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ruedespuces - Page 221

  • Drôles d'expressions !

                 

    Tous, nous connaissons et employons ces expressions bien françaises (Faire la manche, ramener sa fraise,etc.) qui, si elles sont savoureuses, restent quand même curieuses , voire étranges. Eh bien, bonne gens, réjouissez-vous : dans les lignes qui suivent, le mystère sera levé sur certaines d'entre elles et notamment sur leur origine.

    NE PAS ÊTRE DANS SON ASSIETTE : Pas de rapport avec l'ustensile de cuisine. L'expression fait référence au fait d'être bien assis (assise ou assiette) c'est-à-dire d'être à l'aise. Ne pas être dans  son assiette, c'est donc être déstabilisé, mal à l'aise.

    FAIRE BONNE CHERE : « Chère » vient en réalité d'un mot grec, « kara », qui signifiait « tête ». faire bonne chère à quelqu'un, c'était donc lui offrir un visage souriant, bien l'accueillir, et lui offrir un bon repas. Sans doute par rapprochement avec « chair », seul le sens de « bien manger » a été conservé.

    FAIRE CHOU BLANC : L'expression vient d'un jeu de quilles, où l'on disait faire « coup blanc » lorsqu'on n'en renversait aucune. Elle a dérivé vers « choup blanc « ( par prononciation régionale)  puis finalement vers « chou blanc ».

    EN SON FOR INTERIEUR: « For » vient du latin « forum », la place publique, qui a parfois pris le sens de tribunal ecclésiastique. Le « for intérieur » était la conscience, par rapport au for extérieur, qui était la justice humaine.

    IL Y A BELLE LURETTE : Vient de heurette « petite heure ». Il y a belle heurette, puis « belle hurette signifiait « il y a une belle petite heure, dont le sens a dérivé vers « il y a un petit bout de temps » puis a été découpé par agglutination en « belle lurette ».

    AVOIR MAILLE A PARTIR AVEC QUELQU'UN : La « maille »désignait une petite pièce de monnaie et l'expression originelle était « maille à départir » c'est- à dire  à partager (sens premier de partir). N'avoir qu'une maille à partager, c'était être assuré de disputes , de chamailleries. C'est le sens qu'a conservé l'expression aujourd'hui.

    TOMBER DANS LE PANNEAU : ce panneau-là était, à la chasse, une espèce de filet, formé de  plusieurs pans de maille, d'où son nom. On comprend ainsi pourquoi l'expression signifie « tomber dans le piège ».

    MENER UNE VIE DE PATACHON : un patachon était le conducteur d'une « patache », diligence de mauvaise qualité,cahotante et bringuebalante. De plus, le conducteur était souvent soupçonné d'abus de boisson. Une vie de patachon, c'était une vie de piètre qualité, irrégulière. C'est encore le sens de l'expression aujourd'hui, même si elle tend à tomber en désuétude.

    PRENDRE SON PIED : Au XIX° siècle, ce « pied » désignait la part de butin dans l'argot des truands. En avoir son pied, c'était en avoir sa part, son compte, être satisfait. De nos jours, l'expression a dérivé vers prendre du plaisir.

    A LA QUEUE LEU LEU : Leu, c'est le loup. La signification de l'expression était «  à la queue du loup, un loup » pour désigner une file ininterrompue.

    PASSER A TABAC : Rien à voir avec l'herbe à fumer.L'origine est à trouver dans le verbe « tabasser » (frapper quelqu'un). On comprend alors mieux le sens de l'expression qui devrait s'écrire avec S et non pas C.

    De même, « faire un tabac » pour un spectacle, c'est avoir du succès. Tabac,donc tabas doit alors se comprendre dans le sens de frapper dans ses mains, applaudir.

    SEMER LA ZIZANIE:La zizanie  était le nom d'une graminée sauvage, considérée comme une mauvaise herbe. Semer la zizanie, c'était donc semer de mauvaises graines, des germes de désordre dans les champs.L'expression a dérivé dans le sens de semer des graines de discorde dans les relations humaines.

    DES ESPECES SONNANTES ET TREBUCHANTES : Autrefois, la frappe des pièces de monnaie n'était pas normalisée comme aujourd'hui. On vérifiait leur composition métallique (or, argent...) en les faisant s'entrechoquer ou « sonner », et leur poids à l'aide d'une petite balance appelée « trébuchet ». D'où les espèces (pièces) « sonnantes «  et « trébuchantes ».

    TOMBER DANS LES POMMES : En fait, viendrait du verbe « se pâmer »( s'évanouir), tomber en  pâmoison. Incompris, le mot « pâmes » a été transformé en « pommes » !

    ETRE QUITTE : quitte vient du latin « quietus »(tranquille), qui a aussi donné « quiétude, inquiet. De même , dans RESTER COI, « coi » a la même origine.

    AVOIR LA BERLUE : « Berlue » vient de l'ancien verbe français «  belluer » (éblouir)



    Paul HYGLOTT

  • Des oiseaux et des arbres

    Dans le cadre du mois du documentaire, l'Assoc'active a projeté le 23 Novembre le film «  Le temps des forêts » de François-xavier Drouet. Ce film a été récompensé par le grand prix à la semaine de la critique au festival de Locarno.

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    Dans un autre article de ce blog on peut voir une carte postale de St Martin prise au début du siècle dernier (trouvée par Chantal Defour) On remarque, comme sur toutes les cartes postales de cette époque, que notre secteur était très peu boisé. Il en allait de même pour la plupart des régions de France . Le film montre comment dans le Limousin, les Landes, le Morvan et les Vosges les forêts de Douglas ont envahi les territoires, plantées pour des raisons principalement industrielles parce que cette espèce pousse vite. Ainsi, ces mono-cultures représentent un modèle agricole intensif destiné à être compétitif . On utilise engrais et pesticides, on ne laisse pas aux arbres le temps de grandir et on exploite les forêts à l'aide d'engins de plus en plus lourds.

    Normalement, dans une forêt avec une variété d'essences, les feuillus avec la décomposition de leurs feuilles aident à la formation de l'humus. Dans les plantations de douglas les aiguilles forment un tapis sur lequel n'existe aucun monde vivant : pas d'insectes ni d'oiseaux. Le film donne la parole à des employés de l'ONF. Ceux-ci ne sont pas satisfaits de cette situation, ils ont été formés pour que la forêt se renouvelle naturellement et non pour qu'elle devienne une activité industrielle où la compétition est la règle.téléchargement (4).jpg

    Ce documentaire est un parfait exemple de ce qu'est notre société. La consommation, la compétition, la rentabilité, la croissance sont les maîtres mots. Un exploitant d'une forêt de douglas est interrogé dans le film, il a l'air de regretter qu'il n'y ait pas d'oiseau dans ses plantations, mais, entre les petits oiseaux et le fric, il faut choisir n'est ce pas ?

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  • La pensée du mois

    Face au monde qui bouge, il vaut mieux penser le changement que de changer le pansement.

    Francis Blanche

                                     Fin du numéro 14