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ruedespuces - Page 14

  • Editorial

    Nous avions l'intention de dédier ce premier numéro de l'année au sujet qui fait la une de tous les médias : La neige et le froid. Mais après avoir lu que nos zainés disent parait il que ce qu'on nous vend comme un épisode exceptionnel était, il y a encore quelques années tout simplement appelé « hiver », nous avons abandonné l'idée. Voulant quand même rester dans l'air du temps nous avons pensé parler de la nomination d'un nouveau premier ministre et du remaniement ministériel, on nous a alors expliqué que rien n'allait changer et que ça n'intéresserait personne. Pour rester quand même dans l'actualité nous abordons (sans filet) l'affaire Depardieu. Mais pour le reste nous faisons comme d'habitude, nous restons sur notre petit coin d'Ardèche, tout en n'oubliant pas de vous présenter nos meilleurs vœux pour cette belle année que risque d'être 2024.

    Donc, dans ce numéro :

    -L'existence d'un gargotier à Arcens

    -Du lait à l'école

    -Un point de vue

    -Les années « yé yé »

    -L'affaire Depardieu

    -Un poème

    -Un rébus

    -Des fake news 

    -La rubrique « J'ai lu »

    Et comme d'habitude le programme de l'UPB et des citations.

    Bonne lecture.

    François Champelovier

  • Le verre de lait à l'école

    est-ce que quelqu’un a connu ça ?

    Par hasard, dans un tiroir de mon bureau je suis tombé sur une photo du journal « L’hebdo de l’Ardèche » que j’avais mise de côté et que je gardais précieusement. C’est une photo de classe des élèves de la petite section de l’école des Frères Maristes de Saint-Martin de Valamas.

    geo autrefois.JPG

     Sur l’image je reconnais tous les élèves, ma mémoire ancienne est bien tenace malgré les années écoulées, et sans doute parmi ces jeunes enfants en reconnaîtrez vous plusieurs. D’autant qu’ils n’ont pas beaucoup changé (!)… ils sont toujours aussi beaux, fringants, élégants et aussi avenants. 

    (bien que maintenant dans la force de l’âge). Essayez de les identifier.

    Mais ce bel aspect physique juvénile n’est pas le fruit du hasard, cette belle apparence des élèves de l’année où la photo a été prise, (sans doute 1956) ils la doivent au soin que le président du conseil de l’époque Pierre Mendès-France a pris de leur santé et de leur développement physique.

    En les obligeant à boire du lait à l’école chaque matin !

    Une mesure annoncée comme destinée à lutter contre la dénutrition (c’est encore la période d’après-guerre) et… l’alcoolisme ! Il est encore courant, à cette époque, de donner bière ou vin aux enfants. Le slogan de Mendès-France : « Pour être studieux, solides, forts et vigoureux, buvez du lait ! »

    Pour instaurer le verre de lait à l’école, le président du Conseil reprend une mesure qu’il avait expérimentée durant l’hiver 1937-38, alors qu’il était député de l’Eure : distribuer aux enfants d’Évreux un tiers de litre de lait par jour.

    En 1956, c’est lui qui a fait interdire toute boisson alcoolisée dans les écoles aux enfants de moins de 14 ans. Au-delà de cet âge, les enfants pouvaient (avec l’accord de leurs parents) continuer à consommer des boissons ne dépassant pas 3° d’alcool par litre. La consommation d’alcool dans les établissements scolaires n’a été officiellement interdite par une circulaire qu’en 1981 !

    C’est ainsi qu’en cette année 1956 chaque matin nous avons eu droit à un solide bol de lait chaud. Il était amené dans la classe à l’heure de la récréation dans une grande marmite portée par deux élèves choisis parmi les plus costauds de la classe et qui tenaient chacun une poignée du contenant en faisant attention de ne pas en faire tomber la moindre goutte. On nous servait le lait à la louche, et même une ration généreuse dans le bol personnel que nous gardions précieusement dans notre petit bureau en bois. Mon bol y cohabitait avec quelques sucres en morceaux dans une boîte en carton et avec ma boîte de cacao que j’y remisais pour agrémenter le breuvage, car boire du lait sans rien… beurk. 

    Tant pis pour ceux qui n’avaient rien à ajouter au lait cru, surtout que le lait de l’époque faisait rapidement de « la peau » en surface. 

    Pour vous parler de ma boîte de cacao, elle était très belle et colorée, hélas je n’ai pas le droit de vous la décrire en ces années 2024. Je vous dirai juste que le personnage qui illustrait  l’étiquette était coiffé d’un petit chapeau rouge avec un pompon bleu. Et je n’ai pas plus le droit de vous parler de l’accroche de la marque car le slogan qu’exprime le personnage est dans un français approximatif qui pourrait nous être reproché. Je vous en donne juste les premiers mots « Y’a bon ». 

    A vous de trouver la suite. Personnellement je ne vous ai rien dit ! Je ne voudrais pas que le rédacteur en chef de « rue des puces » ait un problème de censure de sa publication mensuelle à cause de moi.

    Et à l’époque tous les enfants finissaient leur bol de lait, et personne, même s’il n’aimait pas trop le breuvage ne se risquait à arguer d’une quelconque allergie au lait car le concept, assez récent d’allergie alimentaire n’avait pas encore été inventé. Donc tout le monde buvait et mangeait ce qu’on lui mettait dans son bol ou son assiette. Sans rechigner ni argumenter.

    Alors aujourd’hui, quand vous regarderez les enfants sur la photo de classe, pensez que grâce au lait distribué généreusement dans les écoles, ils ont bien grandi… et sont devenus forts, musclés, travailleurs, beaux, intelligents, endurants et qu’ils ont ainsi puissamment contribué au relèvement de la France de l’après-guerre.

    Mais ça, si vous avez reconnu quelques uns des enfants sur la photo vous le saviez déjà…

    Merci à Pierre Mendès-France et au ministre de l’éducation nationale de l’époque. En plus les ministres changeaient moins souvent de poste que maintenant et ils pouvaient ainsi se rendre compte comme  les écoliers embellissaient à vue d’œil grâce au lait chaud du matin.

    PS : entre nous, le prétexte politique de la distribution de lait à l’école partait d’un bon sentiment : la santé des enfants, cependant la vraie raison c’était d’écouler la surproduction dans ces années où la France était encore un pays agricole.

    Si ce petit texte humoristique vous a plu, dites moi le j’écrirai une suite un peu drôle pour le prochain numéro.

    Et si vous reconnaissez les élèves, merci d’indiquer leurs noms dans les commentaires de « rue des puces » en indiquant : premier rang et de gauche à droite, deuxième rang, troisième rang,  On va bien rigoler !

    Georges Verat

  • Souvenirs d'avant-hier : Les années "YE-YE"

    Bien sûr, les moins de cinquante ans ne l'ont pas connue, mais ils en ont peut-être entendu parler: la période dite « yé-yé », qui a marqué les générations nées entre 1945 et 1960, dénommée ainsi par la presse et appellation adoptée par le grand public, s'est étendue en France dans les années soixante. Cette époque fut dénommée ainsi pour marquer l'arrivée sur la scène musicale française de jeunes chanteurs (et chanteuses), âgés d'à peine vingt ans et fortement influencés par la culture anglo-saxonne, elle-même en plein bouleversement (rock au USA, Beatles ou Rolling Stones en Grande-Bretagne...). Ces artistes et leur musique s'adressaient en priorité (et même exclusivement aux adolescents de l'époque (de 13 à 20 ans),
    c'est-à-dire les générations dites du « baby-boom » d'après-guerre, ce qui les faisait considérer avec une certaine condescendance par les adultes, peu habitués qu'ils étaient à ces rythmes frénétiques et à leur forte teneur en décibels. Une différence majeure existait entre ces jeunes artistes et ceux les ayant précédés: ils ont connu le succès grâce au disque et à la radio (sur Europe 1) sans passer par la case formatrice de la scène et du contact direct avec le public, qu'avaient expérimenté leurs glorieux aînés (Trenet, Piaf, Ferré, Brassens et les autres), notamment durant l'après-guerre: ces derniers ont d'ailleurs poursuivi leur carrière parallèlement à la vague yéyé (tant il est vrai que le talent se moque des modes et des emballements médiatiques. Ce qui a été bousculé dans ces années-là, c'est un type de chanson , sirupeux, aux thèmes désuets ( l'amour, les fleurs et les petits oiseaux), voire larmoyants, vieillot dans ses
    textes et ses rythmes, en vogue dans les années trente: en cela, la vague yéyé fut salutaire. Pour autant, les qualités artistiques de ces jeunes chanteurs n'étaient pas toujours au rendez-vous: rythmes répétitifs, textes simplets, voire infantiles et incapacité de ces artistes de passer du disque à la scène, d'où souvent des carrières brèves, voire éclair (quelques mois parfois, le temps d'une chanson à succès. En fait, cette vague yéyé a été largement portée par une émission de radio, sur Europe 1, entre 1960 et 1969, dénommée « Salut les copains » de Frank Ténot et Daniel Filipacchi, qui réunissait du lundi au vendredi de 17 à 19 h les ados autour du célèbre « transistor » pour écouter chansons et interviews des vedettes et particulièrement le fameux « hit-parade » des « tubes » les plus écoutés, largement soutenus par les maisons de disques. L'émission parvint à organiser à Paris ( place de la Nation) un concert géant réunissant plus de 100 000 jeunes autour des principales vedettes « yéyé ». A partir de 1962 un mensuel
    du même nom consacré à la vie privée des artistes et aux potins les concernant vint épauler l'émission et parvint à tirer en certaines occasions à plus d'un million d'exemplaires, avant de décliner rapidement au cours de la décennie suivante.
    On a beaucoup glosé sur l'apparition brutale de cette vague yéyé. En fait elle est concomitante de l'arrivée à l'âge de l'adolescence de la génération du « baby-boom » d'après-guerre. Elle n'en fut pas la seule manifestation (phénomène hippie aux USA). De plus, la fin des restrictions d'après-guerre, l'achèvement de la reconstruction, la fin des guerres coloniales (Algérie) , l'élévation générale du niveau de vie firent souffler un vent d'optimisme sur les sociétés occidentales et un intense désir de liberté et de libération des moeurs parmi la jeunesse notamment, qui trouva un exutoire partiel dans la musique et le phénomène « yéyé », et parvint à son acmé quelques temps plus tard et de façon plus profonde dans le mouvement de
    mai 1968 en France particulièrement, qui ébranla le vieux monde. Parmi, tous ces jeunes artistes, certains sont parvenus à une notoriété notable. Dans la liste suivante, nous
    en avons sélectionné une douzaine, parmi les plus emblématiques; l'auteur de ces lignes reconnaît toutefois une part de subjectivité dans cette liste (et aussi dans les commentaires qui vont avec). Les remarques, ajouts, rectifications, précisions , contestations et injures envers l'auteur peuvent toujours être envoyés au Blog.
    NB: certains artistes, pourtant apparus au cours de la période considérée, et malgré leur notoriété, ne figurent pas dans cette liste, soit qu'il aient été plus âgés (Hugues Aufray,, Enrico Macias....), soit que leur inspiration puisait à des sources différentes (Nino Ferrer, Antoine...)
    La liste est par ordre alphabétique. Pour chaque artiste sont indiqués trois ou quatre titres marquants de leur discographie, généralement datant des années soixante, même si certains ont poursuivi leur carrière bien au-delà de cette période.
    Cinq des artistes cités sont décédés à ce jour.

    adamo.jpegAdamo Salvatore (1943- ) de nationalité belge, il apparaît plutôt en marge du mouvement yéyé. Il est un des rares auteurs-compositeurs interprètes parmi ses contemporains. Dès ses débuts, ses textes souvent pleins d'humour et de poésie lui assurèrent un succès immédiat et durable. De plus, il n'hésita pas à se confronter à la scène. Certaines de ses chansons restent encore dans les mémoires de nos jours et sa carrière s'est prolongée, malgré quelques éclipses jusqu'à présent;
    – Vous permettez, Monsieur?
    – Les filles du bord de mer
    – Comme toujours
    – La nuit

    frank alamo.jpegAlamo Frank (1943-2012) de son vrai nom Jean-François Grandin. Un physique de jeune premier américain au sourire éclatant (voyez son pseudonyme!), il ne pouvait que plaire aux petites jeunes filles, d'autant plus que les textes de ses chansons romantiques ne risquaient pas
    de provoquer des cloques au cerveau des auditeurs. Il eut une carrière assez brève, agrémentée de quelques succès bien rythmés.
    – Da dou ron ron
    – Biche oh ma biche
    – Allô Maillot 38-37

    richard anthony.jpegAnthony Richard (1938 -2015) de son vrai nom R. Btesh
    Une voix suave, chaude mais des titres pratiquement tous adaptés de succès américains. Malgré un talent certain cette absence de personnalité de son répertoire l'amena à rester en retrait de certains autres artistes.

    – J'entends siffler le train
    – A présent tu peux t'en aller
    – La leçon de twist

    jacques dutronc.jpegDutronc Jacques ( 1943 - ) Dans un genre plutôt fantaisiste, il alterna le bon et le moins bon avec quelques chansons de qualité qui lui assurèrent un succès durable qui a perduré jusqu'à nos jours.

    – Il est 5 heures, Paris s'éveille
    – Et moi et moi et moi
    – Les cactus

    claude françois.jpeg

    François Claude (1939 -1978) les meilleurs titres de sa carrière se situent au début de celle-ci: On y trouvait, humour, dynamisme, énergie. Par la suite, hélas, il sombra dans un sérieux qui ne lui convenait guère, voire dans un style boursouflé et surtout musicalement sans plus aucune ambition.

    – Si j'avais un marteau
    – Belles, belles , belles comme le jour
    – J'y pense et puis j'oublie

    france gall.jpegGall France (1947 -2018) Elle a débuté très jeune sur la scène (grand prix Eurovision), quasi adolescente, avec fatalement des textes faciles, voire infantiles. Néanmoins, avec son charme juvénile et un joli brin de voix, elle a su conquérir les faveurs du public, avec plus tard des textes plus élaborés avec Serge Gainsbourg et surtout ceux de son mari Michel Berger qui lui permit de continuer sa carrière jusqu'aux années 2000;

    – Poupée de cire, poupée de son
    – Les sucettes
    – Laisse tomber les filles

    johnny.jpegHalliday Johnny (1943-2017) de son vrai nom Jean-Philippe Smet. Incontestablement, la plus célèbre des idoles de ces années-là, à tel point que son prénom suffisait à l'identifier, souvent plus pour ses frasques et sa vie sentimentale agitée que pour ses productions musicales. Néanmoins, à ses débuts, une fraîcheur jointe à son énergie se dégageait de ses chansons. Par la suite, on peut déplorer des prestations beaucoup moins convaincantes, noyées dans un océan de décibels et d'effets spectaculaires tape-à-l'oeil. A su toutefois conserver un public jusqu'à la fin .

    – On m'appelle l'idole des jeunes
    – Retiens la nuit

    – Pour moi, la vie va commencer
    – Le pénitencier

    françoise hardy.jpegHardy Françoise (1944- ) Chanteuse assez discrète, comparée à d'autres, elle fut auteur-compositeur- interprète de talent, ce qui est assez rare. Elle réussit fort bien à se faire une place grâce à des textes poétiques et mélancoliques, joints à une mélodie fort bien tournée

    – Tous les garçons et les filles
    – Mon amie la rose
    – Le temps de l'amour
    – La maison où j'ai grandi

    eddy mitchel.jpegMitchell Eddy (1942 - ), dit aussi « Schmoll », de son vrai nom Claude Moine débutant avec son groupe « Les chaussettes noires » au golf Drouot, avec des chansons fortement marquées par le rock américain, il continue ensuite sa carrière en solo, toujours dans la même veine, sans que le succès se démente. Depuis, ce rocker a enchaîné les tubes qui sont toujours dans les mémoires, à juste titre. Alors, plus de 50 ans de carrière, sans rien céder sur la qualité, chapeau, M'sieu Eddy!

    – Daniela
    – Fortissimo
    – Alice
    – Société anonyme
    – Pas de boogie-woogie

    NB: Il faut saluer aussi sa carrière en tant qu'acteur au cinéma qui a été plus qu'honorable

    dick rivers.jpegRivers Dick (1945-2019), de son vrai nom Hervé Forneri. Un rocker pur et dur, débutant avec le groupe des « Chats sauvages ». Moins connu qu'Eddy Mitchell, il sut conserver son intégrité rockeuse, même si le succès ne fut pas toujours au rendez-vous. Sa carrière pâtit de l'éclat de celle de ses deux aînés, Eddy Mitchell et Johnny Halliday.

    – Nice baie des Anges
    – Twist à Saint-Tropez
    – C'est pas sérieux

    scheila.jpegSheila (1946- ), de son vrai nom Annie Chancel. La « petite fille de français moyen » , typique de cette période a dû son succès uniquement au disque et à la radio. Sur des textes ultra-faciles à retenir, destiné à des enfants souvent plus qu'à des ados, elle collectionne néanmoins les tubes dans les années 60. son minois agréable (avec ses couettes) et le matraquage à la radio n'y furent certainement pas étrangers. La vague yéyé passée, elle sut se reconvertir dans la musique « disco ». A noter que les textes de ses succès ne menaçaient pas les auditeurs de méningite.
    – L 'école est finie
    – T'es plus dans l'coup, papa
    – Vous les copains
    – Première surprise partie

    sylvie vartan.jpegVartan Sylvie (1944- ) Son début de carrière est inséparable de celui de Johnny Halliday, qu'elle épousa en 1966, dans un tapage médiatique considérable. Elle fut l'interprète de quelques succès dans les années 60, mais sa discographie et sa carrière sont relativement peu marquantes.
    – La plus belle pour aller danser
    – Comme un garçon
    – 2' 35 de bonheur

    Au vu de cette liste (restreinte), il est possible de constater que, au-delà de l'appellation journalistique « yéyé », il n'existe pas d'homogénéité profonde entre ces jeunes artistes, que ce soit dans l'inspiration musicale ou l'évolution de leur carrière. Reste, pour ceux qui ont vécu ces années-là, un sentiment de renouveau, voire de libération. En cela, la période yéyé, si elle n'a pas laissé de traces musicales incontestables (trop disparate) a malgré tout marqué l'histoire de la France et celle de la jeunesse d'alors.

    Bon, allez, salut les copains !
    Toton Cristobal