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ruedespuces - Page 34

  • Le piéton des villes et le piéton des champs

    Pour se rendre en centre-ville

    Un piéton des villes

    Marchait tranquillement sur le trottoir

    Arrivé à une intersection de rues

    Il faillit se faire renverser

    Par une trottinette électrique

    Circulant sur le trottoir

    Bon se dit-il

    Tu as eu chaud

    Fais attention à tes abattis

    Puis, sereinement

    Continua sa route.

    Arrivé à un autre carrefour

    Cette fois,

    C’est un cycliste dopé à l’électricité

    Circulant sur le trottoir

    Qui faillit le renverser

    Ce n’est pas mon jour 

    Pensa-t-il, fais attention à tes vieux os !

    Que de risques tu prends

    En circulant pédestrement 

    Sur les trottoirs des rues de ta ville.

    Des dangers que ne connait pas 

    L’heureux piétons des champs !

    « Circulations douces ! »

    « Circulations douces, »

    « Mon c.. »

    Aurait dit Zazie 

    Si, 

    Au lieu de prendre le métro, 

    Elle avait circulé à pied !

     

    Alain Amsellem 

    Avec le secours de Jean de La Fontaine et de Raymond Queneau

  • L’Ardèche en bonne place dans le journal l’Illustration ?

    La gravure de couverture de la revue L'illustration, journal universel n° 3005, du 29 septembre 1900 intrigue et soulève plusieurs questions.

    - Que font ces deux automobilistes entre des tables que l’on dresse, dans un lieu apparemment atypique, pour y recevoir probablement un nombre important de convives ?

    - Pourquoi trouve-t-on en bonne place un panneau Ardèche ?

    - Et enfin qui est ce Sabattier qui a signé la gravure ?

    Un banquet hors normes

    l s’agît tout simplement du plus « gigantesque banquet des maires » qui s’est déroulé à Paris le 22 septembre 1900. Il a été « organisé à l’initiative du président de la République Émile Loubet et de son président du Conseil Pierre Waldeck-Rousseau à l’occasion de l’exposition universelle de 1900 qui eut lieu à Paris du 14 avril au 12 novembre ». Il a réuni 22 965 convives.

    L’installation d’immenses tentes a été réalisée dans le jardin des Tuileries pour abriter 700 tables de 10 mètres de long chacune (donc plus de 7 km de nappes) pouvant recevoir de 32 à 36 couverts. Pour transmettre les ordres de services, six bicyclettes furent prévues ainsi qu’une automobile, une De Dion-Bouton de 4 CV, pour qu’un organisateur en chef puisse surveiller les préparatifs (représenté sur la gravure).

    Le menu était le suivant : Hors-d’œuvre ; Darnes de saumon glacées parisienne ; Filet de bœuf en Bellevue ; Pains de canetons de Rouen ; Poulardes de Bresse rôties ; Ballottines de faisans Saint-Hubert ; Salade Potel ; Glaces Succès - Condés ; Dessert.

    Les journaux de l’époque ont relaté l’événement et certains les quantités impressionnantes de nourritures servies. Il s’y est aussi bu 39 000 bouteilles de vins (1,3 litre par convive en moyenne). Le journal L’Ouest Éclair décrivait, le lendemain du banquet, dans un article la fin du banquet : « de braves maires en bandes, bras dessus, bras dessous, qui s’en vont par grappes humaines, suant, soufflant, chantant, joyeux… ».

    Le journal Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire du 22 septembre 1900 s’intéressait à l’alléchante proposition faite aux maires pour qu’ils se décident à venir jusqu’à Paris. Ils ont eu une réduction de 50% sur le prix du voyage, pour eux et leur « dame », sous forme d’un retour gratuit sur présentation de carton d’invitation « visé lors du banquet ». Il fallait absolument être au banquet pour avoir une réduction.

    Mais y avait-il beaucoup de dames ? Le discours du président de la République commençait par « Messieurs » !

    Le Journal d’Annonay du samedi 29 septembre 1900, dans l’article « Lettre de Paris » écrivait « Elle a donc eu lieu cette fête des municipalités de France qui a fait couler tant d'encre dans les journaux. Eh bien !, elle a été superbe, splendide d'enthousiasme et de calme », en remarquant que l’on n’avait pas parlé « du Ministère » sans que l’on sache aujourd’hui de quoi il s’agissait en 1900…

    Un artiste ardéchoislouis sabattier.jpg

    L’Ardèche en évidence ?.L’auteur de la gravure, Louis Rémy Sabattier, est tout simplement un peintre et dessinateur né à Annonay le 23 mai 1863 et surtout connu pour sa collaboration au journal « L’Illustration » durant près de 40 ans.

    Sa biographie précise qu’il « avait gardé des liens étroits avec sa ville natale d’Annonay, y séjournant fréquemment ». C’est sûrement pour cette relation qu’il a choisit de placer le département de l’Ardèche, bien en évidence, sur sa gravure. Après son décès, en 1935 à Nice, « sa veuve a confié un grand nombre de ses dessins, esquisses et peintures au musée de la ville ».

    Soyons chauvin ! Que diable, mais sans excès.

    JC

    Quelle surprise lorsque Jean-Claude m'a envoyé cet article.

    En effet, Louis Sabattier est le cousin germain de ma grand mère maternelle ! A la maison, nous avions dans une commode quelques matériels lui ayant appartenu parmi lesquels un appareil photo dont il se servait lors de ses voyages.

    « Louis Sabattier commença par la création de panoramas, spécialement à Rezonville et à Reichshoffen.Il devient membre de la Société des Artistes Français en 1890.Ses premiers croquis de la vie parisienne paraissent dans l'Illustration en 1895.1 Pour l'Illustration il voyage au Tonkin, en RussieAbyssinie puis au Maroc avec Hubert Lyautey. En 1912, il acheva un long voyage en Chine, visitant ShanghaiTianjin et Pékin.Louis Rémy Sabattier meurt à Nice en 1935, à 72 ans. » (Wikipédia)

    Je possède un tableau peint par lui représentant le château de Thorrenc près d'Annonay.

    chateau de thorrenc.jpg

    François

     

     

  • Les bons mots à la bonne place

    Il y a quelques temps, j’ai vu passer sur Facebook l’annonce suivante :

    “A VENDRE LIT A BARREAUX POUR BEBE BLANC “………what ?????!!!!!!!!??????? Ma première réaction fut de rire, tant il m’a semblé évident que l’erreur de syntaxe n’était pas volontaire ; ma deuxième réaction fut de réfléchir à l’importance des mots, leur sens, leur place dans une phrase.

    A VENDRE LIT POUR BEBE BLANC illustre parfaitement comment une communication ambigüe peut prêter à confusion. Cette confusion peut conduire à des malentendus et à des préjugés. Les gens pourraient interpréter incorrectement que le bébé doit être blanc pour qu’on puisse acheter le lit, entrainant un sentiment de discrimination, et des suppositions sur la personne qui vend le lit. Le malentendu sur la couleur du bébé pourrait ainsi provoquer des tensions interpersonnelles si les personnes impliquées se sentent offensées ou mal comprises.

    La langue que nous utilisons est un outil puissant, capable de refléter notre compréhension, nos croyances, nos valeurs. Cet outil est tout aussi puissant dans sa capacité à influencer, unir, blesser. L’utilisation de termes inappropriés peut avoir des conséquences profondes sur des communautés entières. Il semble à peu près certain que dans le cas de l’annonce pour le  petit lit  tout le monde aura compris qu’il s’agit d’un lit blanc et que l’erreur de syntaxe n’a donc aucune conséquence. Méfions-nous néanmoins, les mots ont tous un sens, utile et puissant, ils sont le fondement de la communication, une communication verbale claire est essentielle pour la compréhension mutuelle. A l’heure actuelle, en raison de l’importance accrue portée aux questions de race et de justice, la manière dont nous communiquons a une importance capitale pour la construction d’une société plus inclusive, équitable et respectueuse. Ainsi employer à tort et à travers les termes “nazi” pour parler d’un patron qui n’accède pas à vos demandes, ou “dictature” pour parler d’un pays dans lequel on ne peut pas faire tout ce que l’on veut est totalement exagéré. L’utilisation excessive du terme “nazi” peut minimiser la gravité de ces crimes et porter atteinte à la mémoire des victimes. Qualifier systématiquement des dirigeants de “dictateurs” affaiblit le sens du terme.  Les coréens du nord ou les iraniens doivent bien rire lorsqu’ils nous entendent traiter nos politiques de dictateurs…. 

    Pour conclure, il me semble très important de choisir ses mots avec soin et de n’utiliser certains termes que lorsqu’ils correspondent à leur sens réel ; important aussi de veiller à ce que les jeunes générations arrêtent de s’appauvrir en vocabulaire et en expression, orale ou écrite. Un vocabulaire limité entraîne des difficultés à expliquer ses idées, à participer à des conversations ou comprendre des textes, donc la réussite scolaire s’en trouve limitée. Les bébés fournissent un bel exemple de la façon dont le manque de langage peut susciter de la colère, laquelle s’atténue au fil du temps grâce à l’apprentissage du langage, ouvrant la possibilité pour lui  de s’exprimer.

    Hélène Duchamp