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ruedespuces - Page 16

  • L'affaire Depardieu et la RTS (Télévision suisse)

    Sous titre :  « T'es con mais je suis plus con que toi ! »

    Fin décembre,   après les révélations concernant l'attitude et les propos de Gérard Depardieu se rapportant aux femmes, la RTS (télévision suisse; c'est pas chez nous, mais c'est pas loin !) décidait de ne plus diffuser les films dont G. Depardieu serait la vedette. Cela revient à priver le téléspectateur de plusieurs dizaines de films et non des moindres: Les valseuses, Le dernier métro, 1900, Le choix des armes, Cyrano de Bergerac...  Or,  la RTS commet en la matière un contresens complet: le véritable créateur du film n'est pas le (ou les) comédien(s) mais le réalisateur (ou metteur en scène); les autres personnes qui concourent à la fabrication du film, qu'ils soient comédiens ou techniciens ne sont que des collaborateurs du réalisateur susdit, même s'ils peuvent, grâce à leur talent et leur savoir-faire contribuer grandement à la réussite du film (que l'on songe entre autres aux grands directeurs de la photo, à leur science de l'éclairage et de la lumière tels V. Storaro, P.W. Glenn, R. Metty, S. Cortez...). Mais en plus, dans le cas qui nous occupe , les films où apparaît G. Depardieu en vedette , furent souvent l'œuvre de grands cinéastes (B. Blier, F. Truffaut, A. Corneau, C. Sautet, B. Bertolucci...), même si Depardieu a apporté à ces films, grâce à ses talents de comédiens, un plus incontestable. 

     Mais le plus grave n'est pas là: ce qui est inquiétant, c'est que plus rien n'empêche  les programmateurs , dans cette perspective, d'interdire la diffusion du film au prétexte que non seulement un comédien star, mais n'importe quel artisan du film (du plus modeste accessoiriste au réalisateur) aurait eu une attitude inconvenante dans le passé. Et pour ne pas s'arrêter en  si bon chemin, on peut imaginer que ce moralisme puisse s'étendre, au-delà des affaires de mœurs à d'autres critères: excès de vitesse, port de la barbe ou des cheveux longs, tabagisme... C'est en fait la voie ouverte à l'arbitraire et à la censure.

     Et puis, quel peut bien être l'intérêt pour la cause féministe de ne plus diffuser des films tels que ceux cités plus haut, quels que soient les comportements erratiques et les propos libidineux  d'une star de l'écran. Bon. Nous n'en sommes pas là, mais cette épidémie pourrait s'étendre, si l'on n'y prend garde. Notez bien toutefois, si tel était le cas, vous pourrez toujours vous rabattre sur les insipides téléfilms de Noël (il y en a par tombereaux entiers) ou encore sur les émissions de « téléréalité » qui sont, comme chacun sait des modèles de bon goût et d'intelligence.

     Sur ce, chers téléspectateurs , bonsoir et bonne nuit!

     

                                                  Gilbert Verdier

  • Terre vellave

    Pourquoi te retourner ? Le pays que tu quittes

    Agonise déjà dans la bise d'hiver ;

    Sous les toits enneigés brillent les stalactites

    Et chargé de cristaux, le sapin n'est plus vert !

     

    Pourquoi te retourner ? Les fleurs de givre seules

    Scintillent sur la vitre où l'éclat du jour meurt.

    Des champs pétrifiés ont disparu les meules...

    La terre et le ciel bas confondent leur blancheur.

     

    Pourquoi te retourner ? Géants sans voix, les dykes

    Ne te font-ils plus peur dans les ombres du soir ?

    Dressé sur son piton de laves basaltiques

    Ton village natal a-t-il tant de pouvoir ?

     

    Pourquoi te retourner ? La haut la circaète

    Vole rapidement au-dessus des rochers.

    Je te dis qu'il pressent l'imminente tempête !

    Il cherche la falaise aux repaires cachés...

     

    Pourquoi te retourner ? Vois ! Les congères fument...

    Elles veulent sans doute empêcher ton départ...

    sous les fers des chevaux, les lueurs qui s'allument

    Annoncent le verglas. N'est-il donc pas trop tard ?

     

    Ne te retourne plus ! Fuyons vers les vallées...

    La-bas pleuvent les fleurs en guise de flocons !

    Ici, déferleront encor les giboulées

    Qui frillent les crocus éclos sur les balcons.

     

    Hélène Cheynel (L'herbier du temps)

  • J'ai lu

                   AU  COEUR  DES  SOLITUDES  (BD)  (1)lomig.jpg

     

                                                            Lomig



    Vous ne connaissez évidemment pas John Muir (1838 -1914),  Rien d'étonnant à cela. Cet Ecossais naturalisé Américain n'est pas une célébrité en Europe: il fut pourtant un explorateur, un observateur attentif de la nature (faune et flore surtout) et accessoirement un écrivain et un illustrateur de talent, considéré aujourd'hui par certains comme un précurseur de l'écologie. Cet album s'inspire de ses écrits et d'un long périple qu'il effectua (surtout à pied) aux Etat-Unis entre 1868 et 1870. Concocté par le dessinateur Lomig, le résultat est somptueux: on suit avec intérêt les péripéties, parfois picaresques du voyage de John Muir, mais on est surtout séduit par la représentation de la nature que nous offre le dessinateur, dans un noir et blanc (ou plutôt gris et blanc) , très étudié et qui s'adapte parfaitement au propos: certaines vignettes pleine page sont absolument éblouissantes méritent à elles seules le détour et peuvent se comparer à de véritables tableaux.

     Quand la BD atteint de tels sommets, elle mérite amplement son nom de neuvième art. Alors, ne vous privez pas et foncez sur cet album !



    1. Cet ouvrage est disponible à la médiathèque de Saint Martin de Valamas

               Egalement à lire, disponibles à la médiathèque:

      

    • Cache-cache bâton  d'Emmanuel Lepage
    • Seul le silence (d'après un roman de R.J. Ellory) de Colin et Guérineau



                                                                      Gilbert