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ruedespuces - Page 30

  • Crépuscule d'automne

    L'averse vient jouer du tambour sur la vitre.

    Le songe se marie avec le feu de bois.

    C'est l'automne qui naît en pays vivarois,

    Mélancolique et beau comme un dernier chapitre.

     

    Malgré l'épais rideau, pénètre un vent coulis

    Dans la chambre où s'attarde, amère, inoubliable,

    Une odeur de forêt, de mélèze ou d'érable

    Et de bolet narquois caché dans le taillis.

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    L'heure est elle au retour du passé qu'on regrette ?

    L'ombre s'étend déjà sur le parc endormi,

    Et le visage aimé d'un parent, d'un ami,

    Apparaît, lumineux, dans mon âme inquiète...

     

    Pourquoi ces écoliers en galoches de cuir

    Dont la bise d'antan gonfle la pèlerine,

    Reviennent-ils ce soir, dévaler la colline

    Où pousse à chaque pas l'herbe du souvenir ?

     

    Détournant mes regards, un joyeux reflet danse

    Sur le cadre sculpté d'un vieux portrait rêveur

    Où sous son chapeau noir, exaltant sa pâleur,

    Une blonde sourit avec indifférence...

     

    Hélène Cheynel   "L'herbe du souvenir"

  • "Auprès de mon arbre" ou "Comment envisager la mort autrement?"

    Nous sommes en 1980 en Allemagne, c'est le début de l'automne. Mon ami français et moi sommes invités pour prendre le café chez un couple d'amis plus âgés que nous.  Nous ne pouvons pas y aller sans un petit cadeau. J'opte pour des fleurs, un très beau bouquet qui contient  - des chrysanthèmes. Chose tout à fait normale pour les Allemands. Mon ami s'exclame : " Mais nous ne sommes pas en novembre! Et nous ne pouvons pas offrir des fleurs de la mort à un couple âgé !"
    Voilà ma première rencontre avec des rites funéraires français et un peu plus tard, je découvre les cimetières "lambdas" de mon nouveau pays.
    ( Je connaissais déjà le cimetière du Père Lachaise à Paris).

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    Chaque pays,  même chaque région a sa façon de vivre et de s'occuper de ses morts. A une époque, on ne se posait pas de questions, c'était la même façon de faire pour ceux qui venaient de la même communauté, rituel qui rassurait en quelque sorte face au seul élément commun à tous mais pas accueilli avec la même sérénité par chacun.

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    Cimetière norvégien

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    cimetière juif

    Aujourd'hui, les choses changent. Nous avons le choix entre plusieurs options, et il y en a toujours d'autres qui se pratiquent ailleurs, qui touchent certaines personnes au point de vouloirs les "importer" chez elles.

     En voici une qui nous vient depuis peu d'Allemagne où elle fait partie depuis assez longtemps des coutumes : enterrer l'urne avec les cendres auprès d'un arbre dans une zone destinée à cela.

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    En Alsace, cette pratique est proposée maintenant dans la commune de Muttersholz. Des petites plaques dans une forêt communale sanctuarisée rappellent les noms des personnes qui ont fait ce choix.
    A Schiltigheim, on a planté des arbres sur le terrain du cimetière existant pour créer ce nouveau type de forêt .
    La ville de Nancy veut même créer une forêt de 6000 m2 où les cendres pourraient être enfouies gratuitement mais sans petite plaque commémorative. Cette forêt serait destinée au recueillement mais aussi à la promenade.

     De plus en plus de personnes aiment l'idée de trouver leur dernière demeure dans la nature et non dans un caveau bétonné ou dans un colombarium.
    Plus d'entretien, plus de fleurs - ni des vraies ni en plastique. Gain de place face à l'afflux des générations baby-boom.

     Mais ce n'est pas que cela: C'est aussi le fait de lier le vivant et la mort. Nous faisons partie de la nature où la vie et la mort sont un tout. L'homme d'aujourd'hui dans le cadre de la vie moderne a du mal à ne pas compartimenter: les jeunes d'un côté, les vieux de l'autre; le collège est séparé du lycée ; il y a les quartiers des riches et celui des pauvres et j'en passe. Sous les arbres par contre, la vie et la mort ne feront plus qu'un dans un respect mutuel.

    La magnifique nature autour des villages comme Mutterholz invite à la réflexion. Celle de Saint Martin n'est pas moins belle. Je serais heureuse de trouver ma dernière demeure auprès d'un arbre dans ce paysage autour du village que j'aime tant. Je me sentirais beaucoup moins à  l'étroit .

    Christiane Behnke

  • La ZAN attitude

    En Ardèche, dans nos montagnes, où l'on a le temps de se livrer à la méditation, on connait la zen attitude. Nos gouvernants qui ne sont certainement jamais venus dans notre beau département viennent de nous inventer la ZAN attitude. On vous explique :

    L'Etat a fixé pour 2050 un objectif de « Zéro Artificialisation Nette » ZAN  qui demande aux territoires, communes, départements, régions de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020.

    Dans un article du mois d'octobre du Dauphiné Libéré, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes faisait part de son désaccord avec cette loi ZAN qui selon lui  :  « confisque les prérogatives des maires ». Quelques temps auparavant il avait menacé de ne pas l'appliquer dans sa région ! (Ce qui, pour un prochain candidat à la présidence de la république peut poser question).

    Issue du « Plan Biodiversité » de 2018 et repris par la Convention citoyenne en 2022 cette loi consiste à réduire au maximum l'extension des villes en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles. Il est en effet certainement utile de freiner la bétonisation afin de laisser encore un peu de place à la nature car chaque année, la France perd 20 000 à 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sous la pression des activités humaines : Étalement des villes, développement d’infrastructures. L’artificialisation des terres est l'une des causes de la perte de la biodiversité.

    Mais, une telle loi prise à l'échelon d'un pays, pensée surtout pour empêcher l'extension des grosses agglomérations, semble ne pas prendre en compte le besoin de petites communes à la demande de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises ou de nouveaux commerces.

    Il suffit de se promener dans nos vallées, dans nos montagnes pour découvrir dans beaucoup d'endroits des restes d'habitations qui sont les témoins d'une époque où notre région était beaucoup plus peuplée qu'aujourd'hui (voir l'article suivant sur les volcans d'Auvergne). Nous avons dans ce blog, plusieurs fois évoqué les pertes de population dans nos villages ou nos hameaux. Il suffit par exemple de savoir qu'au Sarret où seulement deux maisons sont actuellement habitées alors qu'au début du siècle dernier il y avait une centaine d'habitants ou qu'il y a quelques années le village d'Arcens avait encore deux écoles. On a ainsi plutôt l'impression que dans nos communes, pendant des décennies l'homme (et la femme bien sûr) a restitué à la nature beaucoup plus qu'elle ne lui avait emprunté. Dans la périphérie autour de Saint-Martin, de nouveaux quartiers ont vu le jour (La Teyre, les Horts), mais si on compare le village aujourd'hui avec des cartes postales datant d'une centaine d'années on peut s'apercevoir que peu de place a été prise sur la nature et que, au contraire c'est aujourd'hui beaucoup plus boisé.

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    A l'heure où l'on parle de la désertification des campagnes, comment peut on prendre des décisions pareilles? Si nous ne voulons pas que nos villages meurent, il vaudrait mieux qu'on nous permette d'attirer quelques industries, au lieu de nous faire appliquer des lois qui sont faites pour freiner l'extension des villes. On aurait donc envie de leur dire à ces zénarques qui nous gouvernent : S'il vous plaît arrêtez vos zanneries ! Peut-être leurs parents n'ont pas eu l'occasion de lire le livre de Michel Desmurget (Voir "J'ai lu")

    Bon, on a encore le temps, c'est pour 2050 ! Mais il va falloir quand même en tenir compte dans la prochaine élaboration du PLU (Plan Locaux d'Urbanisation) qui doit être mis à jour dans les deux prochaines années. A moins qu'entre temps Laurent Wauquier soit devenu président de la République.

    François Champelovier