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ruedespuces - Page 11

  • Bzzzzzzz

    A la mi août, elle a refait son apparition. Sur les terrasses des bistrots de Saint-Martin, elle virevolte entre les tasses de café et les limonades, elle bourdonne, fait des rase-mottes autour des têtes des clients qui font des moulinets avec leurs bras pour les éloigner afin de ne pas se faire piquer.

    A la recherche de sucre elle descend à l'intérieur du verre de sirop et la tentation est forte de l'y enfermer ! Car elle nous énerve cette guêpe (et je suis poli). Et puis elle ne sert à rien. Ce n'est pas comme l'abeille qui est nécessaire et essentielle à notre survie car elle fait partie des pollinisateurs « Un pollinisateur est un animal vecteur qui à l’occasion de ses déplacements transporte des grains de pollen des anthères mâles d'une fleur vers le stigmate femelle d’une fleur. Ce faisant, il contribue à la fécondation des gamètes femelles dans l'ovule de la fleur par les gamètes mâles du pollen.» (Wikipedia). De plus elle nous fournit en miel en allant butiner nos châtaigniers et nos prairies fleuries.

    Peut-être avons nous aussi quelques sympathies pour elle car, une fois qu'elle a piqué, elle meurt à la suite de la perte de son dard. On se console donc, après une piqûre en se disant qu'elle a eu sa punition (bien fait pour elle). La guêpe, elle, plus agressive peut piquer plusieurs fois, donc pas de pitié pour elle, mieux vaut la repousser ou même l'éliminer que de la protéger.

    Pourtant, des études ont montré que la guêpe, dans la longue chaîne alimentaire se nourrit d'insectes nuisibles comme les moustiques, les mouches et certaines araignées. C’est pour nourrir leurs larves que les guêpes s’en prennent à ces insectes.

    Certaines espèces de guêpes participent également, en dehors des insectes à nous débarrasser  d'animaux morts (petits mammifères ou oiseaux). Nécrophages, elles aident à la décomposition des cadavres, ce dont nous devons leur savoir gré. En plus, il semble que grâce à elles le vin soit meilleur !

    « Cela peut paraître insensé, mais les guêpes participent à la fabrication du vin et de la bière. Comment ? En permettant le développement des levures que l’on trouve dans le raisin. Par une lente et complexe évolution adaptative, certaines guêpes ont dans l’estomac un environnement sucré très favorable à la conservation et au développement des levures que l’on emploie pour la fabrication du pain, du vin et de la bière, saccharomyces cerevisiae par exemple. 
    A la fin de l’été, lorsque les raisins sont gorgés de sucre, leur taux de levures est très important. Attirées par tout ce sucre dont elles se repaissent (nous en faisons souvent les frais l’été), les guêpes s’y nourrissent et les levures prolifèrent dans leur estomac où elles passeront l’hiver au chaud. Les guêpes transmettent ces levures à leurs larves par la régurgitation des aliments et celles-ci retourneront à leur tour les levures dans le raisin au printemps »
    https://ecotree.green/blog/a-quoi-servent-les-guepes?

    Au bout du compte, éliminer les guêpes reviendrait à détruire la base de notre alimentation.  Prenons donc le risque de nous faire piquer et laissons les nous importuner. ( seuls 2 % des humains sont mis en danger par une seule piqûre.)

    Bien qu'il soit nécessaire pour notre survie de protéger guêpes et abeilles, si vraiment une des deux espèces (c'est à dire les guêpes) nous exaspère trop, avant de la tuer, il est utile de pouvoir la reconnaître :

    L'abeille est velue, elle a des couleurs brunâtres et dorées, son corps est compact, assez large.

    abeille.jpg

    La guêpe est imberbe, son corps se sépare de son abdomen par une taille fine, très serrée. C'est d'ailleurs pour cela que l'on parle de taille de guêpe.

    guepe.jpg


    François

     

    Extrait du poème de Ponge : "La guêpe"

    Miellée, soleilleuse ; transporteuse de miel, de sucre, de sirop ; hypocrite et hydromélique. La guêpe sur le bord de l’assiette ou de la tasse mal rincée (ou du pot de confiture) : une attirance irrésistible. Quelle ténacité dans le désir ! Comme elles sont faites l'une pour l'autre! Une véritable aimantation au sucre.

  • Le saviez-vous ?

    L'invention du croissant, dit-on, date du 26 août 1683. Elle a eu lieu à Vienne, alors assiégée par l'armée turque.

    Cette nuit-là, une équipe de boulangers qui travaillait dans la première équipe entend des bruits suspects qui semblent provenir du sol sous leurs pieds. Ils donnèrent l'alarme, et une patrouille captura un groupe de soldats turcs en train de placer des mines sous les fortifications de la ville et l'Arsenal.

    Ce revers serait le dernier pour les Turcs. Le siège fut levé et l'armée rentra chez elle. Pour célébrer la fin du siège, les boulangers de Vienne décidèrent de fabriquer un pain en forme de croissant, comme celui figurant sur le drapeau turc.

    Turc.jpeg

    Ainsi est né le premier croissant, il existe aujourd'hui uniquement en Autriche.

    Son descendant moderne, à base de pâte feuilletée, a été introduit en 1920 en France et reste depuis une spécialité française. 

     

    IMG20250201093142.jpg

     

    Extrait du livre de Peter Mayle et Gérard Auzet : "Confessions d'un boulanger" dans la collection  Promenade Gourmande aux éditions Points. 

  • L’affaire du suicide de l’abbé Chassaing ( suite et fin ).

    09 Chassiang.jpg

     

            Le mois dernier j’évoquais l’affaire du suicide ou de l’assassina de l’abbé Chassaing dans le salon de sa maîtresse Alice Crespy, avec un premier extrait du journal La Bataille Syndicale Quotidienne du 6 août 1913.

            Ce même journal a publié le 9 août 1913 un court article « Mme Alice Crespy est acquittée » d’un journaliste bien connu, Rémy Roure, qui a commencé sa carrière en fréquentant, sans jamais s’engager, les milieux socialistes révolutionnaires. Il a ensuite collaboré comme pigiste à L’Information sociale puis comme rédacteur à La Bataille Syndicale Quotidienne avant la guerre de 1914. A son retour il rentre à L’Éclair tout en publiant des articles dans d’autres journaux sur des sujets syndicaux et sociaux.

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    Les jurés d’Agen ont déclaré que Mme Alice Crespy n’était pas coupable du meurtre de l’abbé
    Chassaing. En conséquence, l’accusée a été acquittée.
    On pouvait croire que l’état d’esprit des dévotes d’Agen acharnées contre la poétesse influerait
    sur le jury. Des scènes scandaleuses s’étaient déroulées. Les honnêtes dames du pays de Fallières
    étaient même allées jusqu’à adresser des lettres de menace au chef du jury.
    Sans se laisser influencer par ce débordement de haine, les jurés ont rendu un verdict négatif. Il y
    avait autant de probabilités pour et contre le suicide. Condamner dans ces conditions était s’exposer
    à une terrible erreur judiciaire.
    Mais il est une accusée qui ne se tire pas indemne du procès d’Agen : c’est l’Église, avec le célibat
    des prêtres et l’immorale confession.
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           A la lecture de ces deux articles on peut observer que la position de Rémy Roure sur certaines pratiques de l’Église est bien tranchée et critique. Il était cependant très attaché à la religion catholique. En trouverait-on l’origine dans son ouvrage Anaïs petite fille vivaroise souvent qualifié de biographique ? La mère de Grégoire, le héro de ce roman que l’on associe à Rémy Roure, lui prévoyait une vocation ecclésiastique. Mais ce n’était pas la voie qu’il souhaitait prendre et Grégoire l’a, très tôt, exprimé avec force : « Je ne veux « plus » être curé ! » ; « Je veux être comme les autres ! Je veux jouer avec Anaïs ». Et surtout goûter les joies et les misères de la vie…
    Il est cependant rentré au petit séminaire de Valence mais n’a pas exprimé de souvenirs sur cette époque dans le roman. Dans « l’affaire alsacienne » (en 1918, l’Alsace revient à la France et commence alors la longue période de l’autonomisme alsacien…) il critique le silence du Vatican et « l’alliance bizarre entre certains mouvements autonomistes catholiques et une partie du PC en Alsace ».

     

    Épilogue 


            L'Écho nogentais du 14 septembre 1913 indiquait dans un article que « Mme Alice Crespy » venait « d'arriver à Paris avec un imposant manuscrit », une autobiographie dont le titre était « Trop aimée ! », à la recherche d’un éditeur. Elle aurait été « publiée, en feuilleton, par un confrère » de L'Écho nogentais. Je n’ai pas encore retrouvé ce feuilleton, même avec l’aide d’un chat dévoué et intelligent.


    Jean Claude