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ruedespuces - Page 17

  • Recherche maison ( II )

     
    Un grand merci à celles et ceux qui ont répondu, sur le net, par courrier ou de vive voix, à la recherche que j’avais postée sur la page Facebook de la Rue des Puces. Manque de chance, ces réponses ont confirmé que ce n’était pas cette maison qui était au centre de la recherche que j’avais entreprise. 


    Donc il est nécessaire d’élargir mes investigations aux deux autres maisons de la partie du quartier de la Gare à l’intérieur de la courbe de l’ancienne voix ferrée. Deux cartes postales nous donnent quelques informations sur la présence ou l'absence de ces maisons, mais pas les dates auxquelles elles ont été construites ; dans ce cas le cachet de la Poste ne faisant pas foi.

     

    carte-postale-1.jpg

    Carte postale n°1 : L’Ardèche pittoresque - Vallée de l’Eyrieux - 572 - St-Martin-de-Valamas - Vue panoramique. - 
    Artige Fils, Aubenas. Tampon postal de St-Martin peu lisible et tampon de Romans dans la Drôme : 20 juin 1906. 
    Collection JCR. 

     

    carte-postale-2.jpg

    Carte postale n°2 : St Martin-de-Valamas - Vue générale orientale. (Alt. 540 m) - Séjour d’été très agréable. L’Ardèche 
    illustrée - 3629 - Margerit Brémond. Tampon postal de St-Martin 17 janvier 1916 ; tampon de Paris peu lisible. 
    Collection JCR. 

     

    Sur la carte postale n°1, on reconnait l’ancien pont de Lavis et on n’observe aucune construction devant le château Lavis et, sur l’autre, le nouveau pont de Lavis est reconstruit et deux bâtiments existent devant le château. Celui au premier plan daterait de 1905 devait devenir un hôtel qui n’a, en fait, jamais ouvert.

    Une parution de Boutières en histoire indique que le pont de Lavis a été reconstruit en 1906 et nous savons (article de Rue des Puces de novembre 2024 sur les crues) que le nouveau pont a subit des dégâts pendant la crue de 1910. Un autre détail de la carte postale n°2 donne une indication : on reconnaît le patronage (et deux séquoias) qui a été construit « dans les toutes premières années du XX siècle », suivant un texte de Roger Dugas paru dans son ouvrage Saint-Martin-de-Valamas et ses villages environnants d’hier et d’aujourd’hui

     

    carte-postale-2-extrait.jpg

     

    On remarque aussi qu’il y a sur la carte postale n°2 de jeunes arbres sur l’avenue de la Gare. Dans le journal La Croix de l’Ardèche du 5 mai 1912 (année électorale pour les conseils municipaux), la liste d’opposition exprimait la critique suivante, en évoquant les promesses de campagne de la municipalité sortante :

    « Qu’avons-nous de tout cela ? Rien. Nous avons ce que nous ne demandions pas : la démolition du portail du cimetière et la transformation de ce dernier en promenades publiques, l'installation de trois boîtes aux lettres et la plantation de quelques arbres ».

    Nous reviendrons plus tard sur cette histoire, très politique, de boîtes aux lettres. 


    S’agit-il des arbres de l’avenue de la Gare ? Sans certitude pour l’instant une recherche plus poussée sur la date de plantation de ces arbres est à lancer. 
    En attendant on peut remarquer que cette partie du quartier de la Gare a beaucoup changé au fil des siècles et notamment depuis l’arrivée du premier train, le 30 mai 1903. Sur la carte postale ci-dessous le chemin qui conduit au château dans le prolongement d'un chemin (la future avenue de la Gare) venant du pont est sans plantation d’arbres et aucune construction n’existe devant le château Lavis.  

     

    carte-postale-3.JPG

     

    Carte postale n°3 : 12 - Saint-Martin-de-Valamas - Château de Lavis - Édition Mlle Valleton - Annonay. (Cote 79 Fi 
    1808 - Collection : Dürrenmatt - AD07). Date : entre l’installation de la voie ferrée et 1914 (date du cachet d’une carte 
    postale identique). 


    En conclusion, il faudra trouver l’histoire du pont de Lavis, celle du patronage, celle des plantations et affiner celle de la voie ferrée pour commencer à découvrir des informations datées sur des trois maisons situées dans la courbe de la ligne du CFD. 


    A suivre. 
    JCR 

     

     

  • J'ai fait un rêve

    Les rêves sont étranges. Ce sont des petits films dont les personnages, les lieux de tournage les époques sont mélangés. On peut avoir dans la même séquence des acteurs réels avec d'autres disparus depuis longtemps et même avec certains qui n'ont jamais existé. Les endroits et les époques se superposent. Le metteur en scène est soit très inventif, soit légèrement perturbé.colombo.jpeg

    Ainsi, j'ai rêvé que le président parlait à la télé, il disait que nous devions faire des économies car la dette était devenue insupportable et, dans le même rêve il y avait Colombo le détective, avec son vieil imperméable, il avait écouté respectueusement le président, il avait paru d'accord avec son discours et se dirigeait vers la sortie mais, comme souvent, arrivé devant la porte il s'est retourné et a demandé au président tout en consultant son carnet : "Excusez-moi, mais je suis entrain de voir, un détail certainement, mais depuis combien de temps êtes-vous président ?"

    François

  • Mon bistrot

    Ma rue monte de plus en plus, combien de temps vais-je encore pouvoir la gravir ?
     
    J'arrive sur la place du village un peu essoufflé. Deux hommes discutent à côté d'un 4X4 :
    - Salut François, fait pas chaud.
    - Non mais ils prévoient du beau temps pour les prochains jours.
    - Ils se trompent des fois.
     
    Devant le café, trois dames finissent leurs clopes :
    - Bonjour François, ça va ?
    - Oui, c'est bon, encore une fois je me suis réveillé ce matin !
    - Oui, tu dis toujours la même chose.
     
    Sur la porte d'entée un écriteau : « Poussez fort » A l'intérieur, devant le comptoir quelques hommes, je les connais, ça veut dire, je les rencontre depuis plus de vingt ans que j'habite ici. Je leur serre la main.
    - La patronne n'est pas là ?
    - Si dans la cuisine.
    Sur une table, à côté d'un couple, traîne le Dauphiné :
    - Je peux le prendre ?
    - Oui, on l'a déjà lu, c'est toujours la même chose.
     
    Je prends place en poussant quelques sacs ou manteaux, le groupe de dames à côté s'est éparpillé. Yolande, la patronne qui est sortie de sa cuisine me demande :
    -T'attends quelqu'un ?
    - Oui Sylvie va arriver.
    - Je la vois, elle vient de se garer, je lui fais déjà sa noisette décaféinée.
     
    Il est agréable d'avoir ses habitudes. D'autres clients entrent. Avant de s'installer au bar quelques uns viennent nous saluer. Ça fait plaisir d'être reconnu, surtout quand on est "pasdicilien", on se sent accepté. Il y a trois bistrots dans le village, on y va aussi quelques fois mais chez Yolande, c'est chez nous, c'est notre bistrot à nous.
     
    Le jour du marché il y a affluence. Des fois viennent les anciens de l'Ehpad, accompagnés des deux animatrices dévouées et de ma gentille voisine bénévole mais pas moins dévouée. Voilà le défilé des déambulateurs, il y a la Marie qui pousse le sien, toute seule, il y a Fernand soutenu par Gigi, il y a Jojo qu'on doit aider à lever le pied pour franchir la porte, il y a Lulu qui connaît tout le monde, il paraît qu'elle a eu la cuisse hospitalière dans le temps, et puis il y a les autres ceux qui ne se souviennent plus.
     
    Nous, on se souvient encore, on les a bien connu, même que celui là était électricien, celle ci tenait un magasin, celui là il n'était pas commode dans le temps, il s'est bien calmé va. Je fais ma blague habituelle : expliquer que je vais me planquer au moment où ils vont partir de peur qu'ils m'embarquent. Ça ne fait plus rire personne.
     
    Aujourd'hui "nozainés" ne sont pas là. (On dit nos aînés car ils sont à nous, c'est normal ce sont les nôtres, ils sont de chez nous, mais pourquoi est-ce devenu un terme courant pour désigner les vieux ? Vieux n'est pas une insulte, c'est un fait .) *
    Heureusement qu'ils ne sont pas là car il y a foule. Yolande a fait de la tête de veau. Avec les copains, les copines on avait réservé. Nous ne sommes pas les seuls. Il va y avoir une grande table de 10 personnes, 10 hommes qui profitent que leurs femmes n'aiment pas la tête de veau pour faire un repas de « mecs entre eux ».
     
    Notre table réservée est occupée par des dames à qui l'apéro a donné faim mais qui ne vont pas rester pour la tête de veau. Elles ont commandé des frittes, ça risque de durer. Alors on dégage les jouets de la table normalement réservée aux deux garçons de Yolande. Il y a toujours moyen de s'arranger dans notre bistrot.
     
    Yolande cuisine, Yolande remplit les verres au comptoir, Yolande fait le service dans la salle, Yolande vient séparer ses deux gamins qui se disputent avant de partir à l'école, Yolande est à la caisse pour régler l'addition de ceux qui vont manger à la maison.
    - Yo on peut avoir encore du pain ?
    - Yo t'as de la moutarde ?
     
    Yolande s'occupe de tout, Yolande est partout. Elle prend même le temps de raconter que hier elle est restée coincée dans la neige sur le plateau, une vraie aventure. La tête de veau est excellente, la sauce gribiche parfaite. Le silence s'est fait. Tout le monde a la bouche pleine. L'école vient d'avertir qu'un des garçons a cassé ses lunettes. Yolande fouille dans un tiroir. Elle part en courant et en passant la porte elle crie à la compagnie : Je reviens tout de suite. Encore un problème résolu.
     
    Ce soir, un SMS : T'as vu les nouvelles ? Si on se payait des frittes ? Yo tu peux nous faire des frites ? D'accord, je branche la friteuse.
     
    Dans notre bistrot, pas de nappe blanche, pas de la nouvelle cuisine, pas de chichi, pas de service sous cloche ni de serveur qui te regarde de haut, ici on ne fait pas dans la dentelle, la patronne nomme un chat un chat, elle jure et dit merde quand ça lui sied mais a le cœur sur la main.
    Dans cette période troublée, où les politiciens pensent encore que c'est eux qui ont la main sur la marche du monde, il fait bon avoir un havre d'humanité pour se réunir entre copains et côtoyer des gens du village, discuter un moment avec eux, même s'ils ne votent pas comme nous.
     
    Heureux les villages qui ont encore des bistrots.
     

    Capture d’écran 2024-12-21 174021.jpg

     
    François Champelovier