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ruedespuces - Page 166

  • Editorial

    C'était 2020 :

    confinement, masques, déconfinement

    milliards, morts, reconfinement

    gestes barrières, corona, terrorisme

    violences policières, islamisme

    crise sanitaire, séparatisme

    crise sociale, tests, complotisme

    black bloc, dettes, attestations

    réchauffement climatique, distanciation

    vaccins, sécurité, réanimation

    tests, couvre-feu, contaminations

    essentiel, covid, épidémie

    non essentiel, stopcovid, pandémie

     

    Dans les rues du village presque désertes, les masques sous les capuches donnent un air un peu lugubre aux quelques personnes munies de leur attestation qui se hâtent de retourner se confiner. Les guirlandes ont beau briller, les quelques pères noël qui descendent des façades ne parviennent pas à créer une atmosphère de fête.

    Heureusement, « ruedespuces » en télétravail ne se laisse pas démoraliser et essaye encore une fois d'apporter un peu de distraction et à part cet éditorial déprimant, on espère que les articles de ce dernier mois de décembre feront oublier cette année 2020.

     

    Nous continuons notre série sur les années 50/60, cette fois ci en invoquant les loisirs et, pour rester dans la nostalgie nous publions quelques cartes postales anciennes de Saint-Martin-de-Valamas. Nous présentons également un roman qui relate une saga familiale se déroulant principalement au Sarret, en passant par le Puy, Chanéac et Saint-Martin dans laquelle on peut lire que nos ancêtres avaient aussi leurs problèmes. Le père noël, malgré la covid-19 vient nous rendre visite. On trouve également dans ce dernier numéro de l'année, un article sur la nouvelle organisation du marché, un autre propose une manière de dynamiser le tourisme le long de la Dolce-via et enfin, notre amie parisienne nous conte une manifestation dans sa rue !

     

    Nous souhaitons à tous et toutes un agréable noël déconfiné (attention à nos zainés) et un nouvel an arrosé bien que reconfiné

     

    Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles plumes pour venir renforcer notre équipe d'auteurs.

     

    Bonne lecture

    François Champelovier

     

    Pour se tenir au courant des évènements autour du Mézenc : http://mezenc.info

     

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  • Les loisirs et les distractions d'avant la télévision et internet (1950-1965)

    Les plus jeunes ne s'en doutent peut-être pas et les autres l'ont parfois oublié, mais il fut une époque où tous les écrans que nous connaissons aujourd'hui n'existaient pas: point d'ordinateurs, de smartphones, de tablettes, ni même de téléviseurs ! Mais alors, direz-vous, comment faisait-on pour se distraire, s'informer, passer son temps libre ? Eh bien, tout simplement, on faisait autre chose! Ce n'est qu'au cours des années soixante que la télévision s'est généralisée; quant aux autres divers écrans, ils ne remontent qu'à une vingtaine ou trentaine d'années. Retour donc sur les années cinquante, « avant la télé »: quels étaient donc les loisirs des habitants des campagnes boutiérotes en général et de Saint Martin en particulier ?

    La différence essentielle des loisirs d'alors avec ceux d'aujourd'hui semble être la proximité : faute de moyens de transport (peu de voitures), de moyens de communication (même s'ils n'étaient pas inexistants), les gens devaient se satisfaire de ce qu'ils avaient sous la main , près de chez eux, voire à domicile.

    Bien sûr, la lecture était déjà pratiquée (même si lire n'était pas encore acquis par tout le monde): la bibliothèque paroissiale (devenue aujourd'hui «  bibliothèque populaire » ) fournissait romans divers et ouvrages pour enfants. Et journaux, revues ne manquaient pas . 

     Une activité fort prisée alors était la « veillée » entre voisins et amis, où l'on palabrait, on jouait aux cartes, jeu de cartes.jpgà divers jeux de société, tout en prenant le temps de se restaurer et de boire quelques verres. Les boules, bien sûr, avaient de nombreux adeptes: beaucoup de cafés avaient alors leur propre jeu attenant (dans le bourg, mais aussi à Crezenoux, Champchiroux, Le Plancher...), où les amateurs venaient le week-end. Les concours se déroulaient au « Patronage » et sur la place et attiraient de nombreux spectateurs; il faut noter d'ailleurs qu'à l'époque, le jeu le plus pratiqué n'était pas la pétanque, mais la «  lyonnaise ».

     Etaient également fréquentes les réjouissances autour de la «  tuade » du cochon, surtout dans les fermes. pecheur.jpgLa pêche comme loisir tenait alors une place importante dans la vie des habitants (les rivières étaient beaucoup plus poissonneuses qu'à présent: truites, goujons, vairons, ablettes et même écrevisses abondaient, pour le plus grand plaisir des adultes mais aussi des enfants!). Le football était déjà très prisé, mais c'était les tournois locaux qui tenaient la vedette (notamment des derbys Le Cheylard-Saint Martin épiques). Les matches se déroulaient alors au « Pré rond », au bord de l'Eysse, en face de l'usine textile Laurent, auxquels le public venait très nombreux (bien plus qu'aujourd'hui) et certains spectateurs, plus ou moins excités par quelques verres de trop, n'hésitaient pas à s'en prendre à l'arbitre, voire à faire le coup de poing!

    Faute de télévision, on écoutait la radio sur de gros postes installés dans la cuisine ou la salle à manger : c'était l'époque des feuilletons radiophoniques (« La famille Duraton »), des « chansonniers » qui égratignaient gentiment les hommes politiques, des jeux (le « jeu des mille francs »!). La radio servait également à suivre certains événements en direct (discours d'hommes politiques) : football bien sûr, mais aussi le Tour de France cycliste (exploits de Coppi, Bobet, louison bobet.jpgKubler...). Une innovation importante fut la généralisation du poste à transistor à partir de 1960, que l'on pouvait emporter avec soi à la plage, en vacances (toutefois, ce n'était pas encore la miniaturisation que l'on a connue par la suite!). Il est incontestable que le «  transistor », grâce à son prix modique et sa facilité d'emploi a joué un rôle important dans la diffusion du phénomène « yéyé » au début des années soixante: l'émission sur Europe 1 « Salut les copains » était très suivie par les ados à l'époque. transistor.jpgCe n'est qu'après 1960 que la TV s'est massivement diffusée, et ceux qui l'avaient invitaient souvent ceux qui n'en étaient pas encore pourvus à passer la soirée avec eux .  Mais il n'y avait alors qu'une seule chaîne en noir et blanc et elle n'émettait que quelques heures par jour, à midi et surtout le soir après 20 h, jusque vers 23 h . Néanmoins, certaines émissions ont fait les beaux soirs des téléspectateurs (Ah ! « La piste aux étoiles »!).

     Quant aux voyages, ils n'avaient pas l'importance qu'ils ont aujourd'hui dans les loisirs: on partait moins souvent, moins longtemps , les véhicules automobiles étant rares et les congés payés plus réduits. Néanmoins, nombreux sont les Ardéchois (et les Saint martinois, donc) à avoir vu la mer pour la première fois à cette époque au Grau-du-Roi... le grau du roi.jpgEt les colonies de vacances étaient une façon pour les classes populaires d'offrir des vacances à leurs enfants.                                                        Et pour les jeunes gens, le vélo et la « mob » suppléaient le  manque d'automobiles: pour eux, existaient les bals où ils pouvaient se rencontrer. D'ailleurs, pour les adeptes de la musique, il faut savoir qu'à cette période, fonctionnaient deux fanfares concurrentes à Saint Martin: « L'indépendante », d'obédience catholique, et « L'écho », liée à l'école laïque. Elles disparurent toutes les deux vers la fin des années cinquante, faute d'effectif suffisant, malgré une tentative de rapprochement. Un groupe de jazz était également actif sur la commune (il n'y avait pas que Saint Germain des Prés !). Et n'oublions pas les « chanteurs de mai », qui, dans la nuit précédant le premier mai, allaient de par les rues et les hameaux offrir l'aubade aux habitants, récoltant au passage quelque casse-croûte et boisson revigorante: pratique festive qui a disparu de nos jours... 

     Et si la télévision était encore peu répandue, où voyait-on les films, direz-vous? Ben tout simplement , on allait au cinéma ! Car il existait des cinémas dans les villages les plus importants, et il y en avait précisément un à Saint Martin (au « Patronage »): oui, oui ! Il a fermé ses portes après 1965, mais la salle existe toujours.* Et donc, tous les week-ends, grâce à des bénévoles, c'était un nouveau film avec plusieurs séances, notamment le samedi soir et le dimanche après-midi, avec un public fort nombreux. Certes, le confort était plutôt spartiate et la sécurité d'alors ferait peut-être hurler au meurtre prémédité aujourd'hui, mais qu'importe! La joie de voir « en grand «  un film l'emportait sur tout. Il faut remarquer que le film était précédé d'un court métrage et des actualités ( datant parfois de six mois ou d'un an, voire plus!): une vraie séance de cinéma, quoi! (1). De plus, il existait alors deux autres cinémas au Cheylard: le « Foyer » aujourd'hui fermé et le « Vox » qui fonctionne toujours mais qui s'est légèrement déplacé , qui étaient aussi fréquentés parfois par les Saint martinois.

    Parfois, c'était de l'extérieur que venait le divertissement. A certaines périodes de l'année (vacances de Pâques, par exemple) la fête foraine s'installait sur la place (manèges pour enfants, autos tamponneuses...)

    fete foraine.jpg

    événement qui a disparu depuis à Saint Martin mais qui survit dans d'autres localités. D'autres fois encore, c'était « Guignol » qui s'invitait, pour le plus grand plaisir des petits (et parfois des plus grands..). Mais la distraction importante, notamment aux beaux jours, était la venue de cirques sur la place (ce n'était pas encore un parking), attendus avec excitation par les enfants: l'installation du chapiteau, la ménagerie ( les défenseurs de la cause animale d'aujourd'hui seraient devenus fous s'ils avaient été là !) avec les fauves, les dromadaires, les singes, parfois un hippopotame ! Avaient quelquefois plus d'intérêt que le spectacle lui-même. Et n'allez pas croire que c'étaient de petits cirques ! Certains occupaient la totalité de la place, avec leurs camions et caravanes colorés. 

     Régulièrement aussi passaient des funambules, dont le célèbre « Diable rouge » avec sa moto se déplaçant sur un câble tendu au-dessus d'un vallon.

    Et pour ne pas oublier les pratiques locales, citons le feu d'artifice du 14 juillet, alors tiré sur la place, tout comme au 15 août avec en prime, ce jour-là, l'illumination des maisons -avec des bougies-, pratique qui a quasiment disparu à l'heure actuelle.

    feu d'artifice.jpg

    Tels étaient, évoqués dans leur grandes lignes, les principaux loisirs et divertissements qui s'offraient aux Saint-Martinois des années 50 et du début des années 60.Sans doute y en avait-il d'autres et ceux qui s'en souviennent seront les bienvenus s'ils pouvaient s'exprimer là-dessus. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que le  Saint-Martin d'alors n'était pas dénué d'animations , même si certaines peuvent paraître désuètes : mais qui peut dire que nous n'y reviendrons pas un jour ?

    * Voir article "Cinéma le foyer" dans le n°24

     Gilbert  Verdier ( avec l'aimable et précieux concours de Pierre Moulin)

    (1) L'auteur de ces lignes se rappelle notamment y avoir vu le célèbre péplum de William Wyler « Ben Hur » (sorti en 1959).

  • On a sauvé NOEL

    Tous les journaux le clament : l’exécutif sauve Noël, ouf !!!! mais là je ne comprends plus, on nous bassine avec la laïcité, et on sauve Noël, la plus grande fête chrétienne…. qu’est-ce qui cloche ? 

    Des regroupements familiaux sont inévitables, aux infos certaines personnes interrogées parlent d’une soirée avec une vingtaine de convives, « on fera attention » disent-elles…. Quand le préfet de Savoie impose le port du masque au beau milieu de nulle part en montagne, on va laisser le Père Noël risquer d’attraper la Covid-19 dans des foyers contaminés. Et que ferons-nous l’année prochaine si le Père Noël meurt, parce qu’après tout, il est vieux, même très très vieux, il est gros, même très très gros, sûrement diabétique, c’est indubitablement une personne à risques, même à gros gros risques. Mais qui y pense ? qui se soucie de sa santé ? J’imagine les titres dans quelques jours : on a sauvé Noël, mais hélas pas le Père Noël , on l’a retrouvé mort, accroché dans un arbre, il aura tenté de faire son travail jusqu’au bout, avec passion ; des vérifications ont été faites pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un imposteur, mais la triste réalité est là : c’est bien le Père Noël, et il est bien mort. Consternation internationale. 

    Il va falloir contacter Brigitte Bardot pour qu’elle prenne les rennes en charge, quelle tristesse, surtout que Brigitte n’est pas de toute jeunesse, il faudra peut-être que les rennes changent encore de famille d’accueil dans peu de temps, un vrai drame . Et les lutins ?  les pauvres petits, ils seront mis au chômage technique,  à moins que de bonnes âmes se proposent rapidement pour leur offrir un CDD, voire un CDI si un nouveau Père Noël offrait ses services. Mais c’est un job très difficile, archi difficile, là pas question de 35 heures, ni de congés payés, ni de congés tout court d’ailleurs, encore moins de retraite ! les candidats ne vont pas se bousculer

    Donc, l’année prochaine, nous aurons un gros problème, même un très très gros problème… Qu'allons-nous dire aux petits enfants sages qui attendront leur dernière Playstation, aux mamans qui attendront le dernier Thermomix, aux papas qui attendront le dernier rasoir, aux papis et mamies qui n’attendront rien car ils auront chopé la Covid-19 l’an passé ? Comment expliquer aux petits enfants que le Père Noël est mort  (Papi et Mamie aussi) parce que, l’année dernière, nous nous sommes comportés comme des andouilles égoïstes ? 

    Mais bon…allez, pour cette année, on en profite, on fera attention, promis

    Hélène Duchamp