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ruedespuces - Page 11

  • Longo Maï

    Information donnée par tv5monde et l'AFP

     

    https://information.tv5monde.com/international/en-ardeche-la-communaute-autogeree-longo-mai-pris-racine-2768334

     

    En Ardèche, la communauté autogérée Longo Maï a pris racine

     

    Article en date du 31 Mar. 2025 à 03h01 (TU)

    Par Marine LAOUCHEZ

     

    Dans une forêt de pins ardéchoise, le cheval Tonnerre, un puissant Trait du Nord, tracte des troncs fraîchement abattus qui assurent les revenus de la communauté Longo Maï de Treynas, l'une des rares du mouvement néo-rural des années 1970 à avoir survécu.

     

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    Ici pas de hiérarchie, pas de salariat, pas de propriété individuelle : la communauté, au coeur d'un conflit avec des chasseurs qui sera jugé jeudi, a développé une véritable entreprise forestière sans renoncer à ses valeurs anticapitalistes.

    Outre la formation de stagiaires, sa trentaine de membres exploitent une grande parcelle de pins Douglas, ont leur propre scierie où ils découpent poutres et planches avant de les vendre. La communauté en vit correctement.

    "On est obligé de parler de chiffres parce que c'est le langage que les gens comprennent, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse", dit Manuel Merlhiot, membre historique de Treynas.

     

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    Leur activité sylvestre est à l'image leur engagement politique, avance-t-il: "faire d'autres propositions, viables, à l'encontre du système industriel".

    Ses membres sont aussi épris de "liberté", explique Charlie Baumann, 25 ans. Elevé dans une autre communauté, il est arrivé ici après une première expérience de salariat. "Ca ne me convient pas du tout. Obéir à quelqu'un..."

     

    Cavale

    La communauté de Treynas a été fondée dans le sillage du mouvement contestataire de Mai-1968 sur la commune isolée de Chanéac par Pierre Conty, le père de Manuel Merlhiot. En 1977, ce paysan anarchiste braque une banque et tue trois personnes dans sa cavale.

     

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    La communauté condamne les actes de son fondateur - dont ni elle ni Manuel n'a plus jamais eu de nouvelles - et rejoint à la fin des années 1980 le réseau des coopératives Longo Maï, ("Que ça dure longtemps" en provençal), connues pour leur pacifisme.

    La communauté originelle, fondée dans les Alpes-de-Haute-Provence, connaît à ses débuts des rapports houleux avec l'Etat, notamment car elle accueille des réfugiés et déserteurs du monde entier.

    Les choses se normalisent avec le temps. Et quand d'autres communauté autogérées échouent, le réseau s'inscrit dans la durée grâce à "des succès que les communautés remportent chacune dans leur spécialité", souligne Marc Ollivier, chercheur du CNRS à la retraite et observateur amical de Longo Maï.

     

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    Il compte désormais une dizaine de communautés en France, Autriche, Suisse, Allemagne, Ukraine, soit environ 200 personnes, dont Treynas.

    Sur cette colline d'Ardèche, elles vivent dans des maisons de pierre et de bois, qui appartiennent à une fondation. Dans la cuisine, les repas sont préparés et pris en commun. En ce jour de pâtes bolognaise, la viande vient de la ferme, la salade du potager.

     

    Compte commun

    "On n'est pas très différents des familles normales, mais plus nombreux", sourit Sandra Belhache. "Il y a 36 manières de vivre la vie en collectif", explique la quadragénaire. Ici, il est possible d'avoir des effets personnels mais "l'argent qu'on récolte par nos activités est sur un compte utilisé par tout le monde".

     

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    Tous se retrouvent pour des réunions, prendre les décisions par consensus, débattre de l'actualité.

    Pour Marc Ollivier, c'est l'autre facteur de la longévité de Longo Maï: ses "conditions de fonctionnement", une démocratie directe et participative, "fascinent les jeunes".

    Certains concèdent en souriant qu'il n'est pas toujours facile de s'y plier, mais tous acceptent l'issue des débats.

     

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    "Il faut se côtoyer si on veut s'en sortir", assure Emmanuelle, 61 ans dont 45 à Longo Maï, fière d'avoir créé "des lieux ouverts avec beaucoup de rencontres, d'échanges".

    Malgré ces succès, les crimes du fondateur des lieux et le mode de vie alternatif de ses occupants suscitent encore des incompréhensions, qui ont éclaté publiquement en décembre 2023 quand Manuel Merlhiot a tué sept chiens de chasse entrés sur la propriété.

    Poursuivi en justice, il a expliqué avoir tiré pour les empêcher de dévorer les cochons de la ferme.

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    Mais la diffusion de photos des bêtes abattues a suscité un "torrent de menaces et d'actes d'intimidation" contre la communauté qui a, à son tour, porté plainte.

    Chasseurs contre membres de la communauté: le parquet a décidé de juger les deux camps le même jour, et le procès se tiendra jeudi* à Privas.

     

     

    Note Ruedespuces : * s'est tenu le jeudi 3 avril 2025.

     

  • La source de l'Œuf.

           Non ce n’est pas un poisson d’avril mais une réalité ardéchoise. Il était bien tentant de parler de cette source d’eau minérale entre le 1er avril et la chasse aux œufs de Pâques. Voici quelques éléments pour découvrir, incomplètement pour l’instant, son histoire. 


           Elle est située à St-Mélany, en Ardèche cévenole. Le site de la commune donne quelques explications sur la géologie locale et la présence de la source dont voici un petit extrait : « A Saint-Mélany, la source de l’œuf montre la particularité, très rare en Ardèche, d’avoir une odeur d’œuf pourri (d’où son nom) à cause du dégagement d’hydrogène sulfuré ». Cependant La Gazette des eaux du 10 janvier 1878 précisait qu’elle « est claire, limpide, incolore et a l'odeur de l'œuf cuit (ne pas confondre avec l'œuf pourri) ». 


           Le Bulletin de la Société des sciences naturelles et historiques de l'Ardèche a publié en 1866 une notice de l’abbé Mollier qui a découvert, ou plutôt redécouvert, cette source, lors d’une course rapide à St-Mélany. Un habitant qu’il a questionné sur les curiosités du pays lui « parla, d'une manière vague, presque mystérieuse, d'une fontaine dont les eaux jaunâtres, glaireuses, écumeuses, sentaient les œufs gâtés, et guérissaient une foule de maladies, quand on avait soin de les prendre à jeun, et de les recueillir avant le lever du soleil ». Sa localisation a été difficile à atteindre, le terrain étant très accidenté. 


           Elle est située sur la rive gauche du torrent de Pourcharesse ; l’abbé la localise à « douze cents ou quinze cents mètres seulement du chemin d'intérêt commun tracé sur le bord de la Drobie, qui se trouve, en un lieu désert et presque inaccessible, la fontaine dont je veux parler. Je dis en un lieu presque inaccessible, et c'est ce qui explique l'oubli dans lequel elle est demeurée comme ensevelie ».

     

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    Localisation de la source de l’Œuf de St-Mélany. Fond de carte IGN Géoportail. 

     

           La demande d’exploitation déposée par messieurs Jansson et Mollier « pour le service médical les eaux de la source ferrugineuse dite de l’Œuf » est arrivée à l’Académie de médecine fin août 1875 et l’autorisation délivrée par l’Académie le 29 août 1876 pour deux sources nommées la Justice et Barégine avec la conclusion : « Cette eau diffère totalement des eaux généralement utilisées dans l'Ardèche; son caractère sulfureux peut la faire avantageusement employer comme boisson ». 

     

           L’arrêté d’autorisation date du 21 septembre 1876. L’eau de cette source a eu une certaine considération puisqu’elle a fait l’objet d’analyses, de tests ou d’essais par les médecins d’hôpitaux thermaux militaires de la Marine ; celui de Saint-Mandrier-sur-Mer (Var) en 1891, puis celui de Brest (Finistère) en 1896. Elle a aussi été présente lors de l’Exposition universelle internationale de Paris, en 1878, dans la partie collective des eaux minérales de France et le catalogue officiel la définissait ainsi : « SAINT-MÉLANY, arrondissement de Largentière (Ardèche) ; région du Sud-Est. n°33. Mollier (O.) et Jaussen (J.), à Montréal, par Largentière. Sulfureuses ; bicarbonatées sodiques ; débit journalier moyen, 28,800 litres ». Elle a aussi été présente aux expositions de Genève et de Reins en 1889 et de Lyon en 1891. 

     

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    Une étiquette de l’eau minérale de la source de l’Œuf 

     

           Nous n’avons pas encore trouvé d’informations sur son exploitation qui a, semble-il, été très artisanale, mais la source est signalée dans plusieurs ouvrages relatifs aux eaux minérales, à l’hygiène, au thermalisme ou au tourisme. Des encarts publicitaires ont été présents dans de nombreux journaux. On ne sait pas si sa diffusion a été importante et organisée sur un large territoire, mais elle eu un agent dans le département de la Côte-d'Or en 1888.

     

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           Voici la description de cette eau dans le Dictionnaire universel des eaux minérales, des bains de mer et des stations hivernales, hydrothérapie, maisons de santé de la France et de l'étranger, historique, biographique, pittoresque, anecdotique et scientifique de 1884 : 


    Saint-Mélany - Département de l’Ardèche, à 40 kilomètres de Vals-les-Bains et de Saint
    Laurent-les-Bains. Eaux sulfurées sodiques - Source de l’Œuf. Carbonate de soude, 0,324 ; 
    chlorure do sodium, 0,075 ; sulfure de sodium, 0,050, etc. ; au total, 0,554. Eau d’exportation, gare expéditrice : Ruoms ou Aubenas. Usage en boisson, pulvérisation, injections, gargarismes. Eaux employées avec succès contre les affections du larynx, des bronches, des poumons; phtisie pulmonaire. Unique contre diarrhée, dysenterie, cholérine, diarrhée des enfants, diarrhée des pays chauds (Cochinchine). 
    Se vend par caisses de 2 demi-litres (colis postal), de 2 litres et de 25 litres. 
    Fermier-expéditeur : E. Jaussen, à Montréal, près Largentière. 

    Les débits annoncés pour les deux sources par les divers documents consultés sont compris entre 200 et 288 hectolitres par 24 heures.

     

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    Une des dernières publicités parue dans La Croix de l’Ardèche du 1er décembre 1901. 
    La source appartenait alors aux Frères Maristes ; un don de l’abbé Mollier. 

     

           Pour l’instant, on perd sa trace à partir de 1925 (elle est évoquée dans le supplément « spécial Ardèche »  de l’Illustration du 26 décembre 1925) jusqu’à la révocation de son autorisation publiée au Journal officiel du 8 février 1956. 
    La commune de St-Mélany a en projet de publier, sur son site web, une histoire plus détaillée de cette source. 


    Nous vous signalerons cette parution. 


    JC

  • Joseph Louis Abrial (suite)

    Nous avons publié dans le précédent numéro un relevé de Marie Norcen reproduisant une note de Joseph-Louis Abrial juge de paix à Saint-Martin de 1821 à 1830. Dans ce même récit il parle de son père Jean-Pierre Abrial. Voici ce qu'il en dit :

    " Mon père Jean-Pierre Abrial, avant de prendre la justice de paix de son père accepta la mairie en 182O sur la demande du préfet, qui l'en pria vivement, mais il ne l'occupa que pendant 5 ans ayant été nommé juge de paix en 1829, mais son oncle, qui habitait avec nous lui succéda et resta maire jusqu'en 1850. (…) Mon père pendant qu'il occupa ce poste à la mairie fit de grandes améliorations, soit au cimetière, place publique, soit à nos pauvres chemins ; On ouvrit enfin une mauvaise route vers le Cheylard commencée sous la révolution ce qui permit aux charrettes d'arriver à Saint-Martin soit du côté du Cheylard soit du côté de Saint-Agrève. Il fit ouvrir la mauvaise route de Saint-Agrève à travers la montagne, du côté de Lavis à l'aide d'une équipe de cantonniers.

    A cette époque il n'y avait de cantonniers nulle part, mais seulement les escouades de volontaires composées de 200 et même 500 hommes ! L'une d'elle a ouvert la route du côté de Crezenoux et Grateloup, mais dirigée par une personne qui connaissait mon père ; Pour lui faire plaisir il appliqua ces 500 hommes à l'ouverture de la route sur Saint-Agrève pendant 8 jours, ce qui permit d'arriver en voiture. Mgr de Mons qui passait, voulut bien remercier mon père. Vers 18.. à la même époque une première voiture arriva du côté du Cheylard.

    Quand j'étais enfant, les jeunes de saint-Martin nous disaient que c'était mon père qui avait fait beaucoup d'améliorations à la commune de Saint-Martin pendant qu'il était à la mairie.

    Puis c'est mon père, qui comme conseiller général en 1831 ou 1832, époque où on institua les conseils généraux par un membre dans chaque canton qui ne tarda pas à obtenir le classement de la route sur Fay le Froid, où l'on accédait qu'à grand peine par de petits chemins. Placé au bord du département, nul autre canton ne tendait la main à celui de Saint-Martin, mais un jour vint à la maison ayant suivi ce mauvais sentier, Charles Combier cousin germain de ma mère. Elève ingénieur attaché à l'ingénieur des chemins du Puy, tout jeune homme sorti de Polytechnique qui, causant de cette triste voie d'accès promis à mon père d'intéresser la Haute-Loire à l'ouverture d'une route entre Saint-Martin et Fay, ce qui ne tarda pas d'avoir lieu et qui ouvrait à notre canton un accès sur la Haute-loire. Mais les travaux s'exécutèrent lentement car à cette époque le département ne faisait point d'emprunt et l'argent manquait. Cette route fut classée route de grande communication n°..... Vers la fin de l'empire on a classé la route d'Eyrieux comme route nationale se dirigeant de Saint-Martin à Saint-Agrève par Saint-Julien-Boutières et allant aboutir à Lavoulte-sur-Loire."

     « Jean-Pierre Abrial, jeune licencié en droit en 1814, fut nommé par le peuple, commandant de la force cantonale, avec ordre de se transporter sur les bords du Rhône pour s'opposer à la marche des Autrichiens, mais la défaite de Waterloo survenant il n'y eu pas lieu de marcher mais ce qui est étrange, c'est qu'en 1815 ? quand on organisa la garde nationale, mon père ne reçu aucun grade ; un an ou deux après M. Chambon de Contagnet, médecin, qui habitait la Charrière, commune de Saint-Michel d'Aurance étant décédé, M. de Voguë, général de la garde nationale de l'Ardèche le nomma capitaine rapporteur pour le canton de St Félicien, du Cheylard et de Saint-Martin.(Cet oubli était l'oeuvre de la jalousie) La bourgeoisie de Saint-Martin était très hostile à notre famille. Mais celle du canton et le peuple nous ont toujours été très favorables."

    Joseph-Louis Abrial parle également de sa famille :

    "Après deux ou trois générations de notaires, les générations suivantes ne voulurent plus remplir cette fonction afin de ne pas déroger, car le notariat était considéré comme peu honorable (…) mais les villes en général achetaient des privilèges du gouvernement, qui permettaient ainsi de remplir cette fonction sans dérogation, notamment le parlement de Toulouse encourageait beaucoup ces faveurs (voir le dictionnaire pratique avant 1789).

    Henri Abrial, le frère de celui qui vint s'établir à Saint-Martin, se fixa à Arcens comme notaire, ainsi que son fils, son petit fils acheta la charge de procureur du roi, eu la maîtrise des Eaux et Forêts et de conseiller du roi en la Sénéchaussée de Villeneuve de Berg. C'était un homme très intelligent. Quand la révolution eu supprimé la Sénéchaussée, il habita tantôt Montélimar pays de sa femme qui appartenait à une famille très honorable et assez fortunée, tantôt à Arcens.

    Vers 1800, M.Abrial son cousin germain ou issu de germain étant devenu ministre de la justice* il l'appela auprès de lui comme secrétaire particulier. Quand il abandonna cette situation il fut nommé dans les Hauts et Forêt où il occupa une position très belle et lucrative, mais aimant s'amuser il trouva cette situation trop pénible et demanda la place de vice président du tribunal de Privas qui était vacante et où il fut nommé. Il y resta une dizaine d'années et donna sa démission en 1814, au retour de l'île d'Elbe de Napoléon, joua un rôle en ce moment, puis se retira complètement des affaires et habita Montélimar et souvent Arcens. Sa demeure était située au dessous de la cure. Il avait pris le nom de son père en qualité de seigneur d'Issas ; Abrial d'Issas ; c'était un grand ami du seigneur de Jovizac ? Avec qui il mena une vie désordonnée et se ruina. (…) Pendant qu'il était vice-président du tribunal de Privas il donnait beaucoup de consultations, qui étaient très recherchées. Son fils, qui est mort à Arcens vers 1880, très âgé, intelligent, licencié en droit, ne sut pas se conduire. Maréchal des logis dans la garde d'honneur donnant droit d'officier, puis en 1815, nommé lieutenant de cavalerie à 22 ans. Il se retira pour s'installer à Arcens comme avocat consultant. Il épousa une demoiselle Faure-Dupont de Chanéac, sa parente, notre parente, fille de Melle de Fontaine de Logères. Il est mort complètement ruiné.

    * André Joseph Abrial : Ministre de la justice du 25 décembre 1799 au 14 septembre 1802

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    François

    Renseignements fournis par Jean-Claude Ribeyre :

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    Maison ou ferme Abrial

    Dite « située au dessous de la cure » suivant Joseph Louis Abrial

     

    De mémoire des démolisseurs de cette ferme pour construire une école privée catholique et un patronage en 1929 et suivant les souvenirs d'autres anciens, on sait qu'il y avait un ensemble de bâtiments au quartier de l’église dont l’un était en forme de « tour carrée » et l’autre était une grande ferme. Des témoins ont affirmé qu'une charrette chargée pouvait rentrer dans la grange qui a été louée, un temps, à un Loulier, fermier d’Arcens.

     

    L’acte de vente passée entre Paul Henri Auguste Abrial assisté de son épouse Marie Mathilde Forestier du Crouzet domiciliés à Vals, et Régis Noyer, ancien curé d’Arcens retiré du Ministère en 1891 et demeurant à Arcens, le 25 mars 1892 décrit la propriété ainsi : « Un tènement de maison d'habitation, grenier à foin, écurie, pavillon séparé et séchoir, avec jardin, aire à battre les grains, hangar, sol, cour, aisances et dépendances, le tout contigu » et « séparé des propriétés restantes à Monsieur Abrial par le chemin qui descend à la maison Arnisolle » qui est actuellement la rue de l’Église.

    Le pavillon pourrait avoir été construit (ou modifié) en 1732. Une pierre taillée à cette date est scellée dans le seuil d'entrée de l'école.

    Quelques expressions relevées dans Anaïs petite fille vivaroise de Rémi Roure complètent la description : De l’autre coté de la rivière, il y a aussi la « maison Abrial, vaste ferme isolée » que Grégoire connaissait pour y avoir fait des commissions. Mais « on laissait l’enfant à la cuisine et on le renvoyait, la commission faite ». Bien que descendant d’une famille noble ou du moins importante, les Abrial « eux-mêmes n’usaient que de chaises de paille ».

     

    Il y avait dans l’acte de vente la restriction suivante : « M. Abrial pourra jouir... du pavillon, du jardin et des deux tiers du grenier à foin, jusqu'au jour où il aura terminé la vente des autres propriétés qu'il possède à Arcens et tant que M. Paul Abrial d'Issas, son frère, sera en vie ».

    Paul Léon Abrial est né le 1er novembre 1825 à Arcens et décédé le 27 janvier 1900 à Privas ; le curé Noyer est décédé le 4 octobre 1895. On ne sait pas comment s’est organisée l’utilisation de la propriété jusqu’en 1900.

    Par contre il existe l’histoire suivante :

    On dit qu’ensuite la nièce du curé en a eu l’usufruit tant qu’elle n’était pas mariée. Les bâtiments et ses dépendances sont ensuite revenus à la paroisse. Mais ceci n’est pas confirmé

    Illustration

    Rapide crayonné du quartier de l’église à Arcens,, avant la reconstruction de l’église en 1861, réalisé en 1993, en fonction des indications fournies et du cadastre d’Arcens de 1840.

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