Laurent, industriel dans le textile).

    Aujourd’hui, les Saint-Martinois l’empruntent toujours pour réaliser leur jogging, pratiquer le VTT, cultiver un jardin, élever quelques moutons, aller faire brouter quelques chèvres, couper du bois, aller à la pêche si tant est qu’il y ait encore du poisson, se promener ou flâner. 

    En été, certains empruntent la même calade défoncée qui mène tout droit au pont, et vont rafraîchir leurs pieds ou vont piquer une tête dans un trou d’eau, malgré la rareté de celle-ci en période estivale.

    Au court de l’année, les enfants du centre aéré le traversent pour aller jouer dans les prairies avoisinantes ou, à l’automne, goûter les châtaignes cuites au feu de bois, sur cette rive droite de l’Eysse. 

    Si peu s’intéressent à son nom, car il est nulle part indiqué, désigné, sur aucune carte, sans signalétique, seule la carte IGN mentionne son altitude de 523 m mais ne le nomme pas. De même sur les cartes postales anciennes que j’ai pu consulter (le quartier a très peu été photographié) le pont reste invisible. N’en vaut-il pas la peine ?

    Ci-dessous, le quartier Sauvayre et sa calade représentés sur carte Napoléonienne de 1840

    plan pont courion.jpg

    Pour tout cela, j’ai voulu connaître un peu mieux son histoire et c’est ainsi que je me suis rapproché de Pierre Moulin qui a construit la troisième pile du pont et son dernier tablier, dans le courant de l’année 1990. 

    Pierre qui est un ancien entrepreneur de maçonnerie m’a reçu chez lui, ce 07 novembre 2020. Nous nous sommes installés sur sa terrasse qui offre une très belle vue sur le bourg, car le temps était clément par le vent qui avait viré au sud. C’est un artisan qui sait l’art de la maçonnerie. Il a à son actif plusieurs maisons du village et alentour.

    Tout de suite, Pierre s’est souvenu de ce qu’était le pont à son début, de ce que l’on pouvait dire à une certaine époque, de ce que la mémoire retient. 

    Ce pont était, me dit-il, initialement une passerelle, qui permettait de franchir, à sec, l’Eysse. Les gens du Bourg, allaient cultiver leur jardin et/ou amenaient les bêtes, sur sa rive droite. Depuis quand était-elle là ? il reste difficile de le dire mais cette pratique était bien souvent utilisée à d’autres endroits.

    A cette époque, les terrains étaient dégagés, organisés en terrasses, une béalière permettait l’arrosage des prés et des jardins. Dans ce quartier, il en existait d’ailleurs sur chacune des rives, elles devaient se partager l’eau à égalité sur ce que prenait la première.

    Des maisons, aujourd’hui en ruine, étaient implantées sur le flan de la montagne, et les propriétaires d’alors cultivaient les céréales. Quand leur production était insuffisante sur leur terre, ils venaient se ravitailler au Bourg en franchissant la passerelle et rendaient cet emprunt l’année suivante.

    Cette passerelle était constituée, selon toute vraisemblance, de rondins de bois maintenus ensemble. Elle était arrimée à un bord, coté Bourg, et s’effaçait lors des crues Cévenoles. Les villageois réinstallaient la passerelle à l’aide de cordages lorsque la situation redevenait normale. 

    En 1935, un cordonnier, nommé M Courion, qui habitait le bourg, vint se plaindre à la Mairie auprès du Maire, Clément Ribes (mandat de 1935-1944), pour lui demander un pont en béton en lieu et place de la passerelle.

    Son motif était qu’il cultivait un jardin situé sur la rive droite juste en face de la passerelle, et qu’un pont faciliterait la traversée de l’Eysse. D’où le nom de ce pont qui lui a été attribué.

    C’est ainsi que la Mairie fit construire le premier tablier du nouveau pont !

    Celui-ci est fixé sur la culée de la rive gauche, un mur de soutien des terres. A l’autre extrémité, il est solidement relié à une pile encrée sur le rocher, existant à cet endroit. Ce premier tablier est constitué de béton vraisemblablement armé enserré par deux IPN métalliques installés sur sa longueur, bien visibles encore aujourd’hui. Un deuxième pilier et son tablier furent construits également et prolongèrent le pont.

    Viendra ensuite dès l’année 1990, sous le mandat du Maire Régis Fayard (mandat de 1977-1995) la construction d’un troisième pilier et de son tablier. Cette construction s’ avérera plus délicate, car le rocher ne put être trouvé et une embase particulière de ce nouveau pilier fut réalisée.

    Plus récemment, et suite à l’agression d’une crue ravageuse, le terrain de la rive droite fut emporté pour partie, l’eau ayant excavée le sol meuble, composé de gravier et de pierres roulées certains diraient « le chauvert ». Des travaux de rebouchage furent à nouveau entrepris.

    Ci-dessous, le pont Courion lors de la crue du 19 octobre 2019

    pont courion alain.jpg

    Puis fut décidé une nouvelle fois, le prolongement du pont qui consista à remplir de béton l’excavation formée par une nouvelle crue. Mais du même coup, ce prolongement différait du principe de construction du pont : un pilier et un tablier. Ainsi, ce prolongement n’autorise plus le passage de l’eau lors d’une crue, mais constitue un barrage. Ainsi, les prochaines crues iront certainement rechercher plus loin encore la zone de plus faible résistance.

    En résumé, que peut-on dire de ce pont submersible qui a tenu 90 ans ?

    Ce pont en béton est implanté sur sa rive gauche sur du rocher, stable, et sur sa rive droite sur une zone meuble, instable. L’ensemble tient, mais nécessite des travaux de rénovation réguliers après le passage des crues. 

    Lors des crues, ce pont est submergé et devient inutilisable, infranchissable. L’eau s’écoule par-dessus et par-dessous les tabliers. Le lit de la rivière vient flirter avec les terrains agricoles. 

    Les IPN qui composent les travées absorbent les chocs causés par les blocs de pierre qui roulent dans le courant torrentueux. Aujourd’hui, les arbres deviennent néfastes pour ce pont et au-delà, pour tous les ponts et les ouvrages d’art.

    Ce pont en béton reste jeune, né en 1930, il n’a pas 100 ans. On ne peut donc lui attribuer sa tenue pour une crue millénale. 

    Le pré rond, proche de ce pont, est un no man’s land aujourd’hui, le bois a été coupé, les buissons gagnent. Il offre un très beau point de vue sur le village.

    De ce bel endroit accessible avec le pont Courion n’y aurait-il pas de projets ? Serions-nous endormis ? empêchés que nous sommes entre budget insignifiant et pessimisme ambiant. 

    Nous souhaitons accueillir du tourisme, donner envie de rester dans ce pays. Mais que proposons nous à ces gens d’ailleurs et à nous même ?

    Pourquoi ne pas imaginer un aménagement discret, simple, correspondant aux besoins du moment, pour cette nouvelle génération de jeunes tournés vers la nature comme de ces seniors en quête de tranquillité.

    Un lieu où l’on pourrait s’activer, faire du sport de plein air, comme établir un parcours sportif dédié, une aire de skateboard, ou encore une zone de cyclo-gym, et pourquoi pas une promenade au bord de l’eau pour les rêveurs.

    Examiner sa faisabilité au regard des crues possibles et des aspects techniques, du budget à obtenir. Sans oublier d’intégrer les chemins dédiés piétons et cycles qui existent déjà et que l’on nomme comme par désenchantement « les chemins oubliés ». 

    Terminer sur une note d’espoir, n’est-ce pas beau ? une façon comme une autre de justifier ce pont Courion, de son utilité ! 

    Je remercie bien amicalement, Pierre, pour sa contribution.

    A Saint-Martin de Valamas, ce 08 novembre 2020. Confiné.

    Texte écrit et illustré par Alain Roméas

     

    Pont Courion après la crue

    pont courion apres crue.jpg

    Pont Courion après réparation

    pont courion repare.jpg

    Ces deux photos ont été prises par François Champelovier